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De grâce, rien ni personne ne vaut le Sénégal

Rédigé par leral.net le Lundi 23 Mars 2015 à 09:13 | | 1 commentaire(s)|

De grâce, rien ni personne ne vaut le Sénégal
Dans quelques heures, le verdict du procès fleuve de Karim Wade va tomber. D’ores et déjà, les acteurs impliqués, concernés et ceux qui sont dans le calcul, jouent à se faire terriblement peur. Le verbe vole bas, les menaces se précisent, la tension monte comme si la marche du Sénégal pouvait basculer ce 23 mars. Je ne suis qu’un petit citoyen qui donne son avis sur la marche de son pays, à un moment, où, tout indique qu’on le relègue au second plan au profit d’intérêts particuliers.

Si j’étais à la place des juges, j’allais réfléchir, beaucoup réfléchir avant de dire le droit. J’allais penser à ma tombe et je n’aurai aucune honte de dire que Karim est innocent si c’est le cas. De la même façon, je n’aurai aucun remord de dire qu’il est coupable d’enrichissement illicite. Dans l’un ou l’autre cas, je regarderai ce peuple dans le blanc de l’œil pour lui rendre justice, sa justice.

Si j’étais le peuple au nom duquel la justice est rendue, j’allais faire confiance aux juges et les laisser avec leur conscience tout en leur disant que demain, vous aussi, vous serez jugés par le juge des juges. Je n’allais pas faire la distinction entre la haute cours de justice, les autres tribunaux et la CREI parce que simplement dans chacune de ces juridiction, on ne trouve que des sénégalais qui sont issus des même familles que nous, ont été à l’école et ont les mêmes préoccupations pour le devenir du pays et qui à un moment de leur vie ont décidé de répondre aux appels de leur pays.

Si j’étais le pouvoir, j’allais profiter de ce moment pour rendre au Sénégal ce qu’il ma donné. J’allais mettre les juges dans une situation d’indépendance maximale pour, au fond de leur conscience, dire en toute indépendance le droit.
Si j’étais les journalistes, j’allais beaucoup faire attention et sélectionner chaque mot, chaque phrase avant de l’écrire ou de le dire, convaincus qu’ils peuvent être des étincelles au milieu de la paille.

Si j’étais M. Wade, j’allais dire à ce merveilleux peuple qui m’a tout donné et de qui je disais « qu’il fera tout ce que je lui demanderai » que c’est pour son bien être que j’avais confié à Karim les responsabilités étatiques que tout le monde connaît. S’il est avéré qu’il a utilisé les ressources du pays pour s’enrichir illicitement, que la loi lui soit applicable et que cela serve de leçon car c’est pour la justice que je me suis battu depuis des dizaines d’années. S’il est innocent, qu’on le laisse libre pour mieux continuer à servir le peuple.

Si j’étais le PDS, j’allais me souvenir que dans un passé récent, pour une raison ou une autre, j’ai fait emprisonner des enfants qui sont aussi chers à leurs parents et que je disais toujours au peuple que la justice était indépendante. Si c’est le cas, je dois faire confiance aux juges actuels. Si ce n’était pas vrai, je dois baisser la tête en me disant que pendant 12 ans, j’ai trompé et trahi ceux qui m’avaient donné cette puissance.

Si j’étais quelqu’un qui n’a jamais aperçu Karim Wade, du temps de sa toute splendeur et qui ne le rencontrerai peut être pas si jamais il avait retrouvé cette puissance, j’allais partir travailler et me dire que je ne dois pas hypothéquer mon avenir ou ma réussite sur un probable retour de l’ascenseur.

Si j’étais un lutteur, je n’allais jamais confier mes bras à des pyromanes de quelque bord que ce soit. J’allais m’éloigner de certains parvenus qui ne pensent qu’à eux et qu’à leur famille.

Enfin, si j’étais les marabouts, j’allais dire ce que le coran a dit et m’en limiter là. Je n’allais défendre ni l’un ni l’autre pour des mallettes d’argent ou des passeports diplomatiques.
Pour que vive le Sénégal.
Falilou Cissé
Conseiller en Développement communautaire
77 689 79 44