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Emplois fictifs: deux proches de Marine Le Pen en garde-à-vue

Rédigé par leral.net le Mercredi 22 Février 2017 à 18:59 | | 0 commentaire(s)|

L'enquête sur les soupçons d'emplois fictifs d'assistants, par le Front national, au Parlement européen, se poursuit avec la garde-à-vue ce mercredi de deux proches collaborateurs de Marine Le Pen.


Deux jours après les perquisitions menées lundi au siège du Front national, à Nanterre (Hauts-de-Seine), le garde du corps et la cheffe de cabinet de Marine Le Pen sont entendus ce mercredi par la police, dans le cadre de l'affaire dite des assistants parlementaires.

Ces deux proches collaborateurs de la présidente du FN sont entendus sous le régime de la garde-à- vue par les policiers de l'Office anticorruption (Oclciff). A l'issue de leur garde-à-vue, qui peut durer jusqu'à 48 heures, ils peuvent soit repartir sans être poursuivis à ce stade, soit être présentés à la justice en vue d'une éventuelle mise en examen.

Les auditions de Thierry Légier et de Catherine Griset, confirmées par une source frontiste, ont lieu dans le cadre de l'enquête confiée par le parquet de Paris à des juges d'instruction depuis décembre. L'information judiciaire porte sur des délits présumés d'abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux, et travail dissimulé. De son côté, le gendarme antifraude de l'Union européenne, l'Olaf, a transmis en juillet dernier un rapport à la justice française.

Marine Le Pen, en tête dans les sondages pour le premier tour de la présidentielle, a aussitôt dénoncé la garde à vue de ses deux proches. «Les Français savent exactement faire la différence entre les vraies affaires et les cabales politiques. Ils le savent pertinemment», a déclaré la présidente du FN à l'issue d'une visite du centre pénitentiaire de Meaux-Chauconin (Seine-et-Marne), dans une allusion directe à l'enquête qui vise François Fillon.

Le candidat de la droite est soupçonné d'avoir rémunéré pour des emplois fictifs son épouse Penelope et ses enfants quand il était député et sénateur.

La FN dénonce une «opération médiatique»

Marine Le Pen, députée européenne, est accusée d'avoir mis en place un système croisé pour contourner l'interdiction d'embaucher ses proches au Parlement de Strasbourg, en les faisant embaucher par des collègues. Lesdits assistants sont, par ailleurs, soupçonnés d'avoir travaillé aux campagnes du FN en France plutôt qu'au développement de l'action européenne. Le parti dénonce une «opération médiatique» dont «le seul but est de tenter de nuire à Marine Le Pen».

Les cas des deux assistants frontistes, salariés en 2011 pour Thierry Légier, et de 2010 à 2016 pour Catherine Griset, ne sont pas les seuls visés par les juges d'instruction, mais le Parlement européen les considère suffisamment établis pour avoir réclamé à Marine Le Pen un total de 339.946 euros de salaires qu'il considère indûment versés.

En l'absence de remboursement de la présidente du FN, l'assemblée européenne devait commencer mi-février à recouvrer ces sommes en amputant de moitié l'indemnité de Marine Le Pen. Son avocat, Marcel Ceccaldi, avait annoncé un recours contre ce recouvrement.

Lundi, aors que Marine Le Pen était au Liban pour rencontrer pour la première fois officiellement un chef d'Etat étranger en exercice, une perquisition a été menée dans les locaux du parti à Nanterre dans le cadre de l'enquête des juges d'instruction. Une première perquisition avait déjà eu lieu dans le cadre de l'enquête du parquet.

Le Parisien