leral.net | S'informer en temps réel

El Hadj Oumar Foutiyou Tall: L’Omarianisme, viatique pour l’unité africaine ou le règne de la Tidjanya de l’Afrique à la Mecque


Rédigé par leral.net le Dimanche 25 Janvier 2015 à 13:58 | | 0 commentaire(s)|

El Hadj Oumar Foutiyou Tall: L’Omarianisme, viatique pour l’unité africaine ou le règne de la Tidjanya de l’Afrique à la Mecque
Pour comprendre les motivations du grand natif de Halwar, un toranke pas comme les autres, il faut remonter à la dernière décennie du XVIIIème siècle. C’était, alors, sous l’empire Sonrai (sous le régne de l’Askia Samsou Keyna( 1793-1798)) qu’il vit le jour. La petite île de Douera (qui appartenait à l’empire du Ghana puis à celui du Mali tout comme la petite presqu’île de Dagana fondée par les Bathily( prince Ghanéens)) et dont le nom signifie ici c’est le Ghana) qui allait devenir Podor, voyait les embarcations à grands mâts accoster en provenance du Portugal, nom qui a été tronqué pour devenir Tougal. Plus tard Tougal signifiera France. Par quelques rares manuscrits, les nouvelles du Tekrour historique lui parvenaient.

Le Tekrour, un ancien royaume de l’actuel désert mauritanien ou Rewo dont la monnaie amorphe était cotée à la Bourse du Caire depuis des siècles. Notons qu’un siècle avant l’avènement d’El hadj Omar, un certain Ambar Tekrouri était le responsable de la police de la capitale égyptienne. El hadj Omar prit, alors, la décision d’aller visiter cette contrée et se rendre, au-delà de celle-là, à l’endroit vers lequel il se dirigeait au moins cinq fois par jours pour ses prières. C’est-à-dire La Mecque.

C’est en partant, alors qu’il était très jeune, qu’il s’est rendu compte que la langue des Peuls, qui était sa langue maternelle, n’était pas qu’un patois juste parlé le long du fleuve. Il allait la retrouver au Ferlo, au Boundou, dans le Fouladou, au Fouta Djalon, dans le Macina( Fouta malien), dans le Torodi( Fouta du Niger), chez les Bororo( Tchad, Libye, Niger), dans le Bernin Keby( Benin, Nigéria) et Gobir, frontalier du pays yoruba, dans le Sokoto et jusqu’à l’Adamaoua( Nigéria, Tchad, Cameroun). Il n’a pas manqué de partager la fierté des grands Laamidos de ces contrées dont le type psycho somatique ne laisse pas de doute quant à la forme athlétique des grands bodedios. Leur premier caractère est la fierté qui est leur unique et seule raison de vivre.

Du Mayo Keby( ouest Nigéria), en passant par le Mayo Ndaaga, jusqu’à la Mer Rouge, sans oublier les Falathas d’Arabie, on pouvait demander le lawol.

Voilà, donc, l’itinéraire, le voyage fondateur de ce qui allait devenir l’Omarianisme.

L’ascète et homme de DIEU était devenu un grand laamdo, le laamdo dioulbe. Son siège était, d’abord, à Médine, autour du mausolée du Prophète (psl). Pendant la vingtaine d’années que dura son voyage, il eut à séjourner dans le Cham (Grande Syrie) d’où venaient probablement ses ancêtres maternels (les Thiam) et à Al Qods(Jérusalem). Le rocher qui servit pour l’ascension du Prophète (psl) était l’endroit où il ne cessait de se prosterner. D’aucuns disent même que pendant ce long séjour à Jérusalem il s’y était marié à une Russe Tchétchène.

