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Conférence des OING francophones : Discours de clôture du ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye

Rédigé par leral.net le Samedi 7 Juin 2014 à 06:00 | | 0 commentaire(s)|

Une tradition francophone vous a réuni depuis trois jours en terre africaine du Sénégal pour réfléchir sur la contribution de la Société Civile au 15ème Sommet de la Francophonie que mon pays aura l’honneur d’accueillir les 29 et 30 novembre 2014, pour la deuxième fois, après celui de 1989.


Conférence des OING francophones : Discours de clôture du ministre des Affaires étrangères, Mankeur Ndiaye
En ouvrant vos travaux, le Président de la République, S.E.M. Macky SALL, a fortement exprimé son attachement et celui du Sénégal à la perpétuation des idéaux et des valeurs de la Francophonie.

Vous me permettrez, d’ores et déjà, de saluer le travail remarquable accompli par la Francophonie, à travers ses différentes composantes, dans la réalisation des défis de notre espace commun. Vos présentes assises prouvent, si besoin en était, la vitalité et le rayonnement de la Francophonie que nous devons notamment à l’action salutaire du Secrétaire Général, le Président Abdou DIOUF, qui conduit avec bonheur, dynamisme et sagesse les destinées de l’Organisation. Qu’il soit félicité pour cela.

Ces félicitations s’adressent également à l’Administrateur de l’OIF, Monsieur Clément DUHAIME et à ses collaborateurs pour leurs efforts quotidiens dans la bonne marche de l’Organisation ainsi qu’aux participants pour la qualité des recommandations issues de vos consultations, résumés en six engagements forts.

Mesdames et Messieurs,

En choisissant de consacrer vos travaux au thème du prochain Sommet de la Francophonie, vous manifestez clairement votre volonté d’accompagner les Etats et Gouvernements membres de la Francophonie dans leurs efforts de promotion de la paix, de la sécurité, du développement et des droits de l’homme, qui sont étroitement liés.

En outre, ce choix prouve, comme le disait le Président Macky SALL à la cérémonie d’ouverture de cette conférence que « les relations entre Etats et Société civile ne doivent pas toujours être perçues sous le prisme d’une dialectique conflictuelle mais qu’elles obéissent également à une synergie constructive autour des préoccupations commune ».

Cette synergie entre Etats et Société civile est plus que nécessaire dans le contexte actuel, marqué par des inégalités et une crise économique et financière qui perdure, affectant durablement toutes les catégories sociales, en particulier, les Femmes et les Jeunes, davantage confrontés aux problèmes d’emploi et d’insertion économique et sociale.

Je ne doute guère que la Société civile poursuivra le renforcement de la dimension liée au développement économique et social dans ses activités, notamment dans les pays du sud. A ce sujet, je vous invite à vous mobiliser pour l’appropriation et la promotion de la stratégie économique pour la Francophonie qui sera adoptée par le Sommet de Dakar. Il convient de rappeler que lors du Sommet de Kinshasa, les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont demandé à « l’OIF et aux opérateurs de proposer une stratégie économique pour la Francophonie réunissant pouvoirs publics, entreprises, institutions éducatives et société civile » (article 14 de la Déclaration de Kinshasa).

La Stratégie économique pour la Francophonie a pour objectif de promouvoir la croissance économique, de lutter contre la pauvreté et les inégalités, de sauvegarder l’environnement et de préserver le patrimoine culturel francophone. Pour cela, elle appelle à approfondir les processus démocratiques, renforcer l’État de droit, la gouvernance, les droits de l’Homme et l’égalité entre les femmes et les hommes. Elle vise également à impliquer davantage les acteurs locaux du développement, de la société civile, du secteur privé et de la diaspora.

Mesdames, Messieurs,

L’espace francophone est un espace transrégionale qui comprend des pays parmi les plus développés dans le monde mais aussi des pays parmi les plus pauvres dans le monde.

Il intègre également des membres du G8 et du G20 donc en semble très complexe, hétéroclite et hétérogène ou se trouve concentrées les défis du monde, les contradictions du monde, les enjeux du monde.

Défi de l’environnement et du changement climatique, défi du développement durable, défi de la paix et de la sécurité ; Contradiction entre la richesse et la pauvreté, contradiction au sein des sociétés et entre les sociétés qui la composent et enfin enjeux globaux partagés dans l’espace francophone. Enjeux de croissance économique, de lutte contre les inégalités et les manques, enjeu de la gouvernance démocratique, politique et économique.

A cet égard, nous pensons que la Stratégie économique de la Francophonie doit placer l’homme dans le processus de développement et plaider en faveur d’un développement économique et social inclusif, participatif, fondé sur la promotion de valeurs partagées.

Et quand nous parlons de développement nous pensons aux femmes et aux jeunes, qui sont au cœur de la thématique du Sommet, ainsi qu’à la problématique de la paix et du développement qui sont dialectiquement liés.

Par ailleurs, il nous faut prendre conscience que la francophonie est un espace de vie qui doit peser sur la destinée du monde. Elle représente 14% de la population du monde et plus de 20% des échanges globaux, et met en lien près de 700 millions d’êtres humains.

Mais nous nous empressons de souligner que l’avenir de la francophonie se trouve en Afrique et, pour cette raison, la Stratégie économique pour la francophonie doit largement prendre en compte les préoccupations africaines de paix, de développement et de sécurité. Sous ce rapport, le Sommet de Dakar sera une étape importante dans la marche de notre Organisation commune.

D’ores et déjà, je constate, avec bonheur, que l’engagement actif et constructif reflété dans vos six engagements et recommandations, contribuera, j’en suis convaincu, à nourrir les travaux du Sommet de Dakar.

Ce n’est donc pas un hasard si beaucoup d’enseignements susceptibles de relever le pari que nous nous sommes fixé, ont émergé de vos travaux, pari d’une Francophonie solidaire plus à l’écoute de sa jeunesse et de ses femmes et plus présente sur la scène internationale.

Une Francophonie en termes de forces de propositions sur les différents défis qui interpellent le monde d’aujourd’hui notamment la paix, la démocratie, les droits de l’Homme, l’emploi des jeunes et l’autonomisation des femmes, sans oublier les autres priorités sociales comme la santé, l’accès à l’eau et à l’éducation pour tous, dans la perspective de l’Agenda du Développement Post 2015.

Mesdames et Messieurs,

Une étape importante du chemin qui doit nous conduire vers le 15ème Sommet vient d’être franchie. Nous avons l’intention, en collaboration parfaite avec toutes les parties prenantes, de poursuivre cette démarche suivant une approche pragmatique pour que les décisions qui seront issues du Sommet de Dakar soient suffisamment inclusives de nature à améliorer la situation des populations de l’espace francophone.

Voilà pourquoi, je voudrais relever, pour m’en féliciter, vos différentes recommandations en ce qu’elles embrassent une panoplie de thématiques, mettant en exergue les acquis à consolider et identifiant les difficultés de tous ordres à surmonter, tout en dégageant des perspectives claires.

A cet égard, je puis vous assurer que le Sénégal veillera convenablement au partage et à la prise en compte de vos recommandations.

Sur ces mots, je déclare clos, au nom du Chef de l’Etat du Sénégal, S.E.M. Macky SALL, les travaux de la 9ème Conférence des Organisations Internationales Non Gouvernementales francophones et vous donne rendez-vous les 29 et 30 novembre 2014, à Dakar, à l’occasion du 15ème Sommet de la Francophonie.



Je vous remercie de votre aimable attention.