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Dossier des marchés du Plan Jaxaay : Cinq ans de prison requis contre Aïda Ndiongue et Cie mais pas de mandat de dépôt

Pour ce procès en appel de Aïda Ndiongue et ses co-prévenus, l’avocat général, après confusion des peines, a sollicité cinq ans ferme contre les prévenus, en plus d’une amende de trois millions chacun. Cependant, cette demande de répression n’a pas été assortie du mandat de dépôt. Ainsi, si la Cour suit le parquet, les prévenus ne retournent pas en prison. L’Etat, de son côté, réclame 25 milliards en guise de dommages et intérêts, indique le journal L’As dans son édition du jour.


Rédigé par leral.net le Vendredi 26 Février 2016 à 09:58 | | 0 commentaire(s)|

Après avoir été relaxés en instance, l’avocat général a sollicité l’infirmation du jugement d’instance, avant de requérir des peines fermes contre les mis en cause. Contre Aïda Ndiongue et Amadou Ndiaye, il estime que les délits de faux usage de faux et escroquerie portant sur des deniers publics sont établis. Il a sollicité quatre ans dont deux ans ferme pour le faux et cinq ans pour l’escroquerie. En plus d’une amende de 500 mille francs Cfa pour le faux et de trois millions pour l’escroquerie, avant de demander la confusion des peines soit la peine la plus lourde (cinq ans et trois millions d’amende chacun).

Contre Aïda Ndiongue, il a sollicité la relaxe du délit d’exercice illégal de commerce. Quant à Abdou Aziz Diop, l'avocat général, Madiaw Diaw, a requis cinq ans ferme pour complicité d’escroquerie portant sur les deniers publics et une amende de trois millions. Il a aussi requis la même peine contre Madou Sall pour complicité d’escroquerie, ainsi qu’une amende de trois millions. Heureusement pour les prévenus, l’avocat général n’a pas requis le mandat de dépôt contre eux ni même la confiscation de leurs biens.

Madiaw Diaw estime qu'« à chaque fois qu’on spolie l’Etat, c’est avec la complicité d’un fonctionnaire. L’avocat général a fait la genèse du Plan Jaxaay qui est né de la volonté du chef de l’Etat d’alors qui avait renoncé à la fête de l’Indépendance et décalé les élections pour mobiliser 52 milliards de FCfa dans le Plan Jaxaay. « L’idée était noble et les Sénégalais n’ont trouvé rien à y redire. Je me demande si Jaxaay est sorti des eaux, si l’aigle (Jaxaay) a pris son envol parce qu’on parle de tentes et de motopompes et de bacs à ordures », fait-il remarquer avant de rappeler que le projet devait servir à la construction de logements sociaux et de lutter contre les inondations. Il se désole de constater que tous ces marchés ont été remportés par des entreprises bien identifiées et contrôlées par une seule et unique personne, Aïda Ndiongue. Ce qui, à l’en croire, va à l’encontre du Code des marchés publics. « On ne peut pas faire concurrence à soi-même », note l’avocat général qui rappelle que ce procédé est banni par la charte de transparence et d’éthique des marchés publics.

L’Etat réclame 25 milliards en guise de dommages et d’intérêts. « Il n’est pas sûr que le matériel trouvé aux entrepôts de Aïda Ndiongue a été commandé dans le cadre du Plan Jaxaay. L’argent correspond-il au matériel trouvé, impossible de le dire. Nous en doutons, c’est la défense seule qui l’approuve rien ne le prouve », a fait remarquer Me Samba Bitèye. « On a fait payer à l’Etat de façon irrégulière, on lui a fait payer du matériel qui n’a pas figuré dans sa comptabilité », ajoute l’avocat qui assimile le Plan à une vaste entreprise frauduleuse. Me Yérim Thiam considère Aïda Ndiongue et Abdoul Aziz Diop comme une malédiction qui pèse sur l’Afrique.