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Entretien avec Serigne Abdou Fatah Mbacké Falilou: « Nous devons la popularité du magal à Serigne Fallou »

Il est frère et proche de Serigne Mouhamadou Lamine Bara MBACKE FALILOU qui a fait de lui le porte-parole de la famille de Serigne Fallou. Dans cet entretien, Serigne Abdou Fatah revient sur la vie de Serigne Saliou et aborde l’historique du grand Magal de Toubai.


Rédigé par leral.net le Vendredi 20 Juin 2014 à 11:36 | | 0 commentaire(s)|

Entretien avec Serigne Abdou Fatah Mbacké Falilou: « Nous devons la popularité du magal à Serigne Fallou »
Vous étiez très proche du défunt Serigne Saliou Mbacké. Que retenez-vous de lui ?

Je voudrais commencer par saluer tous les musulmans particulièrement les talibés mourides et la famille de Khadimoul Rassoul. Je prie également pour que le Tout-puissant accorde sa grâce à Serigne Saliou Mbacké. Ce que je retiens de lui, c’est que Serigne Saliou est un musulman au vrai sens du terme. Serigne Touba, son père, disait de lui que tout ce qu’il demande à Allah, c’est parce que Dieu le lui a déjà accordé. La générosité et l’humanisme de Serigne Saliou sont connues de tous les musulmans et même de ceux qui ne sont pas musulmans. Mais Serigne Saliou était aussi un talibé (disciple) qui ne croit qu’en Serigne Touba. D’ailleurs, quand vous évoquez le nom de Serigne Touba devant lui, vous remarquez tout de suite le profond sentiment d’estime qu’il a pour son père.

Pouvez-vous revenir sur les relations qui vous unissaient personnellement à Serigne Saliou ?

Je suis un talibé de Serigne Fallou. Et Serigne Saliou avait une profonde considération pour mon marabout et père Serigne Fallou. C’est pourquoi Serigne Saliou a toujours eu de l’estime pour moi. A chaque fois que j’allais le voir pour un ziar (pèlerinage), il considérait que c’est son fils et talibé qui venait le voir.

Que dites-vous alors de Serigne Mouhamadou Lamine Bara Falilou ?

El hadji Mouhamadou Lamine Bara qui est aujourd’hui Serigne Touba (le représentant de Ahmadou Bamba) sur terre est mon grand frère et c’est Serigne Fallou qui nous a unis. D’ailleurs, c’est sur ndigël (ordonnance) de Serigne Fallou que j’ai donné le nom de mon fils aîné à Serigne Mouhamadou Lamine Bara. C’était en 1967. Au-delà du fait que Serigne Fallou nous a unis, il y a une estime mutuelle entre nous. Et ces relations de respect et d’estime se sont poursuivies après le rappel à Dieu de Serigne Fallou en 1968. Après le décès en 2000 de Serigne Mouhamadou Moustapha Mbacké dit Serigne Modou Bousso Dieng, Serigne Bara m’a choisi pour être à la tête de tout ce qu’il fait dans la famille. Et cela n’a pas changé jusqu’ici.

On dit de lui aussi qu’il est d’une grande humilité et plein d’humour ?

Cet humour et cette humilité constituent un héritage que Serigne Bara a tiré de Serigne Fallou. Seydou Nourou Tall aimait dire à Serigne Fallou qu’il est d’une grande humilité. Et Serigne Fallou lui répondait "humilité, mais aussi responsabilité". C’est ce que l’on retrouve chez Serigne Bara. Quand vous allez le voir, il est toujours disponible pour discuter, échanger sur tout. De la même manière, il ne perd jamais de temps pour porter des habits neufs ou de luxe pour aller à ses rendez-vous. Et Serigne Fallou était comme ça.

Il paraît aussi que c’est à Serigne Fallou que nous devons la popularité du Magal de Touba ?

C’est Serigne Touba qui avait demandé à tous les mourides de célébrer la date du 18 Safar parce qu’il disait que c’est à cette date qu’Allah lui a donné tout ce qu’il souhaitait. Mais le Magal n’était pas célébré à Touba. Chacun le célébrait chez lui avec ses propres moyens. A partir de juillet 1945, Serigne Fallou est devenu khalife suite au rappel à Dieu de Serigne Mouhamadou Moustapha. C’est à partir de son khalifat qu’il a demandé que le Magal soit célébré à Touba. A l’époque, personne ne voulait habiter Touba. Il n’y avait ni eau ni des routes. Mais Serigne Touba avait déjà vu ce que Touba est devenue aujourd’hui. Mais la popularité du Magal, nous la devons à Serigne Fallou qui le célébrait à Touba jusqu’à son rappel à Dieu en 1968(...)