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Lundi 12 Mai 2014

Dubaï - Reportage exclusif sur une ville à l'ascension fulgurante (Leral.net)


Nous voici arrivés à Dubai par le vol Emirates EK 798 au départ de l'aéroport international de Dakar. Nous prenons l’ascenseur en verre pour rejoindre la police de l’air et des frontières.



Pas de bousculade, tout le monde se plie à la discipline en faisant la queue, ici pas de passe-droits. Un salam aleikum à l’officier de police habillé en djellabah et une ou deux questions en anglais et les formalités sont terminées. Anglais ou arabe de rigueur. Photos de l’iris et vérification du visa et nous voilà lâchés à Dubai. Lâchés, le mot est dit. Tout est propre à l’intérieur de l’aéroport international de Dubai avec des caméras de vidéo-surveillance partout comme tous les aéroports modernes

Nous récupérons nos valises et direction stations de taxis. Pas le temps de faire la queue, les taxis arrivent par flots pour prendre les nombreux passagers qui sortent de l’aéroport.

Je suis surpris par le nombre d’étrangers à la sortie de l’aéroport, principalement des pakistanais, des indiens, des sri lankais, des philippins, des soudanais… Le chauffeur de taxi est un indien qui gère une flotte de taxis, je lui donne le nom de l’hôtel à Jumeirah et c’est parti. Visiblement il est tout heureux d’être à Dubai depuis des années car il a réussi avec ses taxis

Nous traversons Dubai, sur les immenses avenues qui traversent les forêts de gratte-ciel de Dubaï, le luxe insolent s'exhibe sans complexe : des Lamborghini, des 4x4, des Mercedes, des BMW, des Ferrari se comptent par milliers ici. Les voitures de luxe sont finalement banals ici. Ma charrette de Tivaouane devrait avoir plus de succès à Dubai, ville de la démesure. Il m’explique qu’ici personne ne vous reproche d'avoir de l'argent, que ce n’est pas nécessaire de cacher son argent, c’est un plaisir », jubile le chauffeur Al Khalej.

Il continue en disant qu’il a ouvert son activité il y a une dizaine d’années. Séduit, à l'image de nombreux étrangers, par la politique fiscale de l'Émirat : ni impôts sur les sociétés, ni impôts sur le revenu. Indiens, Pakistanais, Angolais, Nigériens, Français, Britanniques, Américains... Les expatriés venus faire fortune à Dubaï représentent 88% des 2 millions d'habitants.

À l'entendre, les Émirats arabes unis sont un véritable Far West. Dans cette société « sans syndicats, ni grèves », il se réjouit d'embaucher à sa guise au maximum deux ans pour les papiers et quand cela ne lui convient pas, ils se séparent… librement et surtout il peut embaucher qui il veut en précisant s’il le souhaite la nationalité ou le sexe ou même la couleur de la personne». Les affiches vues à Deira plus tard confirmeront ses propos

J’arrive à destination au bout de 20 minutes à la Cheikh Zayed Road sur des 5 à 6 voies sur l’autoroute à une vitesse effrénée, c’est sûr qu’on ne risque pas de voir les gens traverser l’autoroute à Dubai ou des animaux errants. Je prends congé de Al Khalej

Je suis ébahi et surpris par le nombre de chantiers, de tours de plus en plus haut, de complexes urbains, hôteliers ou balnéaires qui se multiplient dans ce qui n'était encore il y a seulement une quarantaine d’années qu'un désert où quelques pêcheurs de perles survivaient le long du littoral. Avant que ne commence l'exploitation du pétrole...

Une dette colossale
Trop rapide, cette croissance, explosive ces dernières années, a failli emporter Dubaï lorsque la crise financière a éclaté. Au point où, appelé à la rescousse, l'austère Émirat voisin, Abu Dhabi, riche de ses pétrodollars et d'une gestion moins exubérante, avait dû intervenir. Il en reste une dette souveraine colossale à Dubaï, qui a culminé à 113 milliards de dollars.

