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DOUCHE FROIDE SUR LE CAMP PRESIDENTIEL, le Pr Seydou Madani SY soutient: " Wade ne peut se présenter à un autre mandat "

Rédigé par leral.net le Mardi 22 Novembre 2011 à 04:16 | | 7 commentaire(s)|

NETTALI.NET – L’ancien ministre de la Justice, le Pr Seydou Madani Sy –premier sénégalais agrégé en droit public-, a déclaré lundi 21 novembre à Dakar que le président Wade n’a pas la possibilité de se présenter à l’élection présidentielle de février 2012. C’était à l’occasion du séminaire international organisé le même jour par Me Wade sur le thème de la recevabilité de sa candidature.


DOUCHE FROIDE SUR LE CAMP PRESIDENTIEL, le Pr Seydou Madani SY soutient: " Wade ne peut se présenter à un autre mandat "
Premier recteur africain de l’université de Dakar, le Pr Seydou Madani Sy, aujourd’hui à la retraite, a émis la seule voix discordante dans un concert d’approbations de juristes africains, américains et français qui ont tous « validé » la candidature de Me Wade pour un troisième mandat.

"Pour moi, le président de la République a été élu en 2000 et la nouvelle constitution de 2001 considérait son premier mandat en cours comme le premier de la série de deux mandats qu’il ne peut dépasser", a estimé le Pr Sy.

"L’histoire constitutionnelle du Sénégal fait qu’une nouvelle disposition constitutionnelle entre toujours en jeu dès son adoption", a rappelé le professeur Madani Sy qui considère que "c’est le premier mandat du président élu en 2000 qui entre en ligne de compte dans le décompte des mandats qui lui sont applicables" et qui fait qu’en 2007, Me Wade briguait son deuxième mandat de président du Sénégal.

Celui qui a été médiateur de la République sous le régime de Me Wade était conscient de son isolement, mais il a tenu à minimiser cet état de fait :"d’autres qui disent que le décompte des mandats ne commence à courir qu’à partir de 2007, mais moi, je pense que le président ne peut se présenter à un autre mandat puisqu’il a épuisé ses deux mandats."

Seydou Madani SY est né le 16 novembre 1933 à Dakar. Après des études supérieures à l’École des Chartes et des Universités de Caen et de Paris, il soutient une thèse de droit public à l’Université de Dakar en mai 1964 et passe le concours de l’Agrégation de droit public en 1966 à Paris.

Il fait sa carrière universitaire à l’Université de Dakar comme Maître de conférences, puis Professeur de droit public à la Faculté de droit et des sciences économiques. Il devient Doyen de ladite Faculté de 1968 à 1971, puis Recteur de l’Université de Dakar d’octobre 1971 à février 1986.

Il entre ensuite au gouvernement en qualité de ministre de la Justice, Garde des sceaux de 1986 à 1989, puis il devient ministre conseiller spécial du président Abdou Diouf de 1989 à 1990. Le Pr Sy est membre titulaire de l’académie des sciences du Sénégal ; membre associé de l’académie française des sciences d’outre-mer. En 2009, il a publié « Les réformes politiques sénégalaises de l’Indépendance à l’alternance politique, 1960-2008 ».



1.Posté par polonium210 le 22/11/2011 09:19 | Alerter
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Sa position procede d' un montage diabolique pour conforter l'idee d' un veritable seminaire avec des positions differentes et montrer a la face du monde ,le caractere ultra minoritaire de l' irrecevabilite de la candidature de wade car madani etait seul contre tous et savait bel et bien qu' il se rendait a une rencontre financee pour soutenir la these de la recevabilte tout en ayant prealablement preside le seminaire du conseil constitutionnel.En fait, un micrcosme premedite et organise du SENEGAL face a la candidature de wade. MADANI.............WADANI, ou est la difference? renverser le M et il devient W.

