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Des taux qui varient entre 6 et 11 % dans certaines zones : A la découverte de la progression terrifiante du sida en Casamance

Dans certaines localités de la Casamance, la progression du Vih/Sida est inquiétante. Avec des taux ahurissants avoisinant les 6 à 11 %, alors que le taux national du Sénégal est estimé à 0,7 %. Certaines pratiques culturelles de la région et la proximité avec des pays comme la Gambie et la Guinée-Bissau expliqueraient cette montée en flèche de la maladie.


Rédigé par leral.net le Mercredi 12 Janvier 2011 à 04:52 | | 6 commentaire(s)|

Des taux qui varient entre 6 et 11 % dans certaines zones : A la découverte de la progression terrifiante du sida en Casamance
En plus de faire face à une rébellion, la Casamance devra également batailler fort pour repousser la progression de la pandémie du Sida. Si le taux de la région est estimé à 1,4 %, il est inquiétant de constater que, dans certains villages frontaliers de la Gambie, des taux très élevés compris entre 6 et 11 % ont été relevés par les équipes mobiles des districts. Ces villages se situent dans la zone du Fogny et souvent à moins de 20 km de la frontière.

Toute la zone du Fogny est affectée. Et plus on avance vers la Gambie, plus les taux sont élevés, informe Penda Sonko qui s’occupe du travail santé communautaire et gère la sensibilisation contre les Ist et le Vih à la Sous-délégation du Cicr de Ziguinchor. Ce qui est plus inquiétant, selon elle, ce sont les pertes enregistrées par les infirmiers qui font les dépistages. En effet, certaines personnes dépistées ne reviennent souvent plus. Une situation doublement négative puisqu’elles vont, dans un premier temps, continuer à infecter d’autres personnes, ensuite, celles qui ont interrompu leur traitement pour beaucoup de jours pourraient créer des résistances qui rendent les médicaments inefficaces et nécessitent des traitements plus compliqués et plus coûteux.

Sur les raisons qui expliquent ces forts taux du Vih, certains brandissent la porosité des frontières. Là-dessus, Penda Sonko appelle à faire plus attention parce que lorsqu’on est dans une région comme la Casamance, on ne peut pas renvoyer la faute aux pays frontaliers. Elle reconnaît toutefois : ‘Plusieurs personnes en Casamance ont de la famille en Gambie et ces va-et-vient qui concernent tous les deux pays peuvent expliquer en partie la percée de la maladie. Mais il est difficile de situer les responsabilités en rejetant la faute sur les autres. Ce serait une analyse incomplète.’ Selon elle, il ne faut pas occulter qu’en Casamance, et plus particulièrement dans la région de Ziguinchor, nous sommes en milieu majoritairement diola et païen avec des cérémonies traditionnelles ‘extraordinaires’. Et à chaque fois que ces cérémonies se déroulent en Casamance, en Gambie et en Guinée-Bissau, presque tout le monde se déplace.

Parmi ces cérémonies, il y a les Boucoutt qui sont de grandes cérémonies d'initiation. Il y a également les Ebounay qui ne se passent que dans le Fogny, au nord. Avec une telle cérémonie, Penda Sonko explique que personne n’a le droit de porter des jugements sur les autres pays. Cette cérémonie qui se passe chaque année dans le Fogny, vise à favoriser la fertilité. Pour les couples qui ne parviennent pas à faire des enfants, une saison d’un mois leur est ouverte. Pendant cette période, les femmes ont le droit d’avoir d’autres partenaires, tout comme leurs maris d’ailleurs. Elles peuvent avoir une dizaine de partenaires et les rapports sexuels ne sont pas protégés. ‘Cette pratique est bien réelle même si certains fils de la région la nient souvent. L’année dernière, nous nous sommes rendus dans ces zones et avons même eu des problèmes à convaincre les habitants de mettre des préservatifs parce que, simplement, pour eux, l’objectif est de faire des enfants’, confie Penda Sonko.

Si le Ebounay est destiné aux couples sans enfants, une autre pratique nommée la ‘Case’ s’adresse, elle, à des jeunes garçons et filles âgés de 15 à 20 ans. Ces derniers sont enfermés pendant 40 jours et ils ont le droit d’avoir plusieurs partenaires. A la sortie de cette période, les filles enceintes sont fêtées et on les donne en mariage parce qu’avant d’entrer dans la case, elles sont fiancées. L’idéal étant donc qu’elles aient un enfant avant le mariage pour rassurer les belles familles de leur fertilité. Il n’y a pas de problème par rapport à la paternité des enfants qui naissent de ces pratiques parce que la société a officiellement décidé que quoiqu’il en soit, le père de l’enfant reste le fiancé ou le mari. Le bébé sera donc reconnu comme le premier enfant du couple. La cérémonie de la ‘Case’ se passe vers le Niassia, sur la route du Cap Skiring, mais également vers la Guinée-Bissau, dans les villages de Toubacouta, Bouroufay etc. Ces pratiques favorisent une propagation rapide du Vih/Sida et sont en contradiction avec les messages de sensibilisation délivrés par les relais communautaires.

