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Elle devient policière pour faire arrêter son violeur

le 8 Septembre 2016 à 12:44

Violée enfant par un membre de sa famille, une Américaine s'est jurée de devenir policière dans le but d'arrêter son agresseur. Et elle y est parvenue.


Opiniâtre, c'est probablement le qualificatif qui colle le mieux à Hannah (prénom d'emprunt), 25 ans. Petite, elle a été contrainte à des relations sexuelles forcées et à des attouchements pendant quatre longues années de la part d'un membre de sa famille. Pour se libérer de ce fardeau et surtout coincer son agresseur, elle s'était donc promis d'entrer dans les forces de l'ordre afin, elle l'espérait, de se rendre elle-même justice, rapporte le Daily Beast

Quand elle a enfin revêtu le costume de policier dans le comté de McLennan au Texas, un beau jour, elle est allée trouver son chef, Brad Bond et lui a déballé toute son histoire, lui expliquant qu'elle s'était fait la promesse d'arrêter son violeur, un homme nommé Erlis Chaisson afin qu'il soit jugé. Elle lui a également exposé le plan auquel elle réfléchissait depuis des années et qu'elle prévoyait de mettre en oeuvre pour le coincer.

"Si tu avais un pénis, tu saurais"
Un jour de septembre 2014, elle a donné rendez-vous à son agresseur pour parler. Munie d'un micro dissimulé dans son soutien-gorge, elle était tout de même armée et accompagnée d'un collègue qui veillait sur elle de loin. "Mon coeur battait la chamade", se souvient-elle. Au cours de la conversation, Hannah et Erlis sont revenus sur les faits qui avaient débuté alors u'elle n'avait que 8 ans. "Es-tu désolé pour ce que tu as fait?", lui-a-t-elle lancé de but en blanc. "Je comprends que tu essaies de rejeter toute la faute sur moi", lui a répondu Erlis Chaisson."Des lignes ont été franchies. Nos émotions se sont mélangées et ont été mal interprétées. Je n'ai jamais voulu que ça aille si loin. Le pénis n'a pas de conscience et il n'y a aucune explication pour ça", avant d'ajouter que "si elle avait un pénis, elle saurait".

Il avoue à six reprises
"Il me parlait comme si j'étais son meilleur ami", raconte Hannah. Au cours de la conversation, Chaisson a reconnu les faits à six reprises. Il a également tenté de la blâmer. "Tu dois contrôler ta curiosité. Je n'étais pas censé être l'ami avec qui tu jouerais à ce petit jeu", lui dit-il. Hannah l'a beaucoup laissé parler, indiquant, à un moment: "J'étais si petite". "Je ne pense pas qu'il soit juste de reprocher ça à un enfant de 8,9, 10, 11 ou 12 ans parce que ce n'était pas ma faute", lui dit-elle. "Tu venais dans ma chambre, même quand j'étais endormie. Ça n'aurait pas dû arriver", poursuit-elle courageusement. "Je t'ai laissée vierge, n'est-ce pas?", lui répond son agresseur. "Ma chérie, tu étais jeune et curieuse et j'étais assez vieux pour en savoir assez mais trop jeune pour m'en soucier. C'est la seule chose que je peux dire".

Déjà enregistré comme agresseur sexuel
D'après le procureur Gabrielle Massey, lorsque Chaisson a commencé à violer Hannah au milieu des années nonante, il était déjà enregistré en tant qu'agresseur sexuel pour des faits similaires survenus en Louisiane sur une victime de huit ans, elle aussi. Un an après être sorti de prison en 1994, il s'en est pris à Hannah.

Un poids tombé de ses épaules
Erlis Chaisson a été jugé le mois dernier. Durant son procès, Hannah a expliqué au jury qu'elle avait gardé ce "profond et sombre secret" pendant 17 ans. C'est grâce à une thérapie et en devenant policière, qu'elle a réalisé qu'elle devait l'arrêter. "Mon job est de protéger les gens et comment puis-je le faire si je ne peux même pas me protéger moi-même?", a-t-elle déclaré devant la Cour. "Après avoir témoigné, j'ai senti un poids tomber de mes épaules", a-t-elle confié. Erlis Chaisson a été condamné à la prison à vie.

"J'ai l'impression d'avoir contribué à protéger des gens qui auraient pu compter parmi ses futures victimes", s'est réjouie Hannah à l'issue du procès.

7sur7.be