2.Posté par EUYINEUW ...................... le 22/11/2011 09:45 | Alerter
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Mr. le professeur , pour ma part , je suis intimement persuadé que le cas du Sénégal fera jurisprudence ici , mais en Afrique et dans le monde entier au regard de sa singularité bien sur , mais de l'enthousiasme et la ferveur que d'aussi remarquables et éminents spécialistes que vous même , ont mis par honnêteté vis à vis d'eux d'abord, mais surtout par devoir moral pour l'histoire de la profession , c'est à dire pour une claire conscience de ce cas spécifique pour les générations du monde à venir .
Je ne vous ferai pas l'offense de sembler contester votre OPINION , AVIS ou même SENTIMENT . Je dis ( OPINION .....ETC ) parceque vous avez commencé votre argumentation par ces deux mots qui revêtent une importance capitale , parceque ouvrant la porte à un échange d'idée : POUR MOI , et démontrant ainsi votre esprit d'ouverture TOUT A VOTRE HONNEUR . Cela étant remarquable au plus haut point .
Je me permettrai cependant de vous demander de me suivre dans une réflexion et un questionnement .
En 2001 le climat politique serein qui était celui du Sénégal , a permis l'adhésion entière et totale de la nation à la nouvelle constitution dont aucun point sur aucune loi n'a été contesté , ni aucune ambiguité ou équivoque soulevée , et cela pendant dix ans .
Pour autant que je sache , tous les constitutionnalistes du Sénégal de l'époque sont encore et toujours là .
Il semble que même dans les universités , aucune observation n'ait jamais été faite .
Alors quel était l'entendement de la nation sur ce point particulier de la constitution ?
Etait-ce pour la nation justement , les constitutionnalistes rédacteurs compris , vous même avec , il faut le dire , que si Abdoulaye WADE qui avait la latitude de se faire réélire autant de fois qu'il le souhaitait et pour sept ans chaque fois décide , dans le souci d'un Sénégal plus démocratique et toujours politiquement apaisé , de faire fi de tous ces avantages , il méritait par reconnaissance tacite , que le mandat issu de l'ancienne constitution ne subisse pas la rétroactivité de la nouvelle ? Parceque je ne peux accepter une seule seconde que ce soit par incapacité de nos constitutionnalistes à déceler cette faille ( pleine de tous les danger pour le peuple ) où semble-t-il Abdoulaye WADE s'empresse de s'engouffrer .
Le dernier point qui me tourmente l'esprit , c'est de savoir si votre opinion sur la question était déjà fondée à l'époque , ou si comme tous les opposants ( je ne dis pas que vous en êtes ) , et tous les constitutionnalistes invités d'ailleurs, vous avez pris le train en marche ?
Parceque si vous êtes dans le cas du train en marche , sauf votre respect , mais votre parole ne vaudrait que celle de chacun des constitutionnalistes invités et chacun des sénégalais que nous sommes . Par conséquent seuls le conseil constitutionnel dont c'est la prérogative , ou la majorité à l'issu d'élections , pourraient valablement nous départager sur la question .
Une jurisprudence ou la lévée de l'ambiguïté à l'époque étaient essentielles .
De toutes les façons quels reproches peut-on honnêtement faire à Abdoulaye WADE qui puissent justifier des positions va-t-en guerre pouvant entrainer le Sénégal dans les abîmes d'une guerre civile avec son lot de morts et de désolation ?
AVEC TOUT LE RESPECT DÛ A VOTRE RANG .

3.Posté par H le 22/11/2011 11:54 | Alerter
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Arrêtez de fanfaronner vous savez bien que le Président a épuisé ses cartouches et puis vous n'avez pas honte vu son âge de le maintenir à son poste sachant que ses facultés sont déclinantes. Vous voulez attendre qu'il marche à quatre pattes pour lui trouver un successeur ?

Le fait de demander à des étrangers de nous édifier sur la teneur de notre constitution est simplement humiliant pour un pays qui regorge de sommités du Droit.

Au demeurant, ce qui est écrit dans les articles sous revue ce n'est rien d'autre que du français et leur interprétation est sans équivoque.

4.Posté par SANXALÉGNE le 22/11/2011 14:53 | Alerter
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MERCI PROFESSEUR SEZDOU MADANI SY.
C´EST CLAIRE QUE LE PRÉSIDENT ABBDOULAYE WADE NE PEUT PLUS SE PRÉSENTER COMME CANDIDAT À UN 3e MANDAT. SI VOUS NE L´AVIEZ PAS DIT : J´ALLAIS DÉCHIRER TOUS MES DIPLÔMES UNIVERSITAIRES QUE VOUS AVEZ SIGNÉS.
LES MERCENAIRES JURISTES N´ONT QU´Á NOUS LAISSER EN PAIX:
ABDOULAYE –TANDJAN GBAGBO-WADE EST UN MAGOUILLEUR UN ASSOIFÉ DU POUVOIR ET UN TRUAND. QU´IL NOUS LAISSE NOTRE PAYS SANS EFFUSION DE SANG !



