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Enseignants fictifs, faux ordres de service, fraude aux concours de recrutement: L’Education nationale, un corps pourri par la tête

La Banque mondiale avait rapporté, en 2012, que 5.100 agents n’ont pas été identifiés sur la feuille de paie du ministère de l’Éducation nationale. En mai 2013, une vingtaine de jeunes ont été arrêtés par la Dic pour avoir été en possession de faux ordres de service. Le 25 juillet dernier, 690 cas de fraude ont été décelés sur les 2.545 candidats admis au Concours de recrutement des élèves-maîtres. Bref, les scandales se suivent au ministère de l’Éducation nationale devenu, par la force des choses, un repaire de malfrats, selon rewmi quotidien.


Rédigé par leral.net le Lundi 28 Juillet 2014 à 15:00 | | 0 commentaire(s)|

Enseignants fictifs, faux ordres de service, fraude aux concours de recrutement: L’Education nationale, un corps pourri par la tête
En juin 2012, la Banque mondiale, qui a audité le personnel enseignant sous Kalidou Diallo, a rapporté qu’il y a 5.100 agents sur la feuille de paie du ministère de l’Éducation nationale qui n’ont pas été identifiés «quelque part dans le système éducatif sénégalais. Alors que les enseignants représentent 144 milliards F Cfa et le personnel administratif cumule 42 milliards F cfa», indique le rapport.

Ainsi, l’audit du personnel enseignant montre, qu’«environ 28% des dépenses salariales, représentant 54 milliards F Cfa servent à payer un personnel n’exerçant pas la fonction d’enseignant» (sic !). La banque exige la conduite d’un «audit exhaustif du personnel et la suppression des soldes fictives et le redéploiement dans les classes du personnel inactif».

Faux à gogo !

Au mois de mai 2013, Rewmi Quotidien avait relevé qu’une vingtaine de jeunes filles et garçons, baccalauréats en bandoulière, ont été arrêtés par les éléments de la Dic pour avoir été en possession de faux ordres de service délivrés par un certain arabisant du nom de Lamine Mané avant d’être déférés à Rebeuss où ils ont séjourné trois mois pour ensuite être libérés. Le cerveau de cette affaire de faux ordres de service imitait la signature et le cachet du ministre de l’Éducation nationale.

Le recrutement se faisait moyennant le versement d’une avance allant de 20 000 à 100 000 F Cfa ou par le versement intégral de 200 000 F Cfa au plus. Parmi les victimes, figurait un étudiant en maitrise d’Anglais et un autre en licence de Géographie. Le pot aux roses a été découvert en mai 2013, lorsque des victimes, au nombre de 24 étudiantes et étudiants avaient été arrêtés dans les locaux de l’Inspection d’académie de Dakar par les éléments de la Dic. En effet, selon certaines indiscrétions, l’arrestation de Lamine Mané qui dit avoir, chaque année, un quota dans la vacation, risque de faire tomber des têtes.

De sources concordantes, M. Mané travaillerait en étroite collaboration avec des fonctionnaires du ministre de l’Éducation qui lui octroieraient, chaque année, un quota important. Pis, d’autres sources soutiennent que, depuis des années, l’arabisant serait parvenu à insérer pas moins de 100 personnes dans le système éducatif, aussi bien dans l’élémentaire que dans le moyen secondaire. Pourtant, un scandale pareil avait secoué le ministère de l’Éducation nationale sous le magistère de Kalidou Diallo, impliquant un de ses plus proches collaborateurs.

Enième scandale

«Au total 690 cas de fraude ont été décelés sur les 2.545 candidats admis au Concours de recrutement des élèves-maîtres (Crem) 2013-2014», a déclaré, vendredi dernier, le ministre de l’Éducation nationale, Serigne Mbaye Thiam, qui a décidé d’annuler leur admission. «Après la vérification systématique des notes des 2.545 candidats de la base de données de la Direction des examens et concours (Dexco) déclarés admis au Crem, 690 ont vu leurs notes revues à la hausse, soit 27, 11% », a-t-il dit au cours d’un point de presse. «L’analyse des cas de fraude révèle que sur 201 candidats, option arabe, déclarés admis, 49 ont vu leurs revues à la hausse, soit 24,37%.

C’est le cas pour 641 candidats sur 2.344 candidats au concours, option français, déclarés admis, soit 27,34», selon Serigne Mbaye Thiam. Suite à des informations reçues faisant état de fraudes et d’achat de places dans l’organisation du concours qui me sont parvenues, j’ai décidé de diligenter une mission de contrôle de l’inspection interne», a fait savoir le ministre de l’Éducation nationale. À cela, s’ajoutent «des rapports de carence émanant d’un centre qui signalait le niveau très faible de certains élèves-maîtres admis au concours», a-t-il souligné.

Selon toujours le ministre, «au terme de trois semaines d’exploitation et de confrontation des données entre les contenus des fiches des correcteurs, des relevés de note de la commission de correction et des relevés de note de la Dexco, les vérificateurs de l’inspection interne ont constaté que, dans nombre de cas, les notes saisies et qui ont servi à procéder à la délibération ne correspondent pas aux notes des correcteurs», a-t-il indiqué. En effet, ces scandales à répétition dans ce ministère, montrent que l’Éducation nationale est un corps «pourri» par la tête. Car, les plus proches collaborateurs du ministre sont souvent impliqués dans ces mauvaises pratiques.