La situation dégénère à Flottemanville-Bocage près de Valognes (Manche) ce mercredi en début d'après-midi. Alors qu'à quelques kilomètres de là, le train de déchets nucléaires allemands est toujours à quai dans le terminal d'Areva, une centaine de manifestants antinucléaires bloquent les voies ferrées depuis la matinée. La tension est montée très tôt entre les forces de l'ordre et les militants qui ont tenté de bloquer, en déposant des pierres ou des plaques de béton. Peu après 8 heures déjà, les forces avaient riposté en faisant usage de bombes lacrymogènes et de matraques. Version du directeur du cabinet du préfet de la Manche : des manifestants « ont attaqué très frontalement les forces de l'ordre », qui barraient l'accès à la voie ferrée, « avec des cocktails molotov et des cailloux ». Il a aussi confirmé l'usage de gaz lacrymogènes mais pas les coups de matraque.
"C'était une réaction de défense"
Mais peu avant 15 heures, les choses s'aggravaient. C'est un camion de CRS qui prenait feu. Selon les pompiers sur place, le fourgon était un véhicule logistique utilisé comme cantine. A l'intérieur se trouvaient, outre des vivres et une glacière, une bouteille de gaz. Jointe par téléphone, Anna Laurent, une membre du collectif Valognes stop castor - à l'origine de la mobilisation - parle également d'un autre feu. « En premier lieu, c'est une barricade que nous avons enflammé alors que les CRS nous chargeaient. C'était une réaction de défense », raconte-t-elle avant de déclarer : « Qu'est-ce que la violence ? Quand on voit celle de Fukushima, je m'interroge ».
Plus tôt, elle nous expliquait que les manifestants « étaient prêts à rester près des voies aussi longtemps que possible ». Le convoi nucléaire devait partir à 14h20 pour se rendre en Allemagne à Gorleben. La police a déjà procédé à cinq interpellations parmi les manifestants.
Par Actu France Soir
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