5.Posté par M. FALL Formateur d''''Enseignants le 22/11/2011 15:22 | Alerter
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Je n’envisage pas l’hypothèse où la candidature de WADE serait invalidée par le Conseil Constitutionnel car ce cas de figure me semble très improbable du fait que la constitution sénégalaise en vigueur, quoi que ambigüe dans deux de ses articles, donne bien le droit à Abdoulaye WADE de briguer un second mandat en février 2012.

Cette constitution, votée en 2001 par référendum, a permis au peuple sénégalais d’élire le candidat WADE, pour la première fois en 2007 comme Président de la République, pour une durée de sept ans. Ce dernier terminera donc son premier mandat en février 2012. Par conséquent, il lui est libre, de briguer un second mandat. De ce point de vue, il ne doit y avoir aucun nuage de doute.

Si la classe politique est divisée sur la question de la validité de la candidature du Président de la République, tous les juristes de ce monde sont au moins d’accord sur une chose : « La constitution de 2000 est très floue et ambigüe en deux de ses articles au point où elle divise les sénégalais en deux camps ». Devant ce flou juridique, toute interprétation de la loi constitutionnelle est juste et aucune interprétation n’est fausse. En d’autres termes, ce flou juridique profite bien à WADE.

Pour faire un raisonnement par analogie, le professeur de mathématique que je fus dirait ceci : « la bouteille est à moitié remplie » c’est la même chose que « la bouteille est à moitié vide ». Chacune des deux phrases est juste et aucune d’elles n’est fausse. Et pourtant l’expression « est vide » est exactement le contraire de celle « est remplie ». Par conséquent, je me pose la question : « Au non de quelle logique scientifique, le Conseil constitutionnel invaliderait-il la candidature de WADE ? ».

Ce cas de figure serait une première dans le monde. Ce serait la plus grave erreur judiciaire du siècle. Et l’histoire de l’humanité retiendrait alors que le droit de citoyenneté le plus élémentaire aurait été bafoué, piétiné et retiré à un Chef d’Etat dans un pays qui s’appelle le Sénégal par une juridiction soumise à la pression d’une partie de la population.

Plus grave, ce « cas pratique » de droit constitutionnel serait enseigné à tous les étudiants de première année des facultés de sciences juridiques et de sciences politiques dans toutes les universités du monde comme le plus mauvais arrêt rendu par une haute juridiction. Ainsi le Sénégal serait inscrit à jamais dans le Guinness de la jurisprudence constitutionnelle.

En tant qu’ancien Professeur de Mathématiques, j’ai tenté tous les types de raisonnement scientifique qui existent : « le raisonnement par la contraposée, le raisonnement par l’absurde, le raisonnement par récurrence, le raisonnement par élimination des cas, le raisonnement par épuisement des cas, le raisonnement par contre-exemple, le raisonnement par analogie, le raisonnement par induction et le raisonnement par déduction », mais je n’ai trouvé aucun parmi ceux-ci, sur qui on peut s’appuyer pour invalider la candidature de WADE. A l’inverse, chacun de ces types de raisonnement la valide sans aucun doute. D’ailleurs, je suis entrain de rédiger un livre pour expliquer le dysfonctionnement entre la logique mathématique (scientifique) et la logique courante (naturelle). Et, dans ce livre, j’ai repris la démonstration de la candidature de WADE en utilisant tous ces types de raisonnement scientifique.

Plus haut, j’ai utilisé, à titre d’exemple, le raisonnement par analogie, mais j’aurai pu utiliser le raisonnement par la contraposée. En effet, « Si l’opposition sénégalaise peut compter aujourd’hui sur la pression de ses militants pour influencer la décision du Conseil Constitutionnel alors elle devra s’attendre que le PDS utilise la même pression, avec un effectif plus important, dès le lendemain du scrutin pour contester le président qui sera élu illégitimement par une minorité de sénégalais ».

