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Consensus national autour du terrorisme : BBY partant, l'opposition pose ses conditions

L'appel à la solidarité nationale et au consensus autour de la question du terrorisme émis par le chef de l'Etat, Macky Sall, à la suite des attentats survenus à Paris (France), n'est pas tombé dans l'oreille de sourds. Que ce soit la majorité présidentielle où l'opposition, tous s'accordent sur la nécessité de bâtir un consensus national fort autour de la menace que constitue le terrorisme. Seulement, pour l'opposition, le président Sall doit au préalable changer de fusil d'épaule et adopter une nouvelle approche qui consiste à impliquer toutes les organisations politiques.


Rédigé par leral.net le Mardi 17 Novembre 2015 à 14:43 | | 14 commentaire(s)|

Consensus national autour du terrorisme : BBY partant, l'opposition pose ses conditions
Le terrorisme est une menace qui sévit un peu partout à travers le monde, en Afrique surtout et dans la sousrégion ouest africaine. C'est d'ailleurs ce qui fonde l'appel du président de la République, Macky Sall qui a invité avant-hier la classe politique à un consensus fort autour de cette question qui touche directement à la sécurité intérieure et extérieure du pays. Cet appel n'est pas passé inaperçu. Puisqu'il trouve écho au sein de la classe politique, surtout du côté de la mouvance présidentielle regroupée au sein de la coalition Benno bokk yaakaar (Bby).

A la Ligue démocratique de Mamadou Ndoye "Mendoza", l'on dit mesurer toutes les conséquences d'un tel appel. Selon Moussa Sarr, porte-parole dudit parti, "dès lors que le terrorisme est une menace contre le monde entier, tous les citoyens sénégalais doivent se mobiliser pour lutter contre ce fléau". A cet effet, poursuit-il, la Ld apporte tout son soutien à toutes les initiatives et à toutes les actions qui doivent être menées par les pouvoirs publics pour assurer la sécurité des Sénégalais. Pour Moussa Sarr, "la question de la sécurité est une question autour de laquelle il nous faut bâtir un consensus fort". "Nous sommes des politiques mais nous ne pourrons pas nous exercer à nos activités si à l'intérieur du pays la sécurité n'est pas assurée", souligne l'ancien directeur de cabinet du ministre de l'Habitat selon qui, "le président de la République doit engager des concertations avec toutes les forces vives et avec toutes les confessions religieuses pour bâtir ce consensus. Car, de l'avis de Moussa Sarr, "il ne s'agira pas seulement pour le pouvoir de prendre des décisions mais de se concerter avec toutes les forces vives y compris l'opposition et les représentants des confessions religieuses pour sensibiliser tout le monde de la nécessité pour ce pays de vivre en sécurité dès lors que l'ennemi est un ennemi puissant".

Embouchant la même trompette, Abdoulaye Wilane, son allié du Parti socialiste (Ps), lui, estime que dans une République, "il y a des questions fondamentales qui doivent faire l'objet d'un consensus sincère car, il y va de l'unité nationale, de l'intégrité territoriale, du caractère démocratique et républicain de notre pays, de la diplomatie et surtout de la question du bon voisinage". Sous ce rapport, le porte-parole du Ps soutient qu'"il n'y a de démocratie et de projet social que dans la paix". A cet effet, ‘tout ce qui aide à cette paix en commençant par le respect mutuel, l'observation stricte des comportements qui incarnent la liberté et les droits humains, est à encourager par tous les acteurs politiques et de la société civile". "Dans la situation actuelle que nous vivons, la question de la sécurité et de la sûreté du pays a toujours été une préoccupation de l'Etat du Sénégal. Mais c'est une question extrêmement difficile et délicate qu'elle appelle l'engagement de tout un chacun et des sens de responsabilités de toutes les organisations et groupes d'opinion", soutient Abdoulaye Wilane.

Cependant, le maire de Kaffrine estime qu'"il serait dangereux et périlleux de lutter pour la sécurité dans la stigmatisation et dans l'évocation de questions qui relèvent de la foi". Pour lui, "notre commun vouloir de vie commune doit être convoqué même si des ressources importantes doivent être mobilisées". Aussi, selon le porte-parole du Ps, "il nous faut ainsi des ressources humaines qui ont une bonne capacité d'analyse et de discernement, des moyens matériels, des moyens technologiques adaptés mais également et surtout des idées fédératrices et de persuasion pour mener à bien cette lutte contre les fondamentalismes, les intégrismes et toutes les formes d'intolérance".

"Macky doit changer de fusil d'épaule"

Sauf extraordinaire, cette position exprimée par le Ps doit être la position de tous les partis politiques et de toutes les organisations qui reposent sur une opinion, à en croire Abdoulaye Wilane. Qui attend ainsi de la classe politique un sursaut patriotique sincère et une loyauté républicaine. Mais ce sursaut national n'est possible, aux yeux du député Thierno Bocoum, que si toutes les franges de la société et les acteurs politiques sont impliqués dans la prise en charge de ces questions. "L'opposition a toujours été ouverte à un consensus sur les questions essentielles du pays mais c'est le régime qui a toujours eu une position unilatérale", remarque le chargé de communication du Rewmi d'Idrissa Seck selon qui, "sur les questions essentielles du pays, il n'y a même pas lieu à instaurer une divergence". Mais, souligne-t-il, "c'est au président de la République de changer de fusil d'épaule". Cela, dit-il, "d'autant que l'opposition n'est impliquée en rien depuis que le président est là ni sur la gestion du pays, ni sur le Programme Sénégal émergent".

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