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Deux frères d'Adama Traoré (tué le 19 juillet lors de son interpellation) écroués en attendant leur procès

Rédigé par leral.net le Mercredi 23 Novembre 2016 à 22:04 | | 0 commentaire(s)|

Adama Traoré était mort le 19 juillet lors de son interpellation par les gendarmes.
Adama Traoré était mort le 19 juillet lors de son interpellation par les gendarmes.

 
Deux frères d'Adama Traoré, accusés de violences et outrages contre des policiers en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise (Val-d'Oise) mi-novembre, ont été écroués mercredi dans l'attente de leur procès le 14 décembre, a constaté une journaliste de l'AFP.
 

Bagui Traoré, 25 ans, et Yssoufou, 22 ans, ont obtenu un délai pour préparer leur défense. Mais, dans l'attente de leur procès, la cour a décidé de les placer en détention provisoire "pour éviter qu'ils n'exercent des pressions sur les témoins appelés à être cités à l'audience" du 14 décembre.
 
La cour a suivi les réquisitions du procureur qui avait demandé que les deux prévenus soient écroués, invoquant notamment le risque de nouveaux troubles à l'ordre public comme ceux qui s'étaient produits le 17 novembre en marge du conseil municipal de Beaumont-sur-Oise.
 
Ce jour-là, la séance avait dû être levée après que des heurts eurent opposé des soutiens de la famille Traoré aux forces de l'ordre devant l'Hôtel de Ville.
 
Bagui et Yssoufou Traoré, qui nient les faits, doivent répondre de violences, outrages et menaces sur huit personnes dépositaires de l'autorité publique.
 
Bagui Traoré, dont le casier judiciaire comporte 13 mentions et qui a déjà été incarcéré pour des vols avec violences, est notamment accusé d'avoir porté des coups au visage d'une policière, lui occasionnant un jour d'ITT.
 
Identifiés par des vidéos et des témoignages, les deux frères ont été interpellés cinq jours après les faits au terme d'une enquête "totalement à charge", a dénoncé Me Noémie Saidi-Cottier, l'avocate de Bagui Traoré.
 
"Il y a de nombreux témoignages et vidéos à exploiter", a indiqué la défenseure, qui assure n'avoir pas "reconnu son client" sur les images versées au dossier.
 
"J'espère que cette décision ne sera pas le prétexte à une nouvelle insurrection armée", a réagi Me Caty Richard après l'annonce de l'incarcération.
 
Présents en nombre à l'audience qui était gardée par un important dispositif policier, les membres de la famille et leurs soutiens ont quitté le tribunal dans le calme.
 
"Ils disent qu'on ne voulait pas les laisser entrer mais je veux qu'on entende que la maire (de Beaumont-sur-Oise) "avait laissé entrer la grande soeur et la mère d'Adama Traoré", a ajouté l'avocate des parties civiles qui s'insurge contre "l'instrumentalisation" de la mort du jeune homme.
 
Jeudi, les soutiens de la famille d'Adama Traoré - mort le 19 juillet lors de son interpellation par les gendarmes - voulaient exprimer leur mécontentement face à l'inscription à l'ordre du jour du conseil municipal d'un vote sur la prise en charge des frais de justice de la maire, Nathalie Groux. Mme Groux est régulièrement mise en cause par la famille qui lui reproche son manque d'empathie et son parti pris dans cette affaire.
 
Des incidents avaient également éclaté dans le quartier de Boyenval, où vit une partie de la famille Traoré.
 
Reporté à mardi, le conseil municipal a finalement été annulé par la mairie, qui jugeait trop élevé le risque de confrontation, un nouveau rassemblement étant annoncé. Celui-ci a bien eu lieu et s'est déroulé dans le calme mardi soir.
 
Qualifiée de "bavure" policière par son entourage, la mort d'Adama Traoré avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise et dans les communes alentours.
 
© 2016 AFP