leral.net | S'informer en temps réel

ENTRETIEN AVEC FERDINAND Coly ancien capitaine des Lions: Moi, c'est fini. J'ai décidé d'arrêter... il est hors de question de penser à la Tanière

Depuis Bordeaux où il est présentement pour des affaires personnelles, l'ancien capitaine des Lions dresse un regard sur la Tanière. De la dernière et douloureuse défaite de Blida, à la prochaine sortie face à la Gambie, Ferdinand Coly livre ses impressions. Optimiste quant à une qualification des Lions, l'ancien Parmesan, qui se félicite de la dernière sélection de Salif Diao, souhaite revoir les Mamadou Niang, Souleymane Diawara, et autres Khalilou Fadiga, pour le dernier acte. Un rendez-vous qu'il espère vivre depuis les gradins de « Senghor ». A 34 ans, Ferdi Coly se donne quinze jours pour finaliser avec un nouveau club.


Rédigé par leral.net le Jeudi 11 Septembre 2008 à 17:39 | | 0 commentaire(s)|

ENTRETIEN AVEC FERDINAND Coly ancien capitaine des Lions: Moi, c'est fini. J'ai décidé d'arrêter... il est hors de question de penser à la Tanière
Quelle analyse faites-vous de la défaite (2-3) des Lions contre l'Algérie, la semaine dernière ? Je n'ai pas vu le match. J'ai seulement eu le résultat. Mais on savait que cela allait être difficile. Surtout que c'est match à l'extérieur. Maintenant, il faut se reconcentrer et gagner le prochain match contre la Gambie, à Dakar. C'est vrai que ce sera un derby. Et on sait que les derbies ne sont jamais faciles. Mais, je pense qu'on a les cartes en mains pour se qualifier.

Comment expliquez-vous cette défaite des Lions qui, pourtant, tenait le bon bout, après avoir ouvert la marque ?

L'explication, c'est qu'en face, il y avait un adversaire de bonne qualité. Il faut aussi comprendre que le Sénégal est phase de reconstruction, avec des automatismes qui ne sont pas encore huilés. C'était un match difficile, et on l'a perdu normalement. Mais ce n'est pas fini. Je pense que tous les joueurs sont conscients qu'il faut gagner le dernier match à Dakar pour se qualifier au moins, en faisant partie des 8 meilleurs deuxièmes.

Quel est le degré de responsabilité des joueurs ?

On sait que c'est le coach qui fait les choix, mais le coach n'est pas sur le terrain, non plus. Les joueurs ont une vraie responsabilité. Tout le monde le sait. C'est le joueur qui doit avoir son caractère. Son état d'esprit. Il doit donner le maximum. Et puis après, le résultat sera ce qu'il sera. Mais, il faut tout donner. A partir de là, ils peuvent se regarder en face. Mais, je ne pense qu'ils rentrent sur le terrain pour se dire que je vais lever le pied.

Il y aussi le fait que l'équipe peine à finir ses matches… C'est la fatigue. Un problème de concentration. La peur de perdre. Maintenant, tant qu'un match n'est pas fini, tout peut arriver. On a pris deux buts au Liberia. Après, c'est contre l'Algérie. Un match, ça dure 90, 95 minutes. Tant que l'arbitre n'a pas sifflé, ce n'est pas fini. Malheureusement pour le Sénégal, c'est en fin de match que tout bascule. C'est là que la méfiance baisse.

Ce n'est pas rassurant quand même lorsqu'une équipe a du mal à terminer ses matches ?

C'est sûr ! Mais, comme j'ai dit tout à l'heure, on est sur une nouvelle génération. On est en phase de reconstruction. Il faut réapprendre à perdre… Jouer à l'extérieur, c'est très difficile. On n'est pas chez nous. On n'a pas le même courage. L'ambiance n'est pas la même. Tout le monde attendait ce match, du côté des Algériens. Ils ont eu le soutien de leur public. On sait qu'à domicile, on joue presque à 200%. C'est l'un des avantages de jouer à domicile. Les équipes ont du mal à s'imposer à l'extérieur.

On parle de remobilisation contre la Gambie.

Êtes-vous de ceux qui pensent que Mamadou Niang et Souleymane Diawara doivent être du groupe ? Du moment qu'ils jouent à un bon niveau, il ne faut pas jouer sur les susceptibilités. Il faut les rappeler et mettre la meilleure équipe et les meilleurs joueurs possibles. L'heure n'est pas à la polémique. Il faut mettre les hommes qu'il faut, les hommes en forme du moment, parce que c'est une qualification pour la coupe d'Afrique et la coupe du Monde. Donc, on n'a plus le temps de tergiverser ou de polémiquer sur des trucs qui ne nous font pas avancer.

