Leral.net - S'informer en temps réel

Diagnostic d’une abstention

Rédigé par leral.net le Samedi 14 Juillet 2012 à 15:51 | | 0 commentaire(s)|

Seuls 36,67% des inscrits au fichier électoral ont voté lors des législatives du Dimanche 1er Juillet 2012. Alors que 63,33% de ces mêmes inscrits ne sont pas allés aux urnes.


Diagnostic d’une abstention
Ce taux très élevé d’abstention vient tout juste derrière celui des législatives de 2007 (65%) où l’opposition dans son écrasante majorité avait appelé au boycott.
Avant ces deux plus élevés taux d’abstention de l’histoire électorale de notre pays, nous avons connu également deux autres taux très élevés aux législatives de 1993, 59% et 1998 61%..
Le faible taux de participation (36,67%) des électeurs à ces législatives du 1er Juillet peut s’expliquer à travers plusieurs facteurs.
D’abord je fais observer qu’une bonne participation des électeurs aux élections est surtout le résultat de la bonne qualité de la campagne électorale, et celle-ci dépend du discours politique de ceux qui l’animent.

Un bon discours politique c’est celui qui est articulé sur les cinq (5) fonctions que voici :
La fonction informative, la fonction interprétative, la fonction d’intégration, la fonction de désintégration et la fonction d’inspiration.
Au départ l’orateur doit déterminer le milieu dans lequel il se trouve pour savoir s’il doit faire une propagande ou une agitation (Léninistes s’entend).
Un tel discours est capable c’est certain d’intégrer et d’inspirer énormément d’électeurs pour aller aux urnes le jour des élections.
Le fort taux d’abstention aux législatives du 1er courant s’explique concrètement par les facteurs que sont :
L’ABSENCE DE PRECAMPAGNE DE SENSIBILATION, pour motiver et mobiliser les électeurs à retirer les cartes pour ceux qui ne l’ont pas encore fait (DIEU sait qu’ils sont nombreux) et aller voter le jour des élections. Comme c’était le cas lors de la présidentielle de Février dernier, avec l’immense travail abattu par Y’EN A MARRE.
L’IRRUPTION DE CANDIDATS INCONNUS AU BATAILLON, qui n’ont rien à avoir avec la politique, mais pour on ne sait quelle raison ont envahi la campagne avec des discours désarticulés aussi divers qu’insensés. Ils ont créé le doute et le manque de confiance et de considération dans l’esprit des électeurs.
L’ELECTORAT WADISTE, qu’on mobilisé à coup de Milliards, et qui avec ces législatives du 1er juillet 2012 n’a vu l’ombre d’un copeck, leur arroseur n’étant plus au pouvoir, sont restés chez eux ou sont allés faire autre chose que de voter le jour des législatives.
LA PARITE, Trois mille six cents (3600) des Sept milles deux cents (7200) candidats sont des femmes. La jalousie de certains hommes qui d’ordinaire étaient toujours investis et qui cette fois-ci ne le sont pas à cause de la parité, et celle des femmes qui on ne sait pour quelle raison préfèrent toujours voter pour les hommes que pour leurs sœurs, à cela s’ajoute le fait que la plupart des femmes candidates, ne sont pas opérationnelles à tout moment, les contraintes de ménage les en empêchent, des choses qui ont beaucoup contribué à l’abstention. Nous (Action Patriotique de Libération APL) avons fait l’amère expérience de la parité lors des locales de 2009, où nous avons appliqué la parité intégrale sur nos listes, et nous l’avons payé très cher aux résultats.
L’ABSENCE DES TRIBUNS CHARISMATIQUES, capables d’enflammer les masses comme Amath Dansokho, landing Sawané, Abdoulaye Bathily, Massene Niang, Momar Samb, Khalifa Sall, Cheikh BAMBA Dièye, Amineta Mbengue N’Diaye, Idrissa Seck, PENDA Mbow etc. Leurs envolées auraient enflammé leur auditoire, relevé le niveau politique de la campagne et poussé les électeurs aux urnes.
LA GRANDE COALITION BOKK YAAKAAR, très lourde pour opérer sans problème des investitures. Quand plus de soixante (60) partis et mouvements se partagent cent cinquante (150) sièges de candidats, le choix est très difficile, et crée des frustrations, démoralisations, démobilisations, abstentions voire vote protestataire, vote sanction.
LES ALLIES DU FAL 2012, déçus par le geste de leur mentor Me WADE qui les a tous congédiés, et qui n’ont pas pu dresser leurs propres listes, ont tout simplement avec leurs bases boycotté les législatives.
LE SOUVENIR TRES NEGATIF, qu’ont beaucoup de Sénégalais sur les deux dernières législatures, la 10ème et la 11ème. Des législatures qui ont eu à poser des actes fous, népotistes, anticonstitutionnels, et antidémocratiques, ont fait que ces Sénégalais se sont détournés des législatives, parce qu’arrivés à la conclusion que les députés qui quittent l’hémicycle et ceux qui vont y entrés sont tous pareils. Bonnet blanc, blanc bonnet.
C’est la combinaison de tous ces facteurs négatifs, qui est à la base du faible taux de participation (36,67%) aux législatives du 1er juillet dernier.
Sur ce taux de participation, la mouvance présidentielle a engrangé suffisamment de voix qui lui ont permis d’obtenir Cent Dix Neuf (119) députés, soit une majorité qualifiée des quatre cinquième (4/5) moins une voix, sur les Cent Cinquante (150) députés que compte l’Assemblée Nationale.
Mais sur ces Cent Dix Neuf (119) députés de la coalition présidentielle BOKK YAAKAAR, le parti du Président MACKY SALL l’APR n’en compte que soixante un (61). Ce qui constitue une originalité, pour la première fois dans notre pays la formation du Président de la République n’obtient pas à elle seule une majorité pas même absolue qui est 76 députés. SENGHOR, DIOUF ET WADE avaient tous les trois une majorité qualifiée d’au moins les deux tiers (2/3) sinon les trois cinquième (3/5) si ce n’est les (4/5) des députés de l’Assemblée Nationale.
C’est la générosité et l’esprit de partage du Président MACKY SALL, qui ont créé cette première, mais à coup sûr, ses qualités d’homme de dialogue, de compromis et de rassemblement, combleront ce gabe, et feront qu’il pourra gouverner sans problème et sans accrocs tout au long de son mandat avec l’appui et la collaboration de la grande majorité qui domine dans l’hémicycle.




MOUSTAPHA FALL « CHE »
SECRETAIRE GENERAL
ACTION PATRIOTIQUE DE LIBERATION (APL)