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Débats d’après-grâce ou les vaines tentatives de fabrication d’un mythe, par Mamadou NDIONE

Rédigé par leral.net le Jeudi 30 Juin 2016 à 21:53 | | 0 commentaire(s)|

Depuis quelques jours des ténors du PDS se sont remis « gracieusement » à beaucoup parler après l’hibernation de la période d’avant grâce présidentielle.Ils essaient de justifier le voyage vers Doha par jet privé en invoquant des « conditions imposées ». Comble d’incohérence, ceux qui parlent de « conditions imposées » réfutent en même temps l’idée de deal. De là à parler de « conditions imposées », ils versent dans l’incohérence. Ils ont raison de dire qu’il n y a pas de deal. Il y a juste une grâce qui signifie « Yeurmandé » en Wolof donc pour raisons humanitaires.
Ceux qui parlent dans le vent au PDS sont dans une vaine tentative d’exorcisation des démons à eux de lavéritécontenue dans la décision rendue par le CREI et confirmée à la fois par notre Cour de Cassation et la Cour Suprême du Sénégal souverain.
En vérité, Karim Wade a trop joué et a perdu en faisant perdre aussi et d’abord le PDS qui compte aussi des patriotes qui se sont sentis floués par celui-là revenu en 2002 après le combat de tout un peuple. Un petit résumé de certains aspects de la décision de la CREI aidera certainement en piqures de rappel pour ceux qui cherchent aujourd’hui la rédemption.
Première piqure de rappel : AHS. La Notaire Me Patricia Lake Diop devant la CREI a confirmé que c’est Karim WADE dans son bureau qui lui a demandé de mettre les actions d’AHS aux noms dePaul SARR, Madeleine SARR (employés de son ami Bibo) et de Jerry Guereghian (un inconnu) dont). Où est l’anglais Jerry ?Demandez à celui qui a remis sa pièce d’identité à Madame la Notaire. Au bout du compte et même sans la jarre de Jerry, la CREI e a bien établi que Menzies Middle East Africa SA société offshore créée dans des paradis fiscaux a servi de paravent pour pomper l’argent d’AHS via des comptes domiciliés à Monaco.Aujourd’hui, au nom du recouvrement, AHS SA est dans le patrimoine de l’Etat du Sénégal.
Deuxième piqure de rappel ATLANTIC HOLDING.Patrick Ady WILLIAM a confirmé être prête-nom de Karim Meissa Wade dans la sociétéATLANTIC HOLDING, détentrice des actions de CD MEDIA. Le même Patrick Ady William a aussi reconnu avoir été aussi prête-nomdans la société ISTAR IMMOBILIER.Aujourd’hui,au nom du recouvrement,ATLANTIC HOLDING est en principe dans le patrimoine de l’Etat du Sénégal.
Troisième piqure de rappel ABS.La société ABS constituée bizarrement quinze jours seulement avant le lancement de l’appel d’offre du marché du transport des passagers de l’aéroport, gagne ledit marché avec un semblant de propriétaire nommé Alioune Samba Diassé employé de Bibo. C’est à travers ABS CORPORATE créé dans les paradis fiscaux qu’un pompage en règle a été organisé de la société ABSpour alimenter les comptes ouverts à Monaco.Aujourd’hui, au nom du recouvrement, ABS est en principe dans le patrimoine de l’Etat du Sénégal.
Quatrième piqure de rappel ADS/DAPORT. 2,5 milliards ont été encaissés soit 5% du chiffre d’affaires des ADS entre 2009 à 2011 par une société nommée Daport (appartenant par Bibo et Pouye) sans avoir fourni de prestations sérieuses à ADS. Aujourd’hui, au nom du recouvrement, ADS ne paie plus rien à Daport qui doit à travers ses bénéficiaires économiques rembourser.
Cinquième piqure de rappel DAHLIA.La société Dahlia qui a été constituée pour exploiter le terrain d’une surface de 33.520 m² attribué sur la corniche ouest de Dakarest détenue à 90% par la société offshore DAHLIA CORPORATE, domiciliée comme par hasard aux îles vierges britanniques.Sans aller jusqu’au CORPORATE, Aujourd’hui, au nom du recouvrement, les terrains et immeubles en principe sont retournés dans le patrimoine de l’Etat du Sénégal.
Sixième piqure de rappel EDEN ROC. Les appartements du projet EDEN ROC ont été financés par de l’argent provenant des comptes de Monaco. Comble d’ironie, les frères Bourgi qui prétendent être les propriétaires de HARDSTAND utiliseront des sociétés offshores domiciliées au Panama pour acheter des appartements qui leur appartiennent ! Acheter ce qui t’appartient signifie que tu caches le véritable bénéficiaire économique.Aujourd’hui, au nom du recouvrement, l’Etat a récemment saisi les appartements de Bibo à EDEN ROC.
