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Dr Abdoul Aziz Kassé, Président de la Ligue Sénégalaise contre le Tabac: «nous attendons les avertissements sanitaires pertinents sur les paquets de cigarettes »

La Ligue sénégalaise contre le tabac (LISTAB) et l’ensemble des habitants de la commune de Gorée
ont rendu, hier, un vibrant hommage à feu imam Hamzatou Dia de la mosquée de Gorée qui, en plus
d’être un homme de Dieu, était un fervent acteur de la lutte contre le tabagisme. Le Dr Abdoul Aziz
Kassé en a profité pour réclamer une application effective des six dispositions que comporte la loi
antitabac.


Rédigé par leral.net le Samedi 12 Août 2017 à 08:46 | | 0 commentaire(s)|

Dr Abdoul Aziz Kassé, Président de la Ligue Sénégalaise contre le Tabac: «nous attendons les avertissements sanitaires pertinents sur les paquets de cigarettes »
C’est un grand hommage que les Sénégalais, en particulier la population de Gorée, ont rendu, hier, à l’imam Hamzatou Dia, décédé samedi dernier. Un homme de paix et de confraternité, selon le président de la LISTAB, le Dr Abdoul Aziz Kassé. « L’Imam Hamzatou Bocar Dia était un acteur du premier jour de la lutte contre le tabagisme. De son vivant, cet homme de Dieu a sacrifié, jusque y compris sa santé, pour la lutte contre le tabagisme. »

Ainsi, une journée d’hommages et de prières lui a été décernée pour tous les services qu’il a eus à rendre à la Nation. L’occasion faisant le larron, le cancérologue a évoqué les dispositions qui accompagnent la loi antitabac. « Il y a eu une loi en 2014 qui a été immédiatement signée par le président de la République dans la semaine qui a suivi son vote.

Nous avons mis deux années pour obtenir le décret d’application. Nous les avons mais il reste encore quelques arrêtés ministériels. Aujourd’hui, tout le Sénégal réclame une application effective des six dispositions que comporte la loi
»,fait-il savoir.

« L’industrie du tabac entre dansles couloirs ministériels pour…»
Dr Kassé rappelle en effet, qu’il est interdit à l’industrie du tabac d’interférer dans notre politique de santé.

« On a l’impression que cette disposition mériterait d’être mieux appliquée parce que l’industrie du tabac entre dans les couloirs ministériels du pouvoir pour tromper les décideurs, en leur faisant croire que cette loi était dangereuse. L’ingérence continue malgré l’article l’interdisant », regrette l’enseignant de l’Institut du cancer de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar.

«On sait bien que tantque la cigarette coûtera 20 FCFA et 600 FCFA le paquet, nos enfants pourront l’acheter. Il faut mettre des taxes surles produits du tabac et le tabac. Cela permettrait aux enfants de ne pas pouvoir y accéder », suggère-t-il.

Et d’indiquer que la publicité, la promotion et le parrainage indirect continuent dans certains médias. «Ce n’est pas normal et c’est interdit par la loi. Des avertissements sanitaires nous sont promis. Nous avons encadré le ministère de la Santé, le Programme national de lutte contre la tabac, le Comité national de lutte contre le tabac pour que ce mois d’août figurent sur les paquets de cigarettes, les avertissements sanitaires pertinents.Nous attendons fermement ce jour », a-t-il lancé.

Avant de fustiger le fait que les gens continuent de fumer dans les espaces publics : « c’est inadmissible. Et c’est interdit par la loi. La sixième disposition qui n’est pas la moins importante, ce sont les villes religieuses. La loi stipule que toutes les cités religieuses du Sénégal, qu’elles soient chrétienne ou musulmane, sont des espaces 100% sans tabac. »

Pour le patron de la LISTAB, il est temps que l’administration territoriale et la gouvernance sanitaire se saisissent de ces six dispositions pour les appliquer. « Il ne revient pas, bien entendu, à la société civile de se substituer à la gouvernance ni de venir en concurrence avec celle-ci.

Mais ce qui est sûr, c’est que nous continuerons toujours le plaidoyer pourqu’il y ait un changement effectif de politique.Nous continuerons toujours la sensibilisation pour qu’il y ait un changement de comportement, que les Sénégalais se saisissent de la loi et qu’ils changent de comportement. Et nous continuerons toujours àproposer des modèles d’application de la loi. Mais force devra rester à la loi
», conclut-il.

Ndèye Khady Ndiaye

Alain Lolade