Invalider la candidature de WADE reviendrait à remettre en question un article de la loi fondamentale ou encore à réviser tacitement un article de la constitution. En d’autres termes plus explicites, il faudra d’abord nier une vérité et s’appuyer sur cette même négation pour établir une autre vérité. Or, la négation d’une négation est une affirmation !

Que je sache, le Conseil constitutionnel n’a pas la prérogative de réviser la constitution. Pour changer une seule virgule de la loi fondamentale, il y a une procédure, une saisine et des organes prévus par la loi elle-même. En conséquence, pour ne pas entrer dans cette quadrature du cercle de révision tacite de la constitution, le Conseil ne peut que valider cette candidature.
Et en le faisant, elle le ferait de bonne foi. Croyez-moi, toutes les fois où cette juridiction spéciale a rendu un jugement, même lorsqu’elle se déclarait incompétente, elle l’a toujours fait de bonne foi. Elle n’est pas la première et ne sera pas la dernière au monde à se déclarer incompétente dans une affaire donnée. Dans ce cas précis, le verdict ne peut être favorable qu’au candidat WADE.

Le rôle du conseil constitutionnel n’est pas chercher des motifs d’invalidilité d’un candidat donnée mais plutôt d’examiner la recevabilité de chaque candidature, ce qui signifie encore la validilité de chaque candidat. La nuance est de taille. Le rôle du conseil est de protéger le droit civique de chaque citoyen et non de le lui arracher.

S’il y a ambigüité dans la constitution actuelle, la faute incombe probablement aux rédacteurs en qui les sénégalais ont fait confiance et au peuple qui l’a voté en 2001 et pas simplement un candidat. C’est pourquoi, je ne comprends pas la sortie récente d’un des rédacteurs de cette constitution. Si le texte était claire depuis 2001, aujourd’hui les sénégalais ne seraient pas divisés et on n’aurait pas besoin de sortie tardive pour donner une interprétation. La constitution n’est pas l’affaire de rédacteurs mais du peuple.

Pour répondre aux professeurs de droit constitutionnel, Pr Madani Sy et Pr Mounirou SY, je dirais simplement que « c’est la constitution votée en 2011, qui donne le droit au président élu pour la première fois en 2007, de solliciter un second mandat en 2012 ». C’est aussi simple que cela.

J’affirme et je réaffirme donc que la candidature de WADE est valide logiquement, scientifiquement. Et je profite de ce moment pour inviter mes compatriotes sénégalais à des débats scientifiques basés sur des arguments logiques tels que les règles du « débat scientifique » ou des séminaires comme celui qui vient de se dérouler au Sénégal et qui a abrité des professeurs issus de différents horizons. C’est tout le Sénégal qui y gagne. En cela, je salue le courage du Pr Madani SY. Il a défendu son point de vue durant ce séminaire même s’il a été minorisé et j’espère qu’il continuera la réflexion et teindra compte des avis qui lui ont été opposés par ses collègues.
Mais les débats du genre « Wax sa xalaat », « Attaaya » ou « Diiné ak jamono », dans leur version actuelle sont contre-productifs. On invite les mêmes personnes. Presque tous sont des opposants (Me Massokhna KANE, Me Doudou NDOYE, Me Mountaga DIALLO, etc.) qui ont déjà donné leur avis sur la question ; ça suffit ! Sinon ça devient une sorte de matraquage médiatique, de lavage de cerveaux, de privation de liberté de choix et d’opinion.
Partant du postulat de départ, à savoir : « la constitution actuelle est floue », on peut dire que la proposition : « Si la constitution s’applique correctement alors la candidature de WADE est valide » a pour réciproque : « Si la candidature de WADE est validée alors la constitution s’est appliquée correctement ». Fort heureusement, les deux propositions sont vraies en même temps.

De même, l’assertion : « Si la candidature de WADE est validée par le Conseil alors le Sénégal sera mis à feu et à sang » a pour réciproque « Si le Sénégal est mis à feu et à sang alors la candidature de WADE est validée par le Conseil ».

De ces deux propositions réciproques on déduit la conclusion : « Pour que le Sénégal ne soit pas mis à feu et à sang alors il faut invalider la candidature de WADE ».

Or donc, invalider la candidature de WADE, dans ces conditions-là, c’est reconnaitre implicitement sa validité avant la lettre car on met le feu pour le faire invalider. Comme par hasard, sémantiquement, on fait invalider quelque chose de déjà valide.

