Leral.net - S'informer en temps réel

Contribution concernant l’affaire Charlie Hebdo

Rédigé par leral.net le Jeudi 15 Janvier 2015 à 18:00 | | 0 commentaire(s)|

Contribution concernant l’affaire Charlie Hebdo
Nous savons que notre époque n’est pas facile ! Mais enfin, rares sont les moments où l’humanité vit en parfaite harmonie. Elle se meut au gré des intérêts du moment, des civilisations qui ne se supportent que peu, des dialogues
synonymes de calme avant la tempête. Là, pourrait aisément venir la question : Homme, qui es tu vraiment et pourquoi cours tu à ta perte lorsque l’évidence de ta nature profonde t’aveugle ? Il apparaît évident que la différence est ce que
nous avons tous en commun, qu’elle entre dans une logique de pluralité et permet à tout homme d’engager son choix par rapport à ce qui lui est proposé, « en toute liberté ».

Allant de la foi jusqu’à son équipe de football préféré, tout se fait en liberté, mais aussi tout est sujet à débat avec ceux qui ne partage votre choix. C’est aussi une garantie de la liberté : la liberté d’expression. J’en arrive au point qui ne rend pas notre époque facile, qui se définit en fonction des intérêts du moment et qui empêche, en l’état, deux civilisations de se supporter voire de s’aimer au nom de l’humanité partagée.

Mon point de vue est de toujours dire ce que l’on pense. Ma différence avec certains est de toujours le faire avec respect, franchise et responsabilité. Je ne suis ni Dieu, ni roi du monde, je me dois d’avoir l’humilité d’accepter qu’on puisse m’aimer, me détester, et ce, en toute liberté. N’entendons nous pas, ça et là, se dire que ma liberté s’arrête là où commence celle de l’autre. Posons nous la question : où commence la liberté de l’autre ? Au nom de la liberté, je n’ai jamais lu Charlie Hebdo et je ne le ferai jamais.

Notre différence nous pousse à voir le monde sous deux prismes diamétralement opposés. Lorsqu’ils manquent de respect à celui qu’ils appellent « Mahomet » qui signifie « le non béni », ce qui est toujours arrivé dans l’histoire, moi je respecte le Prophète Mouhamed PSL. Le respecter et épouser la religion musulmane, vu qu’il s’agit d’un contrat, m’oblige de respecter tout le monde, même mes « ennemis ». Mon Prophète Mouhamed PSL était noble, il supportait le manque de respect.

Il ne se vengeait pas. Quelques illustrations pourraient être faites : il a accepté d’accueillir en son sein, dans la religion musulmane, celui qui a tué et bu le sang d’un membre de la famille du Prophète. Il est parti rendre visite à sa voisine qui se permettait de jeter des ordures devant sa maison, et, restant quelques jours sans voir d’ordure, il se présenta chez sa voisine pour s’enquérir de ses nouvelles. Cette femme, par ce geste, a épousé la religion musulmane.

Et tant d’autres histoires sur cet homme qui a toujours préféré le pardon à la vengeance. Il est parti en nous laissant le Coran et sa vie comme modèle. Il est d’une pure paresse de refuser cette personnalité du Prophète que nous devons
tous avoir. Il l’est d’avantage, lorsqu’on lit le Coran, Dieu defie Aba LAhab ou rappelle à l’ordre le médisant envers le Prophète PSL dans la Sourate Al Qalam,

La Plume. Malgré tout le mal qu’il a subi dans l’exercice de sa mission de Prophète, Mouhamed PSL a su, comme par anticipation de ce qui allait arriver aux générations futures, nous laisser la force du pardon comme héritage.

Il aurait eu honte de voir des musulmans s’entre-tuer au Mali, en Syrie, en Irak. Il aurait eu honte de voir des gens, au nom de la religion musulmane, contraindre des jeunes filles à se convertir et à se voiler, raser des villages entiers au Nigeria. Il n’aurait jamais donné l’autorisation aux assaillants de Charlie Hebdo, sous prétexte qu’on l’ait insulté.

Si je me devais, au delà des caricatures que je considère irrespectueuses et ridicules, me venger, je ne répèterais que ceci : « les cons, ils osent tout dire, et c’est par ça qu’on les reconnaît ». Mais le Prophète, Guen di Mbindef, nous a
appris à pardonner en toute circonstance. Il nous appris à prier pour que Dieu nous garde de nos ennemis et qu’ils changent avant de mourir.

Mon islamisme ne se retrouve pas dans l’intolérance, il ne se retrouve pas dans la manifestation d’une foi, de manière ostentatoire. En effet, la foi est le fruit d’une relation verticale entre le concerné et sa croyance. Encore rappeler que la différence est ce que nous avons tous en commun. Seule la loi garantit la liberté de tous et que justice ne saurait se faire sur initiative personnelle. Et, méditons, après chaque acte posé, sur ce que le Prophète Mouhamed PSL faisait de son vivant.

Pour mes semblables de la grande famille appelée Humanité, nous devons savoir qu’elle a pour règle de vouloir et devoir vivre ensemble. Ainsi, aucune proie, aucun prédateur. Il nous faut tous cesser de nous entretuer sous prétexte de ne pas partager la même civilisation, religion, ethnie, race, opinion, intérêt économique. D'où qu'elle vienne, nous devons nous refuser toute intention d'aller au delà du dialogue pour laisser place à la sanglante et mortelle confrontation. C'est triste de le constater, mais l'humanité va à sa perte: et deux guerres mondiales ne nous auront pas servis de leçons sur la bêtise humaine parce que de fil en aiguille, avec surenchère et escalade dans la violence, nous nous dirigeons vers une troisième. Contrairement à ce que l'on croit, le ridicule tue.

#Paix #Jaam #Salam

Cheikh Mouhamed Diop
Spécialiste en finance
cheikhmouhamed@icloud.com