Les Diolas et les Mandingues qui constituent les deux ethnies majoritaires en Casamance disposent d’un nom traditionnel pour désigner le Sida et les infections sexuellement transmissibles. Les Diolas les appellent ‘Koudiamack’ et les Mandingues ‘Noor’. Ils expliquent le Sida et les Ist par le mysticisme, en soutenant que les malades ont raté tel ou tel aspect d’une initiation. Pour soigner la maladie, certains vont dans le bois sacré, d’autres se rendent en Gambie pour se faire soigner par le président gambien. Ils en reviennent souvent complètement affaiblis et meurent dans les jours qui suivent, confient plusieurs sources médicales contactées.

Amadou NDIAYE (Envoyé spécial)
source Walfadjri

(Plus d'informations demain sur leral .net)


1.Posté par Alioune DIALLO le 12/01/2011 12:25 | Alerter
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QUELLES SONT VOS SOURCES? VOUS PARLEZ SI GRAVEMENT ALORS QUE VOUS NAVEZ PAS DE SOURCES

2.Posté par zeus le 12/01/2011 18:59 | Alerter
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C'est grave ce qu'affirme l'auteur de cet article, et son interlocutrice non plus ne peut pas affirmer que " tout le fogny est affecté " ??? c'est grave !!!!
Madame faite votre travail au CICR, mais prenez le soin de connaître un peu plus la sociéte Diola ( Penda Sonko) que vous ne pouvez pas connaître car ayant grandi à ziguinchor et je doute fort que vous parliez un seul mot Diola...j'en doute très sincérement. Vous parlez oulof, pour dire vrai. Vous n'êtes diola que de nom en réalité !! alors vous êtes très mal placée pour parler de la socité diola.
Certaines pratiques existent c'est vrai , mais il faut reconnaître qu'elles ont perdu leur importance avec l'évolution et la forte interculturalité que nous connaissons en Casamance.
Le CICR intervient dans le fogny et fait de bonnes choses, prenez le soin d'avancer des chiffres consolidés par les services compétentes et le CNLS de Ziguinchor ça épose moins votre structure. Tout le monde sait qu'aujourd'hui en Casamance, la pososité des frontières constitue un facteur de propagation du VIH non négligeable, à cela s'ajoute la paupérisation galopante que cette région sud connait avec la crise qui a détruit le tissu économique et certaines valeurs sociales.
Arrêtez de montrer un visage hideux de notre chère région, ce que vous dites est d'autant plus faux que Kolda a aussi un fort taux de prévalence du VIH, et tu ne me diras pas qu'il y a là bas du Boukout, du Ebounay, ou je ne sais quoi encore??? La Case c'est la première fois que j'entend ça !! je vais vérifer...
Bonne lecture

3.Posté par Merci le 12/01/2011 21:21 | Alerter
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Merci pour l'information a Leral...et pour avoir permis au gens de contribuer.
Oui j'ai lu cet article a Walf et il me semble qu'on confond la maladie "kujamak" (koudiamack" ) et le SIDA. Kujamak est une maladie qui se manifeste quand on respecte pas les interdits apres la mort d'un epoux ou epouse, toucher le sang ou voir une femme qui accouche, manger ensemble avec le mari de sa fille ou la femme de son fils, manger les aliments relatifs aux funerailles d'une personne avec laquelle on a des relations homme/femme intimes, etc... Il y a toute une liste d'interdits en milieu Jola qui peut causer Kujamak. Et les manifestations sur le corps sont variees. Parfois on grossit avec un corps/peau pâle... Et ce qui est interdits chez les mandingues peut etre permis chez le Jola. Ce que je connais de la "CASE" (mot nouveau) dans certains villages vers Oussouye est different de ce que parle l'auteur...donc je ne peux pas me prononcer dans ce sens...A la "CASE" vers Oussouye, les dames en periode de "regles" restent dans une maison commune jusqu'a la fin de la periode. Ceci est pour eviter de commettre des fautes sacrees par rapport a la tradition...Les jeunes qui parlent Francais disent qu'elle est a la CASE...ceci est devenu un language de tous...mais les choses changent d'un village a l'autre...

4.Posté par DIOP le 13/01/2011 00:08 | Alerter
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... IL FAUT AUSSI PARLER DU SIDA DANS LES REGIONS DU CENTRE-NORD....

5.Posté par zeus le 13/01/2011 11:25 | Alerter
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Merci de m'avoir donner le sens de la "CASE", votre explication est plus comprehensible que celle fournie par ces gens qui ignorent tout de la société diola.

6.Posté par legson le 13/01/2011 16:31 | Alerter
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Merci merci de mettre le doigt sur un probléme réel pouvant expliquer la diffusion fulgurante du sida en Casamance, ces coutumes dans les quelles il faut ajouter le NIAKAYE vestige d'une colonisation mandingue de l'initiation des filles dans les Kalounayes sont le terreau de la propagation du sida. Soyons honnete il faut mettre à plat ces pratiques archaiques et néfastes qui nous nuisent et nous retardent car en un jour comme le font ceux qui viennent de Dakar on ne peut pas socialiser grâce à l'initiation un garçon ou une fille.et dire qu'aprés l'initiation le garçon ou la fille sont comme nous le souhaitons c'est faut.en plus le sida est une maladie moderne il nous faut la combattre avec des moyens modernes.

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