Pourtant, il en faudrait plus à Dubaï pour oublier sa folie des grandeurs. Avec une croissance de 13% par an et un taux d'occupation des hôtels qui frôle les 85%, le tourisme demeure l'un de ses secteurs phares et tout est fait pour faciliter le visa dubaiote à tout le monde sans discrimination de continent. Un tour au marché nous édifiera sur cette société d’hyper consommation. A Dubai vous êtes obligés de dépenser votre argent

Pour les expatriés, sénégalais ou autres, pas question cependant de songer à s'intégrer. L'intégration n'existe pas dans cet empire de buildings et de sable. « Il est impossible pour un sénégalais de devenir Émirati », précise AL Khalej, résident depuis dix ans à Dubaï. Les Émiratis bénéficient de privilèges auxquels aucun étranger ne peut prétendre. « Ils ont une maison offerte par l'État lorsqu'ils se marient, des supermarchés d'État pour faire leurs courses et des emplois réservés. » Et lorsqu'un étranger installe son entreprise, « il doit faire un partenariat (appelé sponsor) avec un Émirati qui détiendra 51% des parts de la société, précise AL kHALEJ. Et il est déjà arrivé qu'un entrepreneur se fasse licencier de son entreprise du jour au lendemain sans motif et sans aucune contestation possible».


Le metro de Dubai
Le métro de Dubaï est un métro entièrement automatique (sans conducteur) desservant la ville de Dubaï aux Émirats arabes unis. Le réseau est souterrain en ville et en viaduc partout ailleurs. Les stations sont équipées de portes palières comme sur la ligne 13 du métro parisien, et les rames sont entièrement climatisées. Le métro comporte cinq voitures entièrement automatiques, avec un compartiment réservé aux femmes et une première classe.

Le métro est toujours chargé quasiment à toute heure. Inutile d’essayer de frauder, car le métro est surveillé 24h sur 24, par plus de 3 000 caméras de surveillance avec deux agents de surveillance et deux personnes en tenue à chaque station assisté d’au moins une douzaine de caméras de vidéosurveillance. Il est plus pratique et plus économique de prendre un carte de transport et de charger soit avec 20 dirhams ou 50 dirhams selon son utilisation. 20 dirhams équivaut à 2.634 F CFA et 50 Dirhams à 6 584 FCFA. Le métro de Dubaï est devenu en 2010 le métro entièrement automatique le plus long au monde, dépassant le SkyTrain de Vancouver de 3 km. Le métro ferme ses portes à 23h31mn

Le métro était censé permettre de décongestionner les rues de la ville, très encombrées par les véhicules privés. Au niveau du centre ville c’est comme à Dakar, c’est bouché et ça klaxonne tout le temps. Les embouteillages constituent un véritable cauchemar à Dubaï qui a connu une très forte augmentation de sa population d'expatriés lors des dernières années de boom économique.

Plus d’1.500.000 véhicules circulent à Dubai, dont 90 % de voitures particulières et de bus, soit environ une voiture pour deux habitants. Et beaucoup de pousse-pousse comme à Dakar dans le centre de DEIRA.

Un des meilleurs métros que j’ai eu à utiliser. Pratique, agréable, bon décor, très propre et confortable. Partiellement souterrain, la partie aérienne offre une vision intéressante. Les utilisateurs, de toutes origines, respectent ce moyen de transport. Pas de comparaison possible avec le Métro parisien ! Aucun retard, aucun incident, fréquence des passages, propreté à tout niveau, on pourrait même dormir par terre !!! Pour des déplacements réguliers, privilégiez la Silver Card. La question que je me suis posée était le suivante comment avec tous ces étrangers, le métro reste aussi propre ? Le coupable Big Brother et la carte de séjour.

Big brother is watching you et tolérance zéro
Impossible de circuler à Dubai sans être filmé. Les caméras de vidéo surveillance sont partout présentes. Même dans les ascenseurs. A Dubai vous pouvez laissez votre sac personne n’osera vous le voler de peur d’être pris, emprisonné et renvoyé à ses frais dans son pays d’origine.

La vidéo surveillance est omniprésente à Dubai, hôtels, rue, métro, boutique, centre commerciaux, avec aucune indication de vos droits d’accès. Vous êtes filmés pour votre sécurité et c’est tout. A Dubai pas de vigiles, de mbeurs, de gardiens, d’agents de sécurité dans les magasins, les caméras s’en chargent pour vous. Tous les magasins sont équipés d’au moins de 5 ou 7 caméras de vidéo surveillance auxquels la police a accès en cas de problème instantanément.