Par delà les menaces ouvertes de l’opposition et surtout celles d’Alioune TINE, déclarations publiques, répétées et dirigées envers une si haute juridiction et à l’endroit de hauts et respectueux fonctionnaires qui ont fait la fierté de la justice et de l’université de ce pays, cette dernière assertion pose un sérieux problème de cohérence d’idées et souffre de légalité, de légitimité et de morale.

En effet, on met le feu et on verse du sang pour faire invalider une candidature déjà ciblée. On fait valider les autres candidatures sans même que les dossiers ne soient déposés et on refuse à un citoyen le droit de se présenter en menaçant de mettre le feu et de faire couler le sang. Quelle en est le fondement juridique, constitutionnel, humain, scientifique, religieux ?

Ceux qui tiennent de tels propos aussi graves que l’on peut qualifier « d’offense à la magistrature suprême » ou « de haute trahison de l’Etat de droit », ne donnent-ils pas des arguments bien fondés, juridiquement, au Conseil constitutionnel pour la validation de la candidature de WADE qui serait synonyme de maintien (pour ne pas dire rétablissement) de l’ordre juridique institutionnel. La sécurité juridique, c’est aussi l’une des fonctions du Conseil constitutionnel.

Si l’un des rôles de cette haute juridiction est éminemment politique, sa principale fonction est de faire régner l’ordre juridique sans lequel il ne peut y exister d’Etat de droit. Des menaces publiques ont été proférées à l’endroit du Président du Conseil. Quel est le pays qui se respecte où on peut se permettre de bafouer la plus haute institution judiciaire comme c’est le cas actuellement au Sénégal ?

Le lendemain du scrutin de 2007, WADE a dit « Selon la constitution, je ne serai pas candidat ». Bien plus tard, il dira « Selon la constitution, je serai candidat ». Si le débat est dépassionné de toute forme de haine, de rancœur, de méchanceté, de coup-bas, de bassesse, d’incivilité, de violence et s’il reste propre, juste, serin alors il pourra être enrichissant pour tous les intellectuels de bonne foi, instructif pour tous les élèves et étudiants, fraternel pour tous les compatriotes et amical pour tous les concitoyens.

D’abord, WADE n’est pas la constitution. Il n’en a pas la propriété, au sens juridique du terme (cf. le droit de propriété). Sinon, la validité de sa candidature ne serait pas soumise au Conseil. Certes, il est le citoyen sénégalais de premier rang. Mais, il a son interprétation de la loi comme tout un chacun, quoi que juriste : Avocat, Agrégé en Droit, Professeur de Droit ayant enseigné dans les plus grandes Universités et même Gardien de la constitution. Comment peut-on prendre une interprétation d’un texte de loi par un citoyen pour lui attribuer une valeur constitutionnelle ? Le Président de la République est à la fois citoyen sénégalais, Chef de parti et Chef de l’Etat. Il faut donc savoir faire la part des choses.

Deuxièmement, les deux déclarations de WADE citées plus haut sont en réalité des commentaires faites par un concitoyen, à deux moments différents. Elles n’ont aucune valeur constitutionnelle. On ne peut donc se fonder ni sur la doctrine ni sur la jurisprudence pour invalider la candidature d’un Chef d’Etat (donc homme politique) sur la base d’une déclaration politique. En droit, on distingue l’aveu judiciaire de l’aveu non judiciaire. De la même manière, il faut distinguer une déclaration faite lors d’une conférence de presse d’une déclaration solennelle officielle (comme celle du 31 décembre de chaque année).

Troisièmement, l’opposition s’agrippe sur le fait qu’il ait déclaré « Si quelqu’un vous dit que WADE l’avait dit alors répondez lui par : il ne le dit plus ». Cette expression a été dite en langue ouolof. Et aussitôt, elle a été travestie. Cette déclaration est une boutade faite par son auteur pour divertir ses adversaires politiques.

Dans le même ordre d’idées, il faut reconnaitre que, WADE est un homme très nuancé dans ses propos. En 1983, il avait dit « Je suis candidat à une candidature unique de l’opposition ». Toute l’opposition avait compris « Je suis le candidat de l’opposition ». Pourtant, en 2011, cette même expression est reprise exactement par l’AFP et par le PS pour présenter la candidature de Moustapha NIASS et d’Ousmane Tanor DIENG. Au passage, le candidat WADE devait les attaquer pour plagiat. Dans le même ordre d’idées, la nuance existe bel et bien entre « je n’étais pas candidat hier selon mon interprétation du texte de loi » et « je suis candidat aujourd’hui selon ma seconde interprétation de la loi ».

