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Dialogue national et/ou politique : Quand les députés de la diaspora inquiètent

Des différents points devant faire l’objet de concertations entre acteurs politiques (pouvoir comme opposition), membres de la société civile et autres, dans le cadre du dialogue national, la question des députés de la diaspora semble partie pour faire l’objet de toutes les cristallisations. Au même titre certainement que la refonte du fichier électoral et la participation des candidats indépendants aux élections. En marge de la cérémonie de lancement du dialogue politique autour du processus électoral qui s’est tenue ce jeudi, entre Abdoulaye Daouda Diallo et les partis légalement constitués, des voix n’ont pas manqué de s’élever pour s’interroger sur les tenants et aboutissants de cette nouvelle donne dans le jeu électoral, à l’instar du député Cheikh Oumar Sy de Bës du ñakk. Voire de Modou Diagne Fada pour qui il ne s’agit ni plus ni moins, pour le pouvoir en place, que d’un stratagème pour augmenter le nombre des députés.


Rédigé par leral.net le Samedi 11 Juin 2016 à 10:43 | | 0 commentaire(s)|

Député Cheikh Oumar Sy, membre de Bës du ñakk : « Il faut qu'on se détermine sur la question des députés de la diaspora »

Il faut qu'on se détermine sur la question des députés de la diaspora. Aujourd'hui, on nous parle de dix élus sans que l'on sache les modalités de leur désignation. On ne sait pas non plus si on va réduire le quota des députés élus au niveau intérieur à 140 au profit des dix parlementaires de la diaspora. Est-ce qu'on va laisser le quota des 150 députés en l'état et augmenter 10 autres, ce qui donnera un effectif total de 160 députés? Nous estimons que qu’il est important de savoir. L'autre question est de savoir si l'élu de la diaspora résidant en France, en Allemagne, aux États unis sera-t-il obligé après chaque session de retourner dans son lieu de résidence pour y faire la restitution des travaux ou non. Si, c'est le cas, est-ce qu'ils auront les mêmes indemnités que nous ou non parce que s'ils viennent s'installer au Sénégal, dans les mêmes conditions que nous, comme moi même et d'autres encore puisque nous sommes de la diaspora et nous vivons au Sénégal, ils seront dans ce cas des députés normaux comme nous autres. Donc, cela ne changera absolument rien.

Modou Diagne Fada, président du Groupe parlementaire de l'opposition et de Ldr/yessal : "C’est une tentative du régime d'augmenter le nombre de députés à l'Assemblée"

Je crois que l a question des élus de la diaspora est une tentative du régime d'augmenter le nombre de députés à l'Assemblée nationale. C'est au peuple sénégalais de voir s'il peut supporter un nombre de députés plus important que les 150 que nous constituons. A mon avis, c'est une voie détournée du pouvoir pour augmenter le nombre de députés. Mais, les Sénégalais de l'extérieur ont toujours été représentés dans les différentes listes des différents partis. Aujourd'hui, l'Alliance pour la République a son député qui vient de la France, le Parti démocratique sénégalais avait son député qui venait de la diaspora et ainsi de suite. Je crois que nous avons des militants à l'extérieur du Sénégal que nous pouvons parfaitement intégrer dans nos listes. Nous n'avons pas besoin d'avoir des députés dédiés aux Sénégalais de l'extérieur. Encore une fois, c'est un moyen détourné du pouvoir d'augmenter le nombre de députés à l'Assemblée nationale et je ne pense pas que le budget du Sénégal peut le supporter mais aussi que le peuple sénégalais doit l'accepter.

Sud Quotidien