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Comment le vendeur de Kinshasa s'est ouvert le ventre

Rédigé par leral.net le Lundi 17 Septembre 2012 à 13:02 | | 0 commentaire(s)|

L’on a craint le pire, lorsqu’il a décidé, dans la journée du 13 septembre, de s’ouvrir le ventre, en plein cœur de Kinshasa, en République démocratique du Congo.


Comment le vendeur de Kinshasa s'est ouvert le ventre
On a craint le pire pour sa vie, et le souvenir de Mohamed Bouazizi, en Tunisie, est vite revenu dans les esprits; ce jeune homme qui s’était immolé par le feu, en décembre 2010, déclenchant la révolution tunisienne.

Dans un reportage, RFI revient sur l’acte désespéré de Médard Tombo, un commerçant congolais de 42 ans, qui s’est ouvert le ventre à l’aide d’un tesson de bouteille.

Il voulait ainsi protester contre la saisie de sa marchandise par des policiers engagés depuis quelque temps dans une opération de salubrité publique à Kinshasa.

«Ils m’ont mis dans le camion et je sentais qu’on me vidait les poches… Je me suis dégagé, j’ai sauté du camion et je me suis mis en-dessous pour qu’il ne puisse pas avancer. Le commandant est venu, m’a dit de me lever, qu’on allait me rendre mes biens. Mais deux policiers n’étaient pas d’accord», raconte le vendeur à la sauvette, père de 4 enfants, au reporter de RFI.

Une bagarre s’ensuit, ajoute le vendeur qui estime que ce sont les policiers qui l’ont d’abord blessé.

«Me sentant déjà mort, je me suis dit que j’allais continuer leur œuvre. J’ai cassé une bouteille pour me taillader et me suicider. Je suis criblé de dettes parce que c’est la énième fois qu’on prend mes articles. J’étais désespéré. Les bénéfices devaient m’aider à scolariser deux enfants.»

RFI indique aussi que, au lendemain de cet acte désespéré, plusieurs ONG et parlementaires de l’opposition ont condamné les bavures policières et demandé de revoir cette opération «Kin propre» sur l’assainissement de la ville.

Des critiques ont également circulé sur les réseaux sociaux et dans la presse. Au point qu’un journal local a même évoqué la menace d’un «printemps bantou», en allusion au printemps arabe.

Lu sur RFI