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Docteur Ciré Ly ou la saga d’un combattant de la foi

Rédigé par leral.net le Lundi 16 Juillet 2012 à 09:15 | | 1 commentaire(s)|

Tous ceux qui l’ont connu, tous ceux qui l’ont pratiqué, tous ceux qui l’ont admiré, tous ceux qui l’ont aimé, n’oublieront pas, de sitôt, le retour à Dieu d’un combattant de la foi, dont la vie toute entière a été marquée par la soumission totale à son créateur, par la fidélité à Son Prophète Seydina Muhammad (PSL), aux Enseignements du Saint Coran et de la Sunna, ainsi que par une piété scrupuleuse, dont il tirait toute son activité existentielle, caractérisée par sa disponibilité vis à vis de chacun ; sa passion inextinguible de servir et de se rendre utile, sa douceur proverbiale, son sens élevé de l’humain, sa solidarité avec tous ceux qui souffrent, son engagement total, sincère et profond de patriote au service des nobles causes, son dévouement inlassable à son pays, le Sénégal et à toute la Umma islamique.


Docteur Ciré Ly ou la saga d’un combattant de la foi
Issu d’une famille maraboutique de Soufis, connue et reconnue dans la terre bénie du Fouta, il perpétuait, à sa manière, la geste de Thierno Souleymane Baal, d’Abdou Kader Kane, de Cheikh Oumar Foutiyou Tall et de toute la lignée des Saints-Hommes et figures emblématiques, dont cette région regorge. Tout ce que le Sénégal compte comme patrimoine religieux et figures emblématiques ne trouve t-il pas son origine ou sa fécondation lointaine dans cette terre de Baraka à laquelle, Dieu a donné la pureté de la foi, le privilège de l’intelligence, la sagesse et la distinction, la sobriété et l’humilité ?
Le Docteur Ciré LY incarnait tout cela. Il était le modèle parfait de l’excellence en matière de foi musulmane.
Alors qu’il était jeune élève, de l’école coranique, au lycée, il s’est distingué dans tous les établissements qu’il a fréquentés, par son exquise éducation, ses bonnes manières, ses mœurs raffinées, sa modestie, sa finesse et par l’intérêt qu’il portait à ses semblables.
Parti en France pour y poursuivre ses études, s’il participa aux combats de la FEANF, il se distingua des autres étudiants par la création de l’Association des Etudiants Musulmans à une époque où l’ambition de la majeure partie de la jeune élite expatriée n’était que de recopier, servilement, le modèle culturel du colonisateur.
En affirmant son identité islamique, à l’heure où cette religion était assimilée au Panislamisme, au Communisme, au Panafricanisme et au Mouvement Sikh, il savait qu’il s’exposait à des dangers réels. Il n’en assuma pas moins ses choix avec fermeté, sans jamais vaciller.
Les Archives du Sénégal regorgent de notes de Police, mettant l’accent sur son activisme débordant, preuve, assurément, qu’il dérangeait l’establishment colonial. Revenu au pays, couronné lauriers, il se mit, avec enthousiasme, au service des populations du
Sénégal, en allant servir là où on avait le plus besoin de lui, parce que les gens étaient pauvres, les moyens rudimentaires, les équipements inadéquats, les personnels, insuffisants. Il se dépensa sans compter, pour répondre aux attentes de ses semblables, avec une constance et une générosité hors du commun.
Nous sommes à l’époque où le système colonial a mis en place un dispositif impressionnant. Après l’ouvrage de Paul Marty sur l’Islam, les milieux étrangers avaient mis en selle, le Lieutenant Jean Montezer, auteur de « L’Afrique et l’Islam » et « L’Islam en Afrique Noire » mis en circulation depuis Octobre 1939 et Septembre 1940, en réponse à la vague montante, caractérisée par l’édification de la Mosquée de Mbour en 1926, les Médersa d’Atar en 1936 et de Dakar en 1937, la construction de la mosquée de Bamako entre 1935 et 1938, celle de Cambérène en 1938, celles d’El Hadji Oumar Kane et de la Médina en 1937-1938 à Dakar, celle de Fann en 1937, celle de Guinguinéo en 1938, celle de Kaolack en 1937-38, celle de Yoff en 1937, celle de Ségou en 1938, malgré la législation répressive, qui avait été mise en place.
Ce fut dans la même stratégie que s’étaient inscrites les missions menées par le Capitaine Cardaire et Mangin, en Guinée, au Soudan, en Côte d’Ivoire en 1953, après la mission André de 1923 et la mission Bonamy de 1924.
Les publications en langue arabe étaient toujours systématiquement contrôlées, quelquefois confisquées.
C’était le cas de publications comme « Es  Saada », « La  Natura », « Les  Cèdres  du  Liban »,  « El  Wattane », « El  Bayane », « Alef  Ba » de Syrie, « Al  Ahram » et « El  Mokhattam » d’Egypte, « Ez 

