leral.net | S'informer en temps réel

Crimes commis au Tchad : Me Gningue dégage la responsabilité de Habré et demande son acquittement

Les avocats commis d’office ont fait leur job. Tenant bien leur rôle, ils ont démontré les failles du dossier accablant leur client qu’ils ne voient pas comme responsable des crimes commis durant son magistère. C’est pourquoi, rapporte Le Quotidien, ils ont demandé l’acquittement en estimant qu’il n’est pas coupable des crimes de guerre, crimes contre l’humanité et actes de torture.


Rédigé par leral.net le Vendredi 12 Février 2016 à 13:54 | | 0 commentaire(s)|

Me Abdou Gningue ne partage pas la responsabilité pénale prêtée à son client par les parties civiles et le Parquet général. Pour lui, Hissène Habré n’est pas responsable des actes pour lesquels il est attrait devant les Chambres Africaines Extraordinaires (Cae). Selon Me Gningue, qui a pris la parole à la suite de Me Mounir Balal, l’ancien Président du Tchad n’était pas le commanditaire des actes posés par les agents de la Dds encore moins le supérieur hiérarchique de cette structure. A l’en croire, il a pris un décret comme cela se fait dans tous les pays pour créer la Dds dont la tutelle relève du ministère de l’Intérieur. Il invoque l’article 19 qui place la Dds sous la tutelle du ministère de l’Intérieur par une délégation permanente. « En dépit de tout ce qu’on veut faire croire, Habré n’est pas responsable de ces crimes », remarque l’avocat selon qui, « devant ces éléments de droit, on a tenté de les substituer par des éléments subjectifs et factuels en disant Habré ici, là et partout ». « Est-ce qu’on peut se fonder sur une chanson populaire pour impliquer la responsabilité de Habré ? », se demande-t-il. Aussi, dit-il au juge : « Je sais que vous ne fonderez pas de motif sur cette chanson ».

L’autre insuffisance relevée par l’avocat est relative à la fluidité de la chaîne de commandement. A ce propos, indique Me Gningue, le sieur Banguina Kassala a fait état d’un élément fondamental riche en enseignements. « Il dit avoir eu des ennuis avec ses supérieur hiérarchiques, car il avait tenté de dénoncer les massacres perpétrés dans une localité. Il a failli être tué. Un autre témoin a dit que Habré ne voulait pas de l’escalade de guerre au sud en soutenant : « Je peux le confirmer », a dit l’avocat selon qui « beaucoup de pièces qui ont été rapportées, ont été touchées voire même violées ». L’expert qui avait comparu avait dit que seules deux annotations pouvaient ressembler aux écritures de Habré. Suffisant pour lui de demander au juge d’acquitter leur client.