Au Caire il eut à enseigner dans le Riwaq Tekrour au sein d’Al Azar. Mais il logeait dans un village devenu aujourd’hui le plus grand quartier du Caire (Boula Tekrour), peuplés de millions d’habitants. Tout comme la colline, qui se trouve à l’ouest d’Al Qoqs et dont le nom est Jabal Tekrour( La Colline du Tekrour). Voir ma contribution : Le Tekrour, Un Etat assassiné .Google

Sur le chemin du retour il passa par le littoral de la Méditerranée avant de séjourner pendant un temps fort long dans la cité de Morzouk, ancienne capitale des Garamantes dans le Fezzan Libyen mais aussi capitale du Kanem Bornou, où il prit la main de la fille du souverain Mohamed Lamine Al Kanémi. Son cousin Alioune Thiam y mourut et y fut enterré. Pour mémoire, il est l’auteur de psaumes dédiés au futur roi du Sahel, Al Foutiyou TALL.

Comme s’il s’était engagé dans une course contre la montre avec le colonisateur, il se mit à bâtir un Etat assez vaste, assez solide. Et soudé par la langue et la religion. Il a, ainsi, cherché à faire comprendre, compte tenu de leur étendue et leur influence multi ethnique qu’elles constituaient en elles mêmes le ciment d’une Nation Arabo Musulmane. Que la refondation d’une telle Nation relevait de l’urgence absolue. Car le colonisateur allait charcuter cet espace soudano sahélien pour en faire des contrées handicapées ad vitam aeternam.

Son cri fut entendu et repris par d’autres tels que Cheikh Amalah, un autre Tidiane pur et dur, digne fils de l’Azawad. Il s’occupait de l’espace Arabo Berbère. Sa communauté fut, comme, sauvagement déchiquetée par le monstre colonial. Avant que ce ne soit le tour de Maba Diakhou Ba, un de ses disciples qui surgit sur le territoire du Badibou. Il s’agit, là aussi, d’un Laamdo Almamy, un autre fils du Fouta, descendant de Koly Tenghella. On peut en dire de même de cet autre fils du Fouta dont la mère appartient à Golléré Mboussobé. Et qui arborait, entre autres, l’étendard de la Tidianyah : Cheikh Ahmadou Bamba. Un autre Bababé dont les armes faisaient déjà trembler le colonisateur alors qu’il n’y a jamais eu prise d’armes.

Plus proche de nous, le Grand Maodo, Mamadou Dia, le Toucouleur de Fatick n’était-il pas de cette trempe des redoutables disciples de la Tidianyah ? Un descendant des fameux Dia (ou Za) guerriers de la Boucle du Niger et fondateurs du premier royaume du Sonrai avant l’empire du même nom. Ainsi que de leurs adversaires et non moins redoutables guerriers les SY. Était-ce pourquoi on a obstrué son horizon pour cacher sa véritable vision. N’était-il pas un militant de l’Omarianisme ? Fatick et le Sine ne recèlent-ils pas plus d’un toucouleur ? En tout cas, pour nous autres linguistes, le Sérère est un dialecte fulbé. La différence est à chercher entre gari gnam et ar gnam.

El Hadj Omar fut, donc, un héros de la libération avant la lettre. Il était en avance sur son siècle, sur le millénaire.
Appartenait-il à sa famille ou est-ce sa famille qui lui appartenait ? Là est le débat.

L’OMARIANISME ou LAAMIDO DIOULBE doit être traduit en credo pour devenir celui de l’ECOWAS.
Si Napoléon est le précurseur de l’Union Européenne, le fils de Saidou Tall n’est, ni plus, ni moins, pour l’Afrique, que son pendant. Mais ça ce n’est ni une affaire de chapelet, ni de peau de mouton. C’est une affaire d’Etat et de leaders politiques. Il doit être déclaré par tous Héros National de l’Afrique. Pour la dignité de l’Homo Africanus, il a, sans doute, été l’ancêtre apocryphe de Nelson Mandela. D’ailleurs l’hymne bambara en son nom ne dit-il pas que Cheikhou est parti mais que sa dignité reste ? CHEIKHOU TAARA……….

AHMED KHALIFA NIASSE