N’eut été d’ailleurs la présence des caméras de vidéo surveillance l’identification des assassins du dirigeant du Hamas Mahmoud Al-Mahbouh n’aurait pas été possible en 2010

Dans cette ville mosaïque, si les communautés se fréquentent sur leurs lieux de travail, elles résident dans des quartiers séparés avec des niveaux de vie très différents. Les Philippins, les nigériens, les sénégalais, les Pakistanais ou les Indiens restent très loin du mode de vie aisé des Occidentaux. On trouve par contre des sénégalais comme Kéba Keinde et d’autres qui travaillent dans le pétrole dans les quartiers chics de Dubai à la Dubai Marina dans ces tours à donner le vertige.

A Dubai, nous sommes dans LA société de services, les gens sont là pour bosser. Si vous restez dans les clous, personne vous ennuie... » Les Émirats ont une tolérance zéro face à toute infraction, délit ou... contestation et visiblement ça marche pour tout le monde quelque soit son rang…chez lui. En 2011, les micromonarchies du Golfe sont d'ailleurs restées épargnées par les printemps arabes. les étrangers - quels que soient leurs nationalités -ont tous la crainte de voir leurs titres de séjour non reconduits et par conséquent n’osent commettre aucune infraction ou délit rapidement puni. Kou doff ?

Le Souk de Deira
Délaissons la grandiloquence des Malls qui ne sera pas d’un grand intérêt pour ce reportage, pour s’intéresser à un quartier historique de Dubaï. Le deuxième quartier par ordre de construction : Deira, coincé au bord d’une boucle de la Creek. La Creek (Al Khor, en langue locale) est un bras de fleuve qui servit dans les premiers siècles à l’essor et à la prospérité de la ville, notamment grâce à la pêche perlière. Après, on a découvert le pétrole… Il est donc tout naturel que ce soit au bord de cette Creek que ce soient élaborés les premiers quartiers marchands, notamment les souks chers à la culture arabe.

Deira, c’est donc le quartier des souks. Enfin, surtout deux : celui de l’or et celui des épices. On touche au cœur même de Dubaï, l’endroit d’où est partie l’expansion de la ville. On y croise toutes les nationalités.

Au souk de Deira, l’ambiance est plutôt pakistano-indienne qu’arabe et met en scène des personnes choisissant des tissus, des épices, des vêtements, du henné et des ustensiles de cuisine. Les arômes et les odeurs des lieux rappellent curieusement les marchés HLM, Tilène ou Sandaga. Les ruelles étroites du souk aux épices vous enivrent de leur parfums de cerfeuil, cannelle, encens, fruits secs et noix. Ceux-ci sont importés des quatre coins du Moyen-Orient et sont stockés dans de grands sacs pour être ensuite vendus par les commerçants.

Le Souk de l’or
Dubaï vante un des plus grands marchés de l’or au monde, où sont vendus toutes sortes d’objets, des lingots aux bijoux incrustés de pierres précieuses, le tout à des prix très avantageux. Les vitrines des petites boutiques brillent de toute leur splendeur.
L’une des premières richesses du pays étant l’or, j’étais curieux de voir le souk dédié à ce matériau. Le moins qu’on puisse dire c’est que de l’or, il y en a. Il y en a tellement que je me demande même comment on peut acheter certains articles. Ou même, si on les achète, à quelles occasions on pourra les mettre, j’y est vu des colliers tellement grands en or que je me demandais à quelle occasion on pourrait mettre ça. Renseignement pris lors de mariages traditionnels de grandes familles émiratis, je voyais mal au Sénégal des femmes mettre ce type de parure. Quoique !

A voir pour la profusion de bijoux tous plus beaux les uns que les autres. Ce côté tranche avec le Dubai moderne. Le côté positif de ce souk c'est son côté très traditionnel, il est vraiment très grand, il y a beaucoup de choix, on y trouve vraiment tout ce que l'on veut à des prix raisonnables, après tout est question de négociation. Le Souk de l'or est vraiment incroyable, c'est vraiment un must. Attention, si vous allez en taxi il sera cher car il est un peu en dehors de Dubaï, mais c'est à voir absolument

Marché des tissus
Rues étroites, multiplications des enseignes commerciales sans attrait (vente au détail et en gros), rabatteurs africains, indiens, pakistanais à la sauvette, voilà qui pourrait furieusement rappeler Dakar ou Paris. C’est bien simple, en l’espace de 3 minutes, j’aurais pu l’être l’heureux détenteur d’une demi-douzaine de Rolex garanties qualité première. Bien évidemment, il ne s’agit que de contre-façon et que ce soit de montres, de lunettes, de sacs de luxe, de portefeuilles, de téléphones, des chaussures ou quoi que ce soit, je recommande au touriste lambda de poliment refuser et de passer son chemin

Les Sénégalais établis à Dubai
Si vous cherchez des tissus en velours, soie ou n’importe quel tissu, vous les trouverez au marché de Deira. Le marché est ouvert de 10 h jusqu’à 13h et à partir de 17 h jusqu’à 22 heures. Evitez les talons car de la marche vous en ferez, surtout que nos femmes africaines marchent peu.

