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Dépigmentation: Du phénomène social au drame sociétal


Rédigé par leral.net le Jeudi 30 Avril 2015 à 10:15 | | 0 commentaire(s)|

Dépigmentation: Du phénomène social au drame sociétal
La dépigmentation, communément appelée «xeesal» en wolof, est un phénomène très en vogue dans notre société, avec comme ultime but la recherche effrénée d’une peau claire. Et le plus souvent, pour plaire une certaine race d’hommes -riches ou Moudou-Modou- qui ne respirent que pour les filles au teint clair, naturel ou dépigmenté. Parmi elles, des sénégalaises, surtout des célébrités.

Beaucoup d’argent contre un teint calciné ou clarifié, avec risque accru d’hypertension artérielle, de diabète, de complications rénales, neurologiques et risques toxiques, surtout chez la femme enceinte ou allaitante. Récemment la presse a révélé des cas de décès de dames qui s’injectent de produits si dégradant que mort s’en est suivit. La dépigmentation est passée donc d’un phénomène social à un drame sociétal.

Tout ça pour le paraître ou pour être accepté ou tout simplement pour « res-sembler » à leur fan, animatrice/présentatrice dans une télévision ou autre notoriété… Selon, cette dame, rencontrée devant un supermarché, la femme n’a que sa beauté à vendre. Elle n’a que son corps à montrer, c’est son atout majeur. Le charme d’une femme, c’est la peau claire ». Toutes les ethnies sont concernées, à des degrés divers.

Une étude fournit respectivement des indications intéressantes sur les différents groupes ethniques, les religions, les niveaux de scolarisation : Wolofs (35,4%), Lébous (6%), Peulhs (21 %), Sérères (15,3%), Malinkés (7,4%), ethnies casamançaises (Diolas, Mandjaks) (6,8%) et autres groupes (8,1%). Quatre-vingt-quinze pour cent (95%) des femmes sont de religion musulmane, 5% de religion chrétienne. Les niveaux de scolarisation sont les suivants : absence de scolarisation (38%), fréquentation exclusive d’une école coranique (4%), niveaux primaire (31%), secondaire (24%) et supérieur (3%).

Comme solution, une implication totale des autorités sanitaires pour interdire l’usage des médicaments à des fins cosmétiques s’impose. De plus en plus de voix s’élèvent pour demander aux autorités gouvernementales d’interdire, à l’image de la Gambie, l’importation des produits de dépigmentation. Il faut aussi une responsabilité familiale et communautaire ; non sans procéder à une révolte des mentalités et une revalorisation des croyances et coutumes pour inverser la tendance.

Il urge donc d’accompagner nos femmes vers l’abandon de la pratique. Car l’obtention d’une peau claire par forcing est la voie d’une beauté aux conséquences dangereuses. Surtout quand ça mène à la mort… « Si les Noirs peuvent vivre sous le soleil, c’est parce qu’ils sont noirs... Ainsi, les femmes doivent accepter leur peau naturelle et les hommes qui les encouragent à la dépigmentation doivent se résigner, car la peau naturelle est belle, solide et n’a pas besoin de ces produits dégradants qui ne font que l’intoxiquer.

Mamadou Lamine BA
ballamine@gmail.com