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Entretien avec... Babacar Gueye : « Un retour en France ? Seulement pour jouer en L1 »

Le FC Metz a été relégué en National. Un camouflet pour l'un des clubs emblématiques du football français. Et si vous suivez avec attention les Grenats, le nom de Babacar Gueye vous est forcément familier, lui qui a évolué dans cette écurie de 2002 à 2009. Pour Foot Mercato, l'attaquant revient sur son parcours, sa saison, et évoque son avenir.


Rédigé par leral.net le Samedi 30 Juin 2012 à 13:13 | | 0 commentaire(s)|

Entretien avec... Babacar Gueye : « Un retour en France ? Seulement pour jouer en L1 »
Babacar Gueye : Je vais très bien, merci.

FM : Vous vous êtes engagé avec le Shenzhen Ruby. Pourquoi votre choix s’est-il arrêté sur ce club ?

BG : Je sortais d’une demi-saison très mitigée à Francfort, où j’avais beaucoup de difficultés parce que je jouais milieu gauche, et je n’arrivais pas à convaincre mon entraineur de me faire jouer attaquant. Puis, par le biais de mon agent et de Monsieur Troussier, il y a eu cette proposition inintéressante avec à la clé un poste d’attaquant.

FM : Comment se sont noués les contacts avec cette écurie ?

BG : Entre agents en premier, puis j’ai pu ensuite venir quelque jours voir l’environnement, la ville, et discuter aussi avec Philippe.

FM : Disposiez-vous d’autres contacts ?

BG : Oui, mais toujours en Allemagne, et des petites touches notamment à Lens et Le Mans. Mais Shenzhen était plus attrayant pour moi.

FM : La présence de Philippe Troussier a-t-elle joué un rôle déterminant dans votre choix ?

BG : Oui, c’est ce qui m’a donné envie de tenter l’aventure, parce qu’il est en gros le manager-entraineur. Il gère tous les aspects du club et c’etait pour moi un gage de sécurité. En plus, c’est un coach qui est très connu.

FM : L’aspect financier a-t-il également joué un rôle ?

BG : Oui, bien sûr, ça compte toujours, mais ce n’est pas le plus déterminant.

FM : Découvrir un nouveau continent et une nouvelle culture, était-ce un frein ou au contraire une réelle envie ?

BG : Non, au contraire, je suis quelqu’un qui adore voyager et découvrir. J’ai commencé à 16 ans en venant a Metz, et si je pouvais je voyagerais vers d’autres pays tous les deux à trois ans.

FM : La barrière de la langue ne doit pas être évidente, commencez-vous à maîtriser quelques mots ?

BG : Oui, mais tout le staff parle français et il y a un traducteur en permanence avec nous. Je commence à maitriser quelques mots en chinois, et puis je prends aussi des cours toutes les semaines.

FM : Qui dit Chine dit forcément Nicolas Anelka et maintenant Didier Drogba. Avez-vous senti un réel engouement autour de ces deux joueurs depuis l’annonce de la signature de Drogba avec le Shenhua ?

BG : Oui, c’est clair. Mais avant eux, il y avait déjà beaucoup d’étrangers ici, mais pas aussi connus. Et je me dis que je ne suis pas le seul à venir ici, d’ailleurs nous avons joué contre Shenhua en coupe, j’ai eu l’occasion de croiser Anelka, et pour Drogba plus tard peut-être.

FM : Pensez-vous qu’à terme le championnat chinois pourrait devenir l’une des nouvelles places fortes du football mondial ?

BG : Je ne sais pas, mais il y a une chose qui est sûre : c’est qu’ils sont en train de se donner les moyens aussi bien en termes d’installations sportives que de moyens financiers pour attirer les grands joueurs et développer le football.

FM : Comment trouvez-vous le niveau de ce championnat ? Avez-vous été surpris par la qualité de vos coéquipiers ?

BG : Je pense que le championnat progresse de plus en plus grâce au niveau des étrangers qui y jouent. Il reste encore beaucoup à faire, mais il y a effectivement de très bons joueurs chinois qui peuvent réussir en Europe.

FM : Quels seront vos objectifs dans cette nouvelle aventure ?

BG : Marquer autant de buts que possible et gagner des trophées car même en Chine, c’est le souhait de tout footballeur.

FM : Avez-vous pour ambition de rester sur la durée en Chine ?

BG : Pourquoi pas, j’avais pour objectif de rester un an pour me faire une idée de la vie et du foot ici et je suis déjà très content. Donc oui, je peux prolonger l’aventure mais c’est encore trop tôt pour le savoir.

FM : Si jamais un club européen venait à se manifester, seriez-vous intéressé ?

BG : Si les conditions sont réunies, oui ! Mais pour être franc, à moins que ce soit un entraineur qui m’ait connu, il me sera peut-être difficile de trouver une Ligue 1 parce que je n’ai pas trop envie de revenir en Europe pour rejouer en Ligue 2. Je pense y avoir déjà fait mes preuves.

FM : Et dans ce cas, feriez-vous d’un retour en France une priorité ?

BG : Seulement pour jouer en Ligue 1 et dans ce cas peut-être que l’aspect financier passera en second plan.

FM : Vous qui avez explosé à Metz, quel regard portez-vous sur la descente du club lorrain en National ?

BG : Je suis vraiment très déçu mais, en même temps, je me dis que depuis que je suis arrivé à Metz, leur politique a toujours été la même. C’est à dire vendre les meilleurs et recruter pas cher, ou des joueurs libres. Je sais que le club n’a pas de moyens, mais on ne peut pas tenir comme ça longtemps. En plus l’un des meilleurs formateurs, Francis De Taddeo, n’est plus là-bas pour les jeunes. C’est vraiment dommage, j’espère surtout pour des gens comme le président Molinari qui doit être très mal qu’ils vont vite remonter.

FM : Vous êtes également passé par l’Allemagne. Quel regard portez-vous sur votre parcours outre-Rhin ?

BG : En Allemagne, à part ma première saison avec Aachen qui s’était très bien passée, je n’ai pas vraiment pris plaisir parce que les deux autres saisons, j’ai joué au milieu et ça ne s’est pas souvent bien passé. Mais ça reste un très bon souvenir parce que c’est un championnat fantastique où tous les stades sont remplis, avec une grosse ambiance.

FM : Enfin, un mot sur la sélection sénégalaise. Vous n’avez que 26 ans, pensez-vous donc encore à un retour en équipe nationale ?

BG : C’est possible, mais je ne pense pas que le sélectionneur va regarder en Chine pour prendre des joueurs. J’ai déjà joué 4 années de suite avec le Sénégal avec la génération de 2002 et c’était génial. Je ne sais pas si je pourrai un jour y rejouer, mais j’en suis très fier. Maintenant, je pense surtout à mettre ma famille à l’abri du besoin, et peut-être que si je reviens jouer un jour en Europe, ça se fera. On ne sait jamais.

Khaled Karouri