Tous les tissus dont raffolent nos femmes se trouvent à Gwadri Market chez AL QUAENA TRADING de Hadj Nadir Toutes sortes de tissus en soie, velours, soie perlée. Avec last but not least une discussion en ouolof chez ce natif du Pakistan avec sa famille. Vous pouvez tout marchander en ouolof et il vous sera servi un hamburger, du thé et de la boisson gratuitement. L’adresse incontournable pour vos tissus et vous y croiserez forcément des commerçants sénégalais et des sénégalaises en train de négocier. Le plus sympathique de tous les commerçants de Dubai. Si vous souhaitez perlé vos beaux tissus, une seule adresse, le sénégalais Mamadou Sow, pas toujours disponible, mais travail d’orfèvre garantie

Youssou NDOUR
La boutique de notre star planétaire, eh oui, un commerçant pakistanais tellement fan de Youssou Ndour a appelé sa boutique Youssou NDOUR et vous fera écouter sa musique que cela vous plaise ou nom. On y trouve également toutes sortes de tissus. L’accueil et le nom de Youssou NDOUR valent le déplacement

DAROU SALAM GENERAL TRADING
Sis dans le quartier de la DEIRA, cette boutique tenue et gérée par des sénégalais se distingue dans l’import export de toutes sortes de produits. Si vous êtes à la recherche de produits pour le bâtiment, quincaillerie, les denrées alimentaires, l’encens, parfums, tout ce que vous voulez est exposé dans cette boutique et Pape Bouba DIENG se fera un plaisir de vous expliquer religieusement ce qu’il vous faut. Avec les meilleurs prix garantis. Des garçons très disciplinés, courtois, serviables et disponibles. A ne rater sous aucun prétexte à Juma Building. Et comme tout fervent mouride qui se respecte, Pape Bouba et ses collègues ont crée une Dahira, le Da-iratou Kanzoul Mouhtadiin de Touba-Dubai qui organise tous les ans leur Magal annuel à l’hôtel Land Mark au Nasir Square


DAROU SALAM GENERAL TRADING LLC
Avec tout ce que vous achetez vous aurez besoin d’un transitaire pour expédier vos produis au Sénégal ou ailleurs en Afrique et les spécialistes avec des prix défiant toute concurrence sont Darou Salam General Trading LLC de Abdou Traoré et Global Intenational Freight LLC de Idriss Soumbounou -qui a par ailleurs des tarifs négociés et spéciaux avec Emirates et basé à Aspara Building à Deira

DIASPORA ELECTRONICS TRADING CO LLC
Comme son nom ne l’indique pas est une boutique gérée et tenue par des sénégalais- Ibrahima- et spécialisée dans l’électronique. Tout ce que vous cherchez en téléphonie portable, tablettes, ordinateurs, accessoires de téléphonie, …se trouve dans cette boutique, le sourire en plus. Pour un ou deux dirhams de moins, privilégiez cette enseigne sénégalaise. Des jeunes dynamiques et très accueillants avec le prix en plus.

MALICK SANE
Même s’il y a du monde, on a toujours l’impression de se sentir seul au milieu des autres, que ce soit dans un taxi ou dans la foule dense d’un centre commercial. Dubai étant une ville bâtie sur le désert, si vous voulez parcourir toutes les rues, ruelles et dédales de Dubai, vous avez intérêt à vous faire accompagner par un guide et peu de sénégalais connaissent Dubai comme Malick Sané et de surcroit comprend et arrive à supporter les caprices des femmes sénégalaises. Malick est incontournable à Dubai si vous souhaitez faire du commerce. Négociez avec lui et vous aurez tout ce que vous voudrez à Dubai, de plus il est polyglotte.

Bon séjour à Dubai

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( Les News )