Les populations de la Gambie tournent le dos à leur pays pour ne pas se retrouver dans le piège meurtrier de violents affrontements entre les hommes de Yahya Jammeh et les forces de la CEDEAO. Depuis plusieurs jours maintenant, la région de Ziguinchor est devenue le point de chute de familles jetées sur le chemin de l'exil par ce risque de guerre. A Ziguinchor, Oussouye ou Bignona, des milliers de personnes ont afflué avec les moyens du bord. La plupart sont accueillies dans des familles. Un geste de solidarité qui traduit l'expression de la compassion d'une population très sensible à ce genre de situations pour l'avoir connue dans le conflit casamançais. A Ziguinchor, par exemple, des appels à la solidarité ont été lancés jusque dans les mosquées de la ville, invitant à l'accueil et au recensement des réfugiés. Du coup, la présence de réfugiés sénégalais, gambiens, bissau-guinéens, guinéens de Conakry est notée dans tous les quartiers de la capitale du sud. Si certains ont de la famille sur place, d'autres sont arrivés complètement déboussolés, sans réelle connaissance sur place. " J'ai accueilli une dizaine de personnes en moins d'une semaine. En rentrant, ma fille qui est mariée en Gambie est venue avec des voisins et des connaissances ", indique ainsi une ressortissante guinéenne, basée depuis une trentaine d'années dans la capitale du sud. Ce qui témoigne de la forte présence d'étrangers dans la ville. Mais c'est dans le département de Bignona qu'on perçoit beaucoup plus ce phénomène. La proximité de cette localité avec la Gambie l'expose davantage au flux migratoire. Toute la bande de terre adossée à la frontière avec la Gambie est devenue depuis une semaine, une terre d'accueil. De Kafountine à Oulampane, ce sont des milliers de personnes qui sont arrivées à bord de véhicules, de motos, de charrettes, etc...; pour fuir la guerre qui se profile de l'autre côté de la frontière. Toutes choses qui se heurtent cependant à une réalité économique que se partagent les populations autochtones, à savoir le manque de moyens. Aujourd'hui, certains villages qui ont accueilli des réfugiés sont étouffés et menacés par une crise alimentaire. Ils sollicitent ainsi l'intervention de l'Etat et d'organismes internationaux comme le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR).
source: walf quotidien
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