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Congo: vers une victoire de Sassou-Nguesso au 1er tour, l'opposition conteste

Rédigé par leral.net le Jeudi 24 Mars 2016 à 12:54 | | 0 commentaire(s)|

Au Congo-Brazzaville, la Commission nationale électorale indépendante (CNEI), contestée par l'opposition, a annoncé les premiers résultats partiels et provisoires du premier tour de l’élection présidentielle. Ceux-ci donnent le président sortant Denis Sassou-Nguesso en tête de ce premier tour de scrutin avec 67,02 % des suffrages.


D'après des résultats provisoires donnés par la commission électorale (CNEI), le président sortant Denis Sassou-Nguesso l'emporterait avec 67,02% des suffrages. Ce chiffre correspond aux résultats de 72 des 111 circonscriptions et districts du pays, soit, d’après nos estimations, 58 % des votants.

En seconde position à ce premier tour de l’élection présidentielle congolaise, Guy-Brice Parfait Kolélas, 16,18 % ; troisième, le général Jean-Marie Michel Mokoko, avec 7,5 % des voix. Le taux de participation à ce stade est de 65,74 %.

Ces résultats partiels ne tiennent pas compte, notamment, de Pointe-Noire, la capitale économique du pays, ville réputée frondeuse où les meetings de l’opposition pendant cette campagne ont fait le plein.

Une élection « pliée »

Mais au siège de campagne du président sortant, la victoire, ce mardi soir, ne semble plus faire de doute. « Je crois que l'on peut anticiper largement sur une victoire au premier tour. Sauf tsunami, les choses sont très bien parties », a expliqué Thierry Moungalla, directeur de la communication du candidat, au cours d’une conférence de presse qui s’est tenue dans la foulée et qui avait été annoncée dès ce matin.

Des résultats « faussés et déformés »

Si dans le camp de Sassou-Nguesso, les choses semblent donc « pliées », du côté de l'opposition, l'opposition ne s'avoue pas vaincue. Méfiante vis-à-vis de la commission électorale, elle a entrepris depuis dimanche sa propre compilation des résultats. Pour Vivien Manandou, porte-parole du candidat Guy-Brice Parfait Koélas, les résultats partiels annoncés par la Céni sont complètement « faussés et déformés par rapport aux résultats donc (l'opposition) dispose ». Selon ses résultats, affirme-t-il, c'est son candidat qui est en tête suivi de Jean-Marie Michel Kokoko. Il dénonce une « farce ». « Nous allons continuer à nous battre pour ne pas nous laisser voler notre victoire », assure-t-il.

Se battre en toute légalité, promet-il, en déposant tous les recours possibles devant la Cour constitutionnelle. Mais certains opposants se disant prêts eux à en découdre avec le pouvoir dans la rue.

Face aux critiques qui se sont multipliées ces dernières heures sur le climat dans lequel se déroule cette élection - climat préoccupant aux yeux du Quai d’Orsay -, le ministre Moungalla a expliqué que les télécommunications allaient être rétablies dans les heures qui viennent. A nouveau, il a justifié la coupure en vigueur depuis la nuit de samedi à dimanche, 19 et 20 mars, par la nécessité de « préserver le peuple congolais contre la chienlit, contre des rumeurs qui auraient pu, selon lui, semer le trouble dans ce pays qu’il juge fragile ».

Les critiques des observateurs de l'UA

La mission d'observation de l'Union africaine déployée au Congo Brazzaville a livré ses premières observations mardi après-midi, peu après l'annonce des premiers résultats partiels par la CNEI.

Globalement l'Union africaine, qui a déployé une trentaine d'observateurs dans 145 bureaux de vote sur plus de 5 300, note certaines avancées comme l'utilisation du bulletin unique, mais estime que l'accélération du calendrier électoral a entravé le bon déroulement du scrutin.

Dileita Mohamed Dileita, ancien Premier ministre djiboutien, est à la tête de cette mission.

L'anticipation du scrutin présidentiel (...) a pris de court l'ensemble des acteurs du jeu politique national, en particulier les partis politiques de l'opposition, qui n'ont pas bénéficié du temps nécessaire pour une bonne préparation du scrutin.

RFI