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Écroué pour extorsion de privilèges, chantage... : Les secrets de la chute d'un "Damel"

En dix huit mois, Ibrahima Ngom Damel a envoyé cinquante trois sms, les uns plus orduriers que les autres, au ministre conseiller Mor Ngom. Ce dernier a encaissé les insultes et allégations gratuites du journaliste qui a franchi le Rubicon en écrivant à sa fille. Révélations...


Rédigé par leral.net le Mardi 7 Avril 2015 à 12:11 | | 0 commentaire(s)|

Écroué pour extorsion de privilèges, chantage... : Les secrets de la chute d'un "Damel"
L'affaire Ibrahima Ngom Damel du nom de ce journaliste, cueilli, jeudi dernier, par les éléments de la Section recherches de Dakar, révèle la face hideuse d'une partie de la presse sénégalaise. Présenté au procureur de la République, vendredi dernier, Ibrahima Ngom Damel a été inculpé et placé sous mandat de dépôt pour extorsion de privilèges, chantage et injures. Le locataire de la chambre 7 de la Maison d'arrêt et de correction (Mac) de Rebeuss sera jugé devant le tribunal des flagrants délits demain, à moins d'un report du procès. Selon nos informations, les enquêteurs ont glané cinquante trois sms, les uns plus orduriers que les autres, qu'Ibrahima Ngom Damel a envoyé au ministre conseiller Mor Ngom. Un matraquage qui dure depuis maintenant dix mois, c'est-à-dire depuis que Mor Ngom était ministre dans le gouvernement.

Dans le premier sms qui annonce le début des "hostilités" contre Mor Ngom, le journaliste écrit, en résumé, avoir déposé son dossier au Cabinet du ministre. Mais, que ni Mor Ngom ni son Directeur de Cabinet ne lui ont fait signe. Sur ces entrefaites, il demande que son dossier - pour être recruté dans le Cabinet du ministre - lui soit rendu. Ensuite, les sms s'enchaînent. Ibrahima Ngom Damel va jusqu'à dire que Mor Ngom serait indigne de le diriger car, il est "un esclave" et lui un... "Damel". Malgré ces sms orduriers et diffamatoires, Mor Ngom ne réagit pas. Au contraire, il ignore le journaliste dont les sms et insultes pleuvent sur son téléphone. C'est ainsi qu'Ibrahima Ngom Damel va jusqu'à convoquer la vraie fausse affaire Ndèye Ndack en prétendant détenir des "preuves". Il accuse le ministre de tous les noms d'oiseaux et va même jusqu'à faire des insinuations sur les Conseils des ministres décentralisés (...) Malgré toutes ces saletés collées sur son dos, Mor Ngom continue d'ignorer le journaliste qui finit par franchir le Rubicon.

En effet, Ibrahima Ngom Damel s'est procuré le numéro de la fille de Mor Ngom. Lorsqu'il lui envoie un premier sms, la fille croit que son interlocuteur s'est trompé de numéro. Mais, le journaliste revient à la charge et affirme à la fille qu'il ne connaîtrait pas le vrai visage de son père et, pire encore, il annonce qu'il va "détruire" Mor Ngom. En recevant une délégation de la presse en ligne, conduite par Ibrahima Lissa Faye, jeudi soir, Mor Ngom leur a affirmé qu'il respectait la liberté de la presse et qu'à l'instar du Président Macky Sall, il se refusait à porter plainte contre un journaliste. Mais, du moment que le journaliste avait ciblé sa famille, il n'avait plus le choix.

C'est ainsi que la machine judiciaire a été enclenchée avant que le procureur de la République n'actionne la Section de recherches de Dakar. Pour autant, Ibrahima Ngom Damel n'arrêtera pas ses sms. Sauf que, cette fois-ci, il changera de ton. Lorsque sa garde à vue lui est notifiée, il se hâte d'envoyer un sms à Mor Ngom : "Je suis asthmatique et j'étouffe. Si tu me sors d'ici, je ne t'attaquerais plus, on sera comme des frères". Il était trop tard pour fraterniser... C'est un Mor Ngom meurtri qui s'est livré dans les moindres détails à la délégation de la presse en ligne en leur montrant tous les sms qu'Ibrahima Ngom Damel lui a envoyés. Malgré toutes les insultes dont il a été victime, le ministre conseiller a accepté, à la demande des confrères, de retirer la plainte. Mais, comme l'action publique est déjà enclenchée, il est presque sûr que le pardon de Mor Ngom ne servira pas à grand chose...

Libération

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