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De simples excuses: Trop facile Maître Djibril War; Et si on revenait à la noblesse de la politique ! - Serigne Mbaye Thiam


Rédigé par leral.net le Mercredi 1 Juillet 2015 à 10:52 | | 11 commentaire(s)|

De simples excuses: Trop facile Maître Djibril War; Et si on revenait à la noblesse de la politique ! - Serigne Mbaye Thiam
Malgré les excuses de Me Djibril WAR, pour les propos tenus à l’égard des alliés socialistes, je me suis résolu à prendre ma plume. Mon répertoire langagier ne comportant pas de mot à la hauteur, voire même à la proximité des termes orduriers et insultants qu’il a utilisés, il ne s’agit pas, pour moi, de répondre à ce que lui-même reconnaît comme « excessif » (sic) ; il ne s’agit pas non plus de faire la morale à une personne douée de raison au point de faire son mea culpa aussitôt la clameur de ses « excès » (sic) parvenue à ses propres oreilles ; il me semble plus utile de situer, en peu de mots, le débat politique au niveau qui devrait être le sien, même entre adversaires, a fortiori entre alliés, a fortiori à l’occasion d’un « ndogou » censé consacrer la rupture du jeûne lors de ce mois béni de Ramadan, période d’abstinence, y compris pour la langue. Je me suis senti obligé pour trois raisons : D’abord, la double qualité de Maître WAR, président de la Commission des lois, de la décentralisation, du travail et des droits humains de notre auguste Assemblée nationale et directeur de l’Ecole du Parti de l’APR, qualités qui fondent l’importance et la portée de sa parole ; Ensuite, au delà de mon parti et de son Secrétaire général, Ousmane Tanor DIENG dont tout le monde reconnaît le sens de la mesure et l’urbanité, le sentiment d’avoir été personnellement interpelé en ma double qualité de responsable du Parti socialiste et de ministre de la République censé, selon la conception que Maitre WAR a de l’exercice d’une mission gouvernementale, « s’être bien engraissé et être bien repu » ; Enfin, l’enracinement inexorable d’une certaine crise du discours politique que nous observons avec grand dépit et qui révèle une crise, plus profonde, de la vocation de la politique. Quand ladite crise s’exprime dans la bouche d’un haut responsable de l’Etat et du parti au pouvoir, chargé, de surcroît, de la formation, elle est encore plus inquiétante, à cause de ses effets néfastes sur les pratiques des jeunes que nous avons la responsabilité d’éduquer dans les écoles des partis et de la désastreuse image, déjà fortement dégradée, qu’elle renvoie des politiques, si prompts à débattre de sujets insignifiants et lents d’esprit alors qu’il s’agit de se dévouer à trouver des solutions aux problèmes de nos compatriotes. Responsable politique, qualité que j’ai la prétention de partager avec Me WAR, je ne reconnais à l’engagement politique qu’une seule vocation : faire de la politique le ressort de la transformation qualitative de la société. Dans une époque de forte déliquescence des valeurs et dans un monde saisi par toutes sortes d’incertitudes, tous les hommes politiques doivent consacrer leur énergie à redonner du rêve à leur peuple et du sens à l’action politique afin de reconquérir la confiance des citoyens. La noblesse d’une telle ambition ne laisse aucune place à la vindicte et à l’irrespect, ni entre adversaires ni entre alliés. L’histoire de notre pays, l’état de notre démocratie et l’importance des défis que nous devons relever appellent de tous les Sénégalais, particulièrement des acteurs politiques, un consensus incompressible sur nos « manières de faire la politique », tout en préservant la diversité et l’authenticité des idéologies et des projets qui fondent nos différences et que seul le respect du pluralisme est en mesure de garantir. Responsables politiques, nous ne serons à la hauteur des attentes de notre peuple que si nous nous montrons capables de ramener tout débat public autour d’une éthique de la discussion qui permet à nos concitoyens de se mobiliser exclusivement autour des enjeux de développement et de faire des choix éclairés entre des projets portés par des acteurs crédibles et légitimes. Ministre de la République, il ne m’est jamais apparu qu’être payé avec le fruit du labeur des Sénégalais pouvait servir à autre chose qu’à SERVIR. Être ministre n’est pas une fin en soi, ni même un rêve ; c’est un moyen, à la fois sacerdoce et sacrifice, qui, seul, ne suffit pas, à mon sens, à rendre à notre pays ce qu’il nous a donné. C’est un engagement, jour et nuit, au service d’une seule fin : l’INTERÊT GENERAL, celui qui transcende nos ambitions personnelles et dépasse nos petites préoccupations catégorielles ou privées.

Serigne Mbaye THIAM ministre de l’Education nationale Secrétaire national aux élections du Parti socialiste