Quatrièmement, le candidat WADE a dit ceci : « Si le Conseil invalide ma candidature alors j’accepterai le verdict ». C’est la preuve qu’il respecte les institutions juridiques de son pays. Mais aussi, c’est la preuve qu’il est convaincu de la légalité de sa candidature et il est de bonne foi.
La réaction de l’opposition devrait être ceci « Moi aussi, je respecterai le verdict du Conseil ». Mais au lieu de cela, on a entendu des menaces cachées derrière Alioune TINE et cautionnées par l’opposition. Cela voudrait dire que l’opposition est simplement de mauvaise foi.

A chaque argument défavorable au PDS posé par l’opposition, on peut lui associer un argument favorable au PDS car le postulat reste vrai : « la constitution est floue et ambigüe » sur la question de la candidature. Cette hypothèse (ou vérité admise au départ), au sens mathématique du terme, donne donc raison à toutes les deux parties, tout en étant favorable à WADE. Aucune des parties ne peut se fonder sur sa vérité partielle pour nier celle de l’autre. Ici, la vérité est double. Elle n’est pas univoque dans un seul sens.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, je récuse l’attitude intransigeante de certains intellectuels sénégalais qui ont déclaré prématurément invalide la candidature de WADE, même si la plus part d’entre eux sont des constitutionnalistes. Je préfère les arguments irréfutables du dernier des scientifiques qui a fait l’effort d’apprendre, à l’université, un peu de droit constitutionnel aux affirmations non convaincantes d’un constitutionnaliste avéré qui ignore totalement les règles les plus élémentaires de la logique scientifique.
Tout raisonnement, qu’il soit juridique, philosophique, économique, politique ou social est d’abord un acte qui fait appel à la raison (l’esprit) et à la rigueur mathématique (la base de la logique scientifique).

Je respecte beaucoup mon ancien Professeur de droit civil, Madame Amsatou Sow SIDIBE. De même, j’ai beaucoup d’égard à l’endroit du Professeur Ibrahima FALL et du brillant avocat Doudou NDOYE, même si pour ce dernier je ne suis pas d’accord avec la manière avec laquelle il traite le Conseil constitutionnel. En tant que juriste, il doit tempérer son ardeur. Si les déclarations auxquelles il a commencé à nous habituer provenaient de profanes en droit, on aurait compris. Mais venant de lui, c’est assez inquiétant. Maître NDOYE doit savoir qu’il fait partie des juristes sur qui le Sénégal compte pour améliorer l’existant et pour construire un meilleur avenir de ce Sénégal que nous aimons. Malheureusement, par rapport à cette question éminemment politique, tous les trois sont trop partisans pour que leur jugement soit crédible. On ne peut pas être juge et partie.

Quant aux autres « journalistes et analystes politiques de circonstance » qui ont déclaré, dans la presse privée, que la candidature de WADE est illégitime, j’aurais été à leur place, je nuancerai ma position, étant entendu que le Conseil donnera raison à certains et tort à d’autres. Tout intellectuel indépendant de tout parti politique et qui veut crédibiliser ses futures déclarations, a le devoir de s’abstenir de donner une position dogmatique sur des questions dont il n’a pas la maîtrise parfaite.
La science est d’abord interprétation (et non affirmation) des phénomènes de la vie. Le scientifique c’est celui remet en question tout ce qui semble trop évident. Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien, comme disait Socrate.

