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Décryptage Leral : PDS, après la débandade de 2012, la déconfiture bleu-jaune en 2017 et 2019 ?


Rédigé par leral.net le Mardi 14 Mars 2017 à 08:47 | | 0 commentaire(s)|

 
 
Le PDS est actuellement en pleine tournée politique dans le fin fond du Sénégal. Mais des « exclus «  et voix dissidentes comme Farba Senghor et Aïda Mbodj ou encore Pape Samba Mboup ont jeté du sable dans le couscous d’Oumar Sarr. Ce qui complique plus que jamais une crise de leadership au sein du PDS, qu’on voudrait régler définitivement avec le retour de l’enfant prodigue lors des Législatives de juillet 2017. .
 
 
L’exil d’Abdoulaye Wade à Versailles et la politique Bluetooth de Karim Wade a exacerbé le début d’agonie et aussi le manque de leadership et la succession du patriarche
 
Oumar Sarr-Farba Senghor, c’est le "mortal combat" annoncé entre un cacique du parti face à un ancien trostkyste devenu presque incontournable grâce à sa matière grise et son espièglerie politique . C’est quelque part, la fable du loup et de l’agneau, de la loyauté dans la prairie jaune.
 
Si pour Karim Wade, il était question d’une dévolution monarchique, pour Oumar Sarr, il aurait pu s’agir de dévolution technique du pouvoir. C’est un secret de polichinelle. Le maire de Dagana a la légitimité technique, tellement le docteur en informatique est intelligent, manœuvrier, affable ayant le sens de la perspective, mais, il aurait des « carences » en termes de leadership d'après ses détracteurs comme Farba Senghor.
 
Ce n’est pas un secret, DIEU ne donne pas toutes les qualités à un mortel. Au-delà de la perfection imparfaite des prophètes, chez Oumar Sarr, il y a cette carence au niveau de la communication dans son sens fluorescent et séducteur. Cela n’enlève en rien sa légitimité technique et populaire. Il suffit d’aller au Walo pour voir comment il a déroulé une stratégie politique puisée dans la sociologie des populations plus qu’efficace.
 
 
Oumar Sarr, c’est un Einstein en miniature, très cérébral. Mais, la grande offensive de la communication ne lui a jamais réussi. Oumar Sarr aura beau avoir sa légitimité technique, mais il est très éloigné des talents d’orateur hors pair d’Idrissa que Wade surnommait "le jardinier de ses rêves".
 
Pour Farba Senghor, c’est assurément la révolte du «fou» de Wade. Le militant du PDS qui a certainement été le plus loyal.
 
Si Aïda Mbodj, Pape Samba Mboup ont été jusque-là mesurés dans la dissidence, ce n’est pas le cas de Farba Senghor qui a clairement affiché les contours de son combat politique, qui est de faire quitter Oumar Sarr de la tête du Parti démocratique sénégalais, afin de faire gicler du sang neuf sur le plan du leadership pour aller aux législatives de 2017.
 
Omar Sarr va-t-il tenir la dragée haute à la levée de boucliers amorcée par Mamadou Lamine Mansaly qui a enclenché une dissidence claire et affirmée au sein du PDS en arguant les insuffisances criardes au niveau du leadership ainsi que son favoritisme en tant que coordinateur du Part démocratique sénégalais. That’s the question.


Wade la seule ex-constance n’étant plus là, le fils qui a opté pour le téléphone portable pour communiquer, Oumar Sarr avait hérité de la tumultueuse tâche de fédérer toutes les forces vives du PDS en l’absence de la tête du parti. En plus de la difficile gestion de l’échec de la Présidentielle de 2012, il s’en est suivi l’exil d’Abdoulaye Wade à Versailles, suivi de l’emprisonnement de Karim Wade avant sa libération rocambolesque sur grâce présidentielle.

Avant Farba Senghor, Aliou Sow qui avait une haine viscérale envers Oumar Sarr, avait claqué la porte avant de matérialiser sa sortie par un rapprochement avec Macky Sall. Souleymane Ndéné Ndiaye aussi s’était éloigné du parti d’Abdoulaye Wade, au moment où Oumar Sarr devait gérer la cuisine de la maison bleu-jaune avec une mayonnaise qui tarde à prendre.
 
Malgré sa légitimité populaire à Dagana où il est indiscutable depuis 1996 à la Mairie et aussi, technique pour avoir été un des premiers docteurs en informatique du Sénégal, le leadership d’Oumar Sarr a été presque toujours contesté. Et ces deniers jours, Mamadou Lamine Mansaly a rejoint Farba Senghor dans cette volonté de changement à la tête du PDS.
 

Farba Senghor a été limpide et sans détours en déclarant à qui veut l’entendre, qu’« il y a un problème évident qui se pose dans le parti. Oumar Sarr ne fait pas le poids et tout le monde le sait. La représentation du PDS au niveau de la coalition Manko Wattu Senegaal l'a démontré. Tous les Sénégalais sont en train de dire qu'il y a un problème de leadership au PDS et même à Mankoo (...) »
 
Farba Senghor à qui personne ne peut discuter de la loyauté légendaire à Wade, estime aussi qu' « au niveau du PDS, il faut une personnalité capable de réunir tous les leaders du parti, discuter avec eux pour mettre en place un programme et une stratégie. Ceci, pour remporter les élections législatives ». Et cette personnalité n’est nullement Oumar Sarr.
 
Face à ce coma, le diagnostic senghorien est sans appel «Il a montré ses limites dans la gestion du parti, en tant que coordonnateur. Le parti est trop lourd pour lui. Oumar Sarr doit quitter. Quand on me dit que Me Wade lui fait confiance, je réponds que j'ai vécu l'expérience avec Idrissa Seck et Macky Sall. Le Président Wade a toujours dit, « laissez mes Premiers ministres, je leur fait confiance ». Mais quelques semaines plus tard, ils (les PM) étaient obligés de partir. Si au niveau national tout le monde dit qu'il faut une nouvelle tête pour porter le combat du PDS, Me Wade sera obligé de céder et de débarquer Oumar Sarr », affirmait récemment Farba Senghor, interrogé par le quotidien L'Observateur.
 

Poursuivant, il invite le Pape du « Sopi » à revenir au bercail pour donner un souffle nouveau au Pds. « Il est temps que Me Abdoulaye Wade revienne, parce que le PDS ne marche pas du tout. Il doit revenir rapidement et mettre de l'ordre dans le parti pour que nous puissions travailler ensemble. La clé de notre réussite, c'est l'unité au sein du PDS et les partis alliés sincères. Si le PDS est bien géré, il peut gagner les élections législatives de 2017 et imposer à Macky Sall une cohabitation à l'Assemblée nationale. Ces élections sont la clé et la solution des problèmes. Nous sommes dans des difficultés parce qu'il y a un harcèlement quotidien du pouvoir contre nous. Il nous faut une majorité à l'Assemblée Nationale capable de voter l'amnistie pour Karim Wade, de gérer le PDS et le Sénégal", explique-t-il.
 
Pour l’instant, la crise de leadership continue de plus belle puisque Babacar Gaye, le porte-parole du parti a annoncé la venue de Karim Wade pour s’investir pour les Législatives de juillet 2017. Mais, Farba Senghor et Pape Samba Mboup ne l’accepteront pas. Puisque Karim Wade est resté silencieux depuis sa grâce présidentielle et cela peut être à plusieurs titres offensant pour certains militants. Le PDS, qui semblent plus que jamais échapper au contrôle du patriarche de Versailles.
 
Massène DIOP Leral.net