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DE LA FELURE A LA FRACTURE: Après la Korité et la Tabaski, les heures de prières divisent les musulmans

Rédigé par leral.net le Mardi 12 Juillet 2011 à 21:00 | | 1 commentaire(s)|

« L’Imam de la Mosquée de la Rue Blanchot a décidé, au sortir d’un séminaire organisé par le Centre d’études de recherches et de formation sur l’Islam (Cerfi), le 31 Mai 2011, de changer, à compter du 24 Juin, les heures de prières de ladite Mosquée ; celle de la prière du Vendredi passe ainsi de 14h 15mn à 13h 40mn. Et le Cerfi qu’il dirige demande à toutes les Mosquées de Dakar d’en faire autant. Mais la Collectivité Lébu, arguant que de tels changements concernent toute la communauté musulmane, mais aussi la nation sénégalaise toute entière et, par conséquent, nécessitent des études longues et approfondies, et surtout un large consensus, refuse de suivre et demande à tous les musulmans de ne pas appliquer ces nouvelles heures de prières. Elle menace (si l’Imam de la Mosquée de Blanchot ne revient pas sur sa décision) de lui retirer l’Imamat qu’elle lui a confié, parce qu’il n’est pas habilité (ni lui, ni le Cerfi) à changer les heures de prières ; il ne peut rien décider concernant la Mosquée de Blanchot sans se référer à la Collectivité Lébu qui en détient le droit de propriété et à l’Imam Ratib de Dakar. »


DE LA FELURE A LA FRACTURE:  Après la Korité et la Tabaski, les heures de prières divisent les musulmans
Voila, brièvement résumée, l’information relayée ces derniers jours par la presse locale, noyée par la superbe vague de l’information politique, et que nous a confirmée et étayée le Jàmbour du Peñc de Mbot, Sélé Paye, et qui nous désole ; et qui, nous n’en doutons point, crispera les cœurs des musulmans sincères. En effet, à l’heure où l’approche du mois bénit du Ramadan fait craindre les répétitives divisions au sein de la communauté musulmane sénégalaise du fait des mésententes récurrentes sur l’apparition ou non du croissant lunaire. A l’heure où l’on parle de renforcement du dialogue islamo chrétien, une heureuse initiative tout à l’honneur de la « famille du livre ». A l’heure où tous les prêcheurs doués de raison taisent « les différences confrériques » et mettent l’accent sur ce qui unit les familles religieuses de notre pays, à savoir, Allah, le Prophète, le Coran, la Mecque, etc., afin d’évacuer les démons de la division. A l’heure où la plupart des citoyens de ce pays meurtri par la misère et par un fort sentiment de révolte doutent des vertus de notre peuple, se mettent à leur chapelet en rêvant de paix sociale, de fraternité renforcée et appellent à l’entente, au dialogue et au consensus. A l’heure où la jeunesse de notre pays vient d’imposer à l’Exécutif et au Législatif sénégalais le respect de La Loi Fondamentale de notre jeune République, en refusant qu’on la change sans passer par une consultation populaire, …
A une pareille heure, disons-nous, nous trouvons inconvenant que l’on sème les graines de la division en posant des actes solitaires sur des sujets concernant toute la communauté et engageant chacun de ses membres. Car nous craignons que la fêlure au niveau de la communauté musulmane du Sénégal, à savoir les mésententes sur les jours de Korité et de Tabaski, ne s’aggrave et ne devienne une fracture, à cause des mésententes sur les heures de prières. Nous craignons que la quête d’un hypothétique consensus à propos des nouvelles heures de prières établies sans concertations suffisantes (on parle d’une centaine d’Imams dakarois réunis en séminaire) ne brise le consensus vieux de plusieurs décennies déjà réalisé par nos grands pères (sur ces mêmes heures de prières), accepté par nos pères ainsi que les chefs religieux et oulémas de leur époque ; et qui, à notre connaissance, n’a pas fait l’objet de contestations majeures. Aujourd’hui, hélas, c’est la confusion totale des heures de prières ; et les musulmans sénégalais peuvent craindre, et à juste titre, pour leurs heures de démarrage et de rupture du jeûne.
Or, nous a-t-on appris, les Mosquées sont des espaces sacrés, des lieux de prière et de communion dans la foi ; les heures de prières sont des moments sacrés de retraite et de communion avec la Ummah et avec Dieu, surtout celle de la prière du Vendredi, de la Korité et de la Tabaski. Alors pourquoi affaiblir la communion ? Pourquoi les puériles mésententes ? Pourquoi les désunions, alors que la sagesse recommande l’union ? Pourquoi réveiller les démons des polémiques inutiles que nous devons fuir ? Pourquoi la précipitation et la petite concertation sur un sujet aussi grave ? Surtout si l’on sait que les heures de prières que le Cerfi veut remplacer et les nouvelles heures de prières qu’il veut faire appliquer sont toutes valables au regard du Seigneur, « Clément et Miséricordieux », qui jauge les cœurs et juge les âmes. Oui, les heures de prières actuellement pratiquées dans notre pays ne sont pas mauvaises ; bien au contraire, elles sont toutes bonnes. Ce qui est mauvais, en vérité, et contre quoi nous devons nous battre, c’est l’orgueil, l’égoïsme, l’hypocrisie, la tricherie, l’ivrognerie, le mensonge, le vol, l’amour du gain facile et des loisirs vulgaires,… Ce qui est mauvais, c’est la fornication, les viols, les infanticides et le désolant spectacle des enfants qui naissent dans la rue, grandissent dans la rue, pourrissent dans la rue et meurent dans la rue… Ce qui est mauvais, c’est perdre le goût de la Méditation, de l’Invocation et de la Prière, c’est perdre l’habitude des bonnes intentions, des bonnes pensées et des bonnes paroles,… Ce qui est mauvais, c’est s’habituer au péché, à la misère, à la détresse et à la déchéance humaine. Ce qui est mauvais, c’est vivre dans l’abondance, portes et fenêtres fermées, au moment ou des frères et des sœurs vivent dans le besoin. Ce qui est mauvais, c’est le refus de l’ouverture, du dialogue et du partage, c’est rompre les liens qui unissent les hommes, c’est réveiller les haines et les rancœurs, ...
C’est pourquoi, en toute humilité, nous en appelons au bon sens des uns et des autres pour éviter la fracture, juguler la fêlure et remettre ce peuple sur « le droit chemin ». Nous en appelons aux autorités coutumières et aux chefs religieux de ce pays pour qu’ils consolident les liens en train de se casser au sein de la communauté musulmane sénégalaise et posent les fondements d’un dialogue total et sincère entre les familles religieuses afin de barrer définitivement la route à Satan, « le lapidé », le seul véritable ennemi du musulman. Paix et salut sur les soumis.
ABDOU KHADRE GAYE
Ecrivain, Président de l’EMAD
Tel : 338426736 / Mail : emad_association@yahoo.fr



1.Posté par legrand le 12/08/2011 17:04 | Alerter
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excellent papier

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