Pour conclure, le Conseiller Pédagogique que je suis, va tenter d’utiliser une approche pédagogique très simple pour expliquer ce que certains juristes compliquent.
- Avant 2000, la candidature présidentielle était régie par l’ancienne constitution (une loi ancienne).
- En 2001, une nouvelle constitution est née. Comme toute loi, elle s’applique immédiatement et elle est non rétroactive (du fait qu’elle n’est pas visée par les deux exceptions du principe de rétroactivité de la loi)
- Entre 2001 et 2007, il n’y a pas eu d’élection présidentielle, donc pas de commencement d’application de la loi nouvelle.
- En 2007, l’application de la loi débute. Les candidatures présidentielles sont régies par la constitution de 2001 (loi nouvelle). Or cette dernière offre la possibilité au Président de la République du Sénégal de briguer deux mandats, à partir de 2001, date de publication de cette loi nouvelle (mais loi qui ne s’applique qu’à partir de 2007 pour une durée de 5 ans).
- En 2011, le Président WADE termine son premier mandat en 2011 (c’est-à-dire 2007 + 5 = 2011).
- En février 2012, il peut, s’il le souhaite, solliciter un second mandat selon cette même loi nouvelle.
C’est aussi simple que cela.

On n’a pas besoin d’être un juriste ou un constitutionnaliste pour comprendre ces explications. Les enseignants, les élèves et les étudiants sénégalais sont dotés d’une intelligence qui leur permet de comprendre des choses beaucoup plus compliquées. On n’a pas besoin non plus de connaître la théorie sur « le conflit des lois dans le temps » pour comprendre la logique. Les enjeux se situent ailleurs.

Les problèmes d’algèbre, de géométrie et d’arithmétiques que nos élèves résolvent chaque jour ne sont pas moins compliqués que la donnée du problème de la candidature de WADE. En effet, nous avons une population composées d’intellectuels qui comprend que les enjeux se trouvent ailleurs. L’opposition sénégalaise a perdu les dernières élections présidentielles et législatives. Pendant tout le premier quinquennat du Président de la République, elle a déclarée qu’il ne le reconnaissait pas vainqueur. Au début, c’était, pour elle, un moyen de pression nationale et internationale qui malheureusement se révélera inefficace. Dans cette même logique, elle a refusé de le rencontrer à sa demande et malgré les multiples appels lancés par le chef de l’Etat, de peur de se faire discréditer ; ce qui représente une grosse perte en termes de cadres intellectuels, de militants rassembleurs, de représentativité au niveau territoriale, de pouvoir d’achat, de moyens de préparation des élections.

Aujourd’hui, elle veut faire payer à WADE ses propres erreurs d’appréciation en instrumentalisant la jeunesse. L’opposition actuelle veut avoir le beurre et l’argent du beurre. Une nation ne se construit pas ni dans la cacophonie et le rattrapage des erreurs, ni dans le désordre institutionnel, ni dans la pression populaire, ni avec état d’âme.
Aussi, les lois constitutionnelles que nous votons sont-elles pour les générations présentes et futures. La loi est générale, obligatoire, impersonnelle et coercitive. Travaillons pour l’éternité et non pour le présent.

M. FALL, Formateur d’enseignants.

6.Posté par Euyineuw ...................................... le 23/11/2011 09:22 | Alerter
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4.Posté par SANXALÉGNE le 22/11/2011 14:53



MERCI PROFESSEUR SEZDOU MADANI SY.
C´EST CLAIRE QUE .....

Tout petit SANXALEGNE , tes diplômes tu ne les as pas déchiré , tu les as déchiqueté . Je doute fort que le professeur SY ait jamais lu un seul mot venant de toi .
Par contre , Monsieur FALL est d'une clarté et d'une logique qui ne permettent aucun doute sur ses capacités à former des formateurs . Son intervention s'imposait même .

Cela dit , je crois qu'il est désormais necessaire et vital même , au regard du grave danger que constitue visiblement l'immense carence de nos constitutionnalistes ; qu'au Sénégal une brochure trés solide de la Constitution , et autres ouvrages du même ordre d'ailleurs , soit gracieusement offerte par les autorités , maintenant et aprés aprés chaque refonte , révision , amendement ......etc , enrichie d'annotations claires et trés explicatives du contenu et de l'entendement des rédacteurs .

Par ailleurs , il semble que le Président Abdoulaye WADE n'est plus le propriétaire exclusif des droits d'exploitation du " wax waxett " eh ...eh ...

7.Posté par le juriste le 24/11/2011 11:25 | Alerter
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cher Monsieur Fall Formateur d'enseignant, tu nous fait rire. Tu dis: " En 2011, le Président WADE termine son premier mandat en 2011 (c’est-à-dire 2007 + 5 = 2011)."
Va apprendre d'abord à calculer. 2007 + 5 = 2012 et non 2011.
Gros Nullard

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