Avec ce qui s'est passé, est-ce logique de les convoquer aujourd'hui ? Il faut voir cas par cas. C'est vrai qu'un joueur comme Mamadou Niang, n'a pas voulu venir au mois de juin. Mais c'est aussi qu'il a eu une saison assez chargée. Il s'est préservé aussi pour des blessures. S'il pense ne pas être au top pour honorer la sélection, je pense que c'est le premier à le reconnaître. Personne ne peut le juger. Il a eu une saison assez chargée. Il a estimé que son corps avait besoin de repos. Maintenant, personne ne doit être indispensable à l'équipe. Il faut pallier toute défection.

Suggérez-vous que le sélectionneur national, Lamine Ndiaye ou les dirigeants sénégalais aillent le chercher pour le dernier match ?

Ah oui ! Tout à fait. Il faut regarder l'avenir. S'il faut aller parler avec les joueurs, il faut le faire et non pas s'arrêter sur une bêtise. On n'a pas le temps. Que ce soit Mamad (Niang) ou Diawara (Souleymane), c'est pareil. Ce qui s'est passé au mois de juin, c'est dur. Enchaîner une saison assez lourde et repartir au mois de juin tout en sachant qu'on n'aura pas de vacances. C'est vrai qu'il faut honorer la sélection. Mais, si c'est pour ne peut pas donner le meilleur de soi-même, ce n'est pas la peine.

Comment avez-vous accueilli le retour de Salif Diao au sein de la Tanière ?

Ce fut une surprise. Maintenant, du moment qu'il joue et qu'il a toujours envie de venir apporter ce qu'il peut apporter, c'est bien… C'est vrai qu'il a manqué le match. Il y a sa femme qui a accouché. Ce sont des choses qui arrivent. Maintenant, l'équipe doit être assez riche pour pallier tout.

Pensez-vous qu'il puisse être un élément important contre la Gambie ?

Comme j'ai dit, le dernier match, ce sera un match extrêmement difficile. Il pourra toujours apporter son expérience. Son vécu. Sa hargne. C'est quelqu'un de très combatif. L'équipe aura besoin de lui pour ce genre de rencontres, qui reste un derby où ça risque de se jouer à 200%. On parle également de Kalilou Fadiga.

Vous pensez qu'il peut également apporter quelque chose à l'équipe ?

Du moment où il joue aussi en Belgique, pourquoi pas Kali ? Avec sa technique, il peut organiser le jeu. Je lui fais confiance. C'est vrai qu'il est passé par des moments extrêmement difficiles. Pour lui, ce serait une victoire sur le sport qui s'est acharné contre lui. Cela lui fera extrêmement plaisir.

Et vous, êtes-vous prêt à rejoindre la Tanière pour ce match ?

Non ! Moi, c'est fini. J'ai décidé d'arrêter. Et comme je n'ai pas encore de compétition, il est hors de question de penser à l'Equipe nationale. J'ai fais une grosse préparation, mais il me reste de la compétition dans les jambes. Non, pour moi, c'est inimaginable (Rires).

Vous êtes optimiste pour la suite, pour l'avenir de cette équipe ?

Bien sûr ! A chaque fois qu'on a eu le dos au mur, on s'en est sorti. Je crois qu'on a les chances de se qualifier. J'y crois. Ce ne sera pas facile. J'espère qu'on aura le sursaut d'orgueil qu'on a d'habitude, qu'on est dos au mur. Le public sera au stade. Il faudra qu'on leur donne le plaisir de remporter ce derby qui nous ouvre en même temps les portes de la qualification pour le dernier tour.

Et comment y parvenir ?

C'est de réussir une bonne entame de match. On sait aussi que les Gambiens ont une bonne équipe en pleine progression. C'est vraiment un match-piège. Il ne faut pas tomber dans ce piège et éviter de se compliquer la vie pour ce genre de matchs. En fin de contrat avec Parme, on vous a annoncé un peu partout en France. Où est-ce que vous en êtes ?

Pour l'instant, je suis en pourparlers. Comme je dis, je sors d'une bonne saison avec Parme. Après, si je ne vois pas quelque chose de bien, j'arrête. Je suis venu pour quelques jours en France et je repars continuer ma préparation en Italie. J'espère dans les prochains jours, finaliser quelque part. Pour l'instant, j'ai plusieurs pistes. On est en train d'évaluer. On a beaucoup parlé de la France. Ce n'est pas impossible non plus. On verra le challenge sportif. En deuxième division ? Première ? J'en sais rien. Tant que physiquement je me sens bien, je joue.

Maintenant, la saison dernière a été longue et difficile. Je ne vais pas signer n'importe quoi. Se sacrifier à la fin, c'est épuisant. Donc, je réfléchis mûrement.

Recueillis par Woury DIALLO - wdiallo@lequotidien.sn

Source Le quotidien

leral .net