Septième piqure de rappel AN MEDIA.Cheikh Tidiane N’DIAYE a affirmé n’être qu’un paravent de Karim Meissa Wade qui a payé, chez Madame la Notaire le montant du capital social et a acheté tout le matériel nécessaire au fonctionnement de la société, payé les salaires et les charges.Aujourd’hui, au nom du recouvrement, l’Etat en principe a repris ce qui reste d’AN MEDIA promoteur de la défunte Canal Infos News.
Huitième piqure de rappel CD MEDIA: Cheikh Diallo estsignataire des documents constitutifs pour des actions dont le montant aurait été versé par Victor TENDENG chauffeur de Karim Meissa Wade à Madame la notaire Patricia Lake DIOP. Cheikh Diallo reconnaitra être le prête-nom de Karim Meissa Wade.Aujourd’hui, au nom du recouvrement, CD MEDIA GROUP est normalement entre les mains de l’Etat du Sénégal.
Neuvième piqure de rappel : LA CREATION DES SOCIETES.La CREI a écrit dans sa décision :« Patricia Lake DIOP, notaire de son état, sans jamais avoir été contredit par Karim Meïssa WADE qui a toujours gardé le silence lors de leurs confrontations, a constamment affirmé que c’est celui-ci qui lui a demandé de constituer, les sociétés AHS S.A., AN MEDIA, ISTAR IMMOBILIER, TERRA VISION, ISTAR CAPITAL, ATLANTIC HOLDING, C D MEDIA GROUP S.A. et SENEGAL DISTRIBUTION. Qu’il ressort de ses explications que le prévenu, cousin germain de son mari, la faisait venir à son bureau où, notes en main, il lui donnait tous les éléments caractéristiques de la société à constituer, à savoir la dénomination sociale, les noms des associés, le montant et la géographie du capital social et lui demandait de dresser procuration ». No Comment. On ne commente pas l’évidence.
Dixième piqure de rappel : LA CONDAMNATION. Pour la CREI, Karim WADE est condamné à « une peine d’emprisonnement de 6 ans ferme et à une amende de cent trente-huit milliards, deux cents trente-neuf millions, quatre-vingt-six mille, trois cents quatre-vingt-seize francs (138.239.086.396) FCFA. » Déjà le Ministre de la Justice nous apprend que 50 milliards en valeur ont été recouvré et le travail continue !
En clair, ce court rappel d’une partie de ce que la CREI a retenu contre Karim Meissa Wade devrait refroidir les ardeurs de ceux qui « parlent pour le plaisir de parler ». S’il est vrai comme le dit le célèbre philosophe romain Sénèque que « le bon juge condamne le crime sans haïr le criminel »,il est important de noter que la grâceaccordée par le Président Macky Sall signifie ici à la fois absence de haine et volonté de faire payer le crime.Yeurmandé ak Deug. Magnanimité et Vérité. Les hauts parleurs d’une partie du PDS savent que la grâceprésidentielle n’est queréduction d’une peine et ne veut dire effacement decontenu du casier judiciaire. Demeurent les délits et les amendes infligés contreles huit personnes (dont quatre toujours en fuite) qui se sont essayés à l’offshore alambiqué !
En définitive, « on ne parle pas de corde dans la maison d’un pendu ». Le PDS ne mérite pas d’être tourné en bourrique par ceux qui après plus de trois ans de combat perdu, s’arriment encore à Karim pour des raisons sans fortune.
Aux patriotes du PDS, une dernière piqure de rappel. C’est le code électoral qui exigele volet n°3 du casier judiciaire lors du dépôt des candidatures à l’élection présidentielle (cf. article LO.114) et législatives (cf. article L168). Cette petite piqure de rappel du code électoral devrait faire réfléchir aussi dans cette vaine tentative de fabrication d’un mythe comme pour vouloir inutilement exorciser le verdict de la CREI.
Les patriotes du PDS doivent refuser d’être tournés en bourrique par ceux qui sont à l’origine de la perte du pouvoir en 2012. Ce sont les mêmes qui vont faire durer la descente aux abysses de ce parti charmant. Les patriotes du PDS doivent savoir comme disait le célèbre éditeur Pierre Belfond qu’un « grand homme n'a pas de famille ; il n'a que des héritiers ».
Et si comme disait l’autre « en famille, tout se sait mais rien ne se dit. » ? Les patriotes du PDS savent bien « en silence » que c’est un dossier solide qui a perdu les huit personnes condamnées par la CREI. Tout le contraire de ce que certains proches disent avec véhémence sans lire le contenu de la décision de la CREI.

Par Mamadou NDIONE
Economiste Ecrivain
Conseiller départemental à Mbour
Responsable politique APR Diass