Ohra » de Tunisie. Ce fut dans ce contexte que l’Union Culturelle Musulmane (UCM) avait levé l’étendard de la défense de l’Islam, au lendemain de la seconde guerre mondiale, pour que la résistance incarnée par El Hadji Omar, Maba Diakhou Bâ, Lat Dior Diop, Alboury Ndiaye, Ahmadou, Sounkari Camara, Ibrahima Ndiaye, Fodé Kaba Doumbouya, Mamadou Lamine Dramé, Alpha Molo, Limamoulaye Thiaw, El Hadji Malick Sy, Cheikh Ahmadou Bamba, les Kounta de Ndiassane, El Hadji Abdoulaye Niasse, Abdoul Hamid Kane, Thierno Ousmane, etc., ne s’éteigne jamais.
Outre le rejet du système colonial, l’UCM avait engagé, dès les années 50, la bataille contre l’importation des boissons alcoolisées, la dénonciation des bars et des débits de boissons, l’application rigoureuse des lois contre les délits d’ébriété et d’alcoolisme, l’ingérence de l’Administration dans les Affaires Musulmanes, à travers, notamment, l’action néfaste du Bureau des Affaires Politiques, la revendication en faveur de la langue arabe du statut de langue vivante, la condamnation de l’envoi de troupes noires en Algérie, la facilitation du Pèlerinage à la Mecque et l’établissement de relations diplomatiques adéquates avec les pays arabes, pour faciliter l’envoi des pèlerins. Ce vaste combat
avait été déclenché à l’initiative de Cheikh Touré, de Cheikh Yousouph Nabahani de Guinée, de Dieng Oumar de Dakar, d’El Hadji Bakary Diallo de Guinée, de Samb Bachir du Sénégal, de Sylla Mory de Côte d’Ivoire, de Fodé Amadou du Soudan, d’El Hadji Kabiné Diassé, d’Issa Yarassaye du Soudan, de Youssoupha Wade du Sénégal (modèle inaltéré de droiture, d’intégrité, de justice, symbole de rigueur et de courage politique), d’Abdoulaye Bangoura de Guinée, d’El Hadji Sanoussi, de Datt Alioune, d’Ibrahima Diabaté de Haute-Volta, tous présents au 1er congrès fédéral de l’Union Culturelle Musulmane, tenu, les 22, 23, 24 et 25 Décembre 1957, en présence d’El Hadji Seydou Nourou Tall et
d’El Hadji Ibrahima Diop, Grand Serigne de Dakar. La ligne étant, désormais, tracée, dès son retour au Sénégal, le Docteur Ciré Ly s’inscrivit, à sa manière, dans ce combat, de tout son cœur. Son Cabinet médical à Dakar était la maison du pauvre, celle du faible et du déshérité. Il ne cherchait pas l’argent. Il posait des actes de piété.
Pour ces catégories-là et pour ses amis, au nombre desquels, il me comptait, il n’a jamais accepté de faire valoir ses droits à la retraite.
Pour la défense des valeurs islamiques contre ceux qui disaient que cette religion constituait un frein pour le développement, il fait partie de ceux qui ont sonné le rassemblement des intellectuels musulmans parmi lesquels, Barham Diop, Daouda Niang le Professeur Lamine Thiam, Docteur Daouda Diouf, le Docteur Pape Maguette Camara, les Professeur Assane Sylla, Abou Touré, Samba Laobé Thiam, etc., dans le cadre du Cercle d’Etudes et de Recherches Islam et Développement (CERID), ainsi que celui de tous ces paladins de la Mosquée inachevée de Yoff, pour porter la réplique à des détracteurs, soutenus par des parrains puissants. Il poursuivait concomitamment, le combat dans l’Association de Solidarité Islamique (ASI), où il mit ses convictions, son humanisme, son manque de préjugés, son ouverture d’esprit et sa vision généreuse d’un Islam de paix et d’amour, au service de toute la Umma, en soutenant la réforme du Code de la Famille au Sénégal, la cause palestienne, la révolution iranienne et en participant, entre autres activités à toutes les protestations déclenchées dans le monde à la suite de l’incendie de la
mosquée El Aqsa. Si Dieu l’a rappelé à ses côtés, un Vendredi (jour où Adam entra au Paradis) du mois de Chabaan, c’est pour lui prouver qu’Il l’a toujours compté parmi les Siens. Puisse t-Il accueillir dans le Paradis des Saints, ce talibé vertueux, fidèle et consciencieux de Cheikh Ahmed Tidiane Chérif et prendre sa sainte et pure famille sous Sa protection !

« Nous sommes à Dieu et c’est à Lui, que nous retournerons ».

Professeur Iba Der THIAM



1.Posté par ASS le 16/07/2012 10:22 | Alerter
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