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E.N.S ou FA.S.T.E.F : Disparition programmée d’une Ecole de Formation d’Enseignants


Rédigé par leral.net le Jeudi 21 Janvier 2016 à 09:47 | | 0 commentaire(s)|

E.N.S ou FA.S.T.E.F :  Disparition programmée d’une Ecole de Formation d’Enseignants
Avec son statut d’Ecole Normale Supérieure (ENS) elle avait pour objectif premier de former les enseignants devant enseigner aux niveaux moyen et secondaire de notre système éducatif. Sa deuxième fonction était de former aussi les futurs inspecteurs de l’enseignement élémentaire.

En somme, pour cette tâche particulièrement noble, car il ne venait, à l’époque de sa création, à l’idée de personne que notre système éducatif soit engagé directement ou indirectement dans un sens à en faire quelque chose de qualitativement secondaire. Bien au contraire, à diverses étapes, pour davantage consolider le niveau des apprenants devant y entrer et sortir plus tard elle a visé haut.

A coup sûr, c’est ceci qui a amené, autorités éducatives et académiques mais également universitaires à élever le niveau de recrutement des enseignants c’est-à-dire des formateurs tout comme celui des recrutés auxquels des diplômes plus élevés sont demandés pour pouvoir prétendre à s’inscrire comme candidats aux concours d’entrée.

Je dis bien concours d’entrée et il me semble que tout le monde a compris cette exigence surtout si l’on a constaté logiquement que, chaque année, ce nombre de prétendants s’est fortement accru. Et ceci était en logique directe avec le fait que notre Université Cheikh AntaDiop –particulièrement - n’a cessé de voir les effectifs de ses étudiants s’accroitre, à la limite de manière illogique si l’on compare à ses capacités ou offre de place.

Cette Ucad, disons le nettement, a largement délivré conséquemment des diplômes dans un contexte socio – politico-économique où l’offre d’emplois était effectivement dérisoire. Bien sûr, la fonction de l’Ucad n’était pas de donner des emplois. Ceci revenait comme tâche, à nos gouvernants et aussi aux forces économiques. C’est dire, pour qu’on se comprenne, que massivement c’est vers l’Ecole Normale Supérieur que l’essentiel des diplômés des facultés de Droit, d’Economie, de Sciences et de Lettres se tournait pour espérer un emploi.

Attention, je n’ai pas affirmé que cette E.N.S était l’unique porte d’espoir. Même si, au fond, ma pensée n’était pas très loin de cela.
Bref, on comprend que l’idée de « travailler » dans le long terme à faire de l’Ecole Normale Supérieure autre chose aura été l’une des raisons fondamentales ayant conduit à transformer, progressivement, son statut.

Les hommes et les femmes ayant une attention réelle et effective pour la formation des enseignants de notre pays auront observé et compris, lorsqu’une faculté a été mise à la place d’une école de formation d’enseignants, l’objectif qui était ainsi assigné à la FASTEF (Faculté des Sciences et Technologies de l’Education et de la Formation).

Progressivement des étapes et des instruments auront été mis en place pour arriver à la situation présente qui fait que plusieurs mois après l’organisation de son concours d’entrée pour lequel les chiffres sont effarants et éloquents pour ne pas dire expressifs, on ne sait pas encore quel est le résultat global de ce concours d’entrée et nous sommes en presque fin Janvier 2016.

Pourquoi on ne connaît pas encore ces résultats ? La question mérite d’être posée avec force. En logique réelle, où se situe la part centrale de décision dans cette non proclamation des résultats du concours d’entrée ?

Je peux me tromper fortement mais mon affirmation est que la position du gouvernement actuel de ce pays est l’élément moteur dans cette situation car de tout temps c’est le ministère de l’Education Nationale qui décide et indique les quotas par discipline et ceci en fonction de ses préoccupations dans le système éducatif depuis que l’ENS a été créée il y a plus d’un demi siècle déjà.

On constate depuis ces dernières années que le résultat de ce concours se fait longuement attendre par les candidats mais aussi par les parents d’élèves soucieux du devenir de l’école sénégalaise. Surtout si la durée de la formation se raccourci par voie de conséquence.

Irresponsabilité ou calcul en relation étroite avec le Plan Sénégal Emergent en vigueur aujourd’hui?

En tout cas, la formation conséquente des enseignants est une exigence profonde et indispensable pour une école de qualité. Une école de qualité conduit de fait vers le développement réel. Rêve peut-il être plus noble pour un peuple ?

Dakar ; le 20 Janvier 2016
Pr Cheikh Faty FAYE