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Ebola : le dispositif préventif activé à Tambacounda

Les autorités sanitaires et administratives de la région Tambacounda ont arrêté, jeudi, un dispositif préventif reposant essentiellement sur les mesures d’hygiène et de protection chez les agents de santé, et la sensibilisation du public pour une surveillance communautaire, afin de barrer la route au virus Ebola qui sévit en Guinée.


Rédigé par leral.net le Jeudi 27 Mars 2014 à 18:55 | | 0 commentaire(s)|

Ebola : le dispositif préventif activé à Tambacounda
‘’Tous les agents de santé ont été formés en mesures de protection et tout un chacun est appelé à respecter les mesures de protection et les règles d’hygiène’’, a indiqué Seyni Touré, point focal de la surveillance épidémiologique à la région médicale de Tambacounda.

Il s’exprimait au terme d’une rencontre du comité de gestion des épidémies, à la gouvernance. Les médecins-chefs de district, et les préfets ou leurs adjoints y étaient présents.

Des fiches techniques indiquant dans le détail, toutes les précautions à prendre en présence d’un cas suspect, ont été distribuées à toutes les structures sanitaires, a dit M. Touré selon qui, les responsables présents à cette rencontre devront ensuite, partager avec leur personnel les décisions issues de cette réunion.

Il a précisé que le matériel de protection composé notamment de gants, de lunettes et de masques, existe à la pharmacie régionale d’approvisionnement et dans les pharmacies privées.

‘’A partir d’aujourd’hui, on va noter tous les patients qui nous viennent de la Guinée’’, a assuré Seyni Touré, faisant remarquer qu’en raison du caractère ‘’sous-régional’’ de l’hôpital de Tambacounda situé dans une zone carrefour, il reçoit des malades de différents pays.

‘’La psychose du personnel de santé ne doit pas exister’’, a noté le docteur Adrien Sonko, médecin-chef de la région de Tambacounda, convaincu que ‘’les risques sont contrôlables’’ en respectant de simples règles d’hygiène.
Il est avéré, a-t-il dit, que le lavage a été plus déterminant que les masques et autres matériel dans la prévention du virus.

Le médecin-chef de la région a rappelé l’obligation de prendre en charge tout malade qui arrive dans les structures de santé.

»Un médecin et d’autres membres de sa famille contaminés par le virus Ebola, sont morts en Guinée où cette fièvre hémorragique a fait une soixantaine de morts », a relevé Seyni Touré.

La protection est d’abord ‘’personnelle’’, selon le médecin-chef. ‘’Il ne faut pas attendre que le ministre de la santé nous donne le matériel’’, a-t-il ajouté, sollicitant toutefois, l’appui des collectivités locales pour l’achat de cet équipement de protection.

‘’En attendant, il y a un minimum à faire : c’est les masques et les gants. Mettez des masques et des gants et faites un usage abusif de l’eau de javel’’, a-t-il conseillé aux agents de santé, indiquant que ‘’le virus est très sensible aux désinfectants’’ ainsi qu’à la chaleur.

A ce propos, il a recommandé aux populations de ‘’cuire à point’’ les aliments et de ne pas manger saignantes les viandes, plus particulièrement celles incriminées. Il faut aussi bouillir le lait, a ajouté Seyni Touré.

Le virus Ebola se transmet à travers les animaux, notamment la viande de singe, de porc et de porc-épic et par le biais de la chauve-souris, a indiqué le responsable sanitaire de la région.

Parmi les comportements préconisés, se laver les mains avec un désinfectant après chaque contact avec un malade suspect, ou après avoir touché ces animaux qui sont d’éventuels vecteurs du virus.

‘’Nous avons les moyens de contrôler cette affection-là’’, a en outre souligné le docteur Adrien Sonko, évoquant la nécessité d’associer dans la prévention, les imams, les notables, les tradipraticiens et les communicateurs traditionnels.

Des mesures d’hygiène devraient être prises également aux frontières, par les agents de douanes et de la police des frontières, qui devraient être formés pour reconnaître la maladie et connaître les dispositions à prendre en présence d’un cas suspect, notamment le fait de l’envoyer vers la structure de santé la plus proche.

Le dispositif doit s’étendre aussi aux ‘’loumas’’ (marchés hebdomadaires) dont les responsables doivent être au fait des bonnes pratiques de prévention.

Le responsable de la surveillance épidémiologique à la région médicale de Tambacounda a aussi insisté sur la nécessité d’une ‘’surveillance communautaire’’, en faisant en sorte que les populations puissent reconnaître les symptômes de cette maladie très contagieuse et pour laquelle il n’existe ni vaccin ni traitement, mais aussi qu’elles aient le réflexe d’alerter les autorités sanitaires.

Pour ce qui est du suivi, tous les responsables de structure sanitaire seront saisis ‘’chaque jeudi matin’’, pour faire le point par rapport à l’apparition d’une éventuelle infection hémorragique, a annoncé Adrien Sonko.

Pour Moustapha Diaw, cette épidémie est une occasion de relancer la coopération sanitaire transfrontalière. Il a invité à une ‘’communication responsable et rassurante’’ pour une meilleure sensibilisation des populations.

‘’Il n’y a pas de cas d’Ebola à Tambacounda’’, a tenu à préciser l’officiel, selon qui la situation est maîtrisable et maîtrisée et au Sénégal’’. Concernant la fermeture des frontières suggérée par certains participants, M. Diaw a noté qu’elle ne relève pas de la compétence des autorités régionales, mais plutôt du niveau central.

Aps

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