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Entretien avec Sonhaibou CISSE: l'assistant parle de Serigne Saliou tel qu'il n'a jamais été raconté

Souhaibou Cissé assistant particulier du défunt khalif Serigne Saliou Mbacke, objet de beaucoup d'attaques lors de son séjour chez le guide suprême du mouridisme, et pendant une décennie, rompt le silence, un an et demi après le rappel à Dieu de dernier fils de Serigne Touba sur terre. Dans l'entretien qui suit le plus proche collaborateur du chef religieux de son vivant revient sur la vie et l'oeuvre de Serigne Saliou , ses relations avec les politiques, sa gestion des crises, et du patrimoine de la communauté mouride. Accusé d'escroc, arrêté par un de ses partenaires avec une somme de 400 millioins, Souhaibou Cissé tente d'expliquer ses démêlés avec la justice , tout en refutant son séjour en prison comme annoncé il y a quelques mois.


Rédigé par leral.net le Vendredi 17 Juillet 2009 à 14:27 | | 0 commentaire(s)|

Entretien avec Sonhaibou CISSE: l'assistant parle de Serigne Saliou tel qu'il n'a jamais été raconté
Walf Grand place : Qui est Souhaibou Cissé, cet ancien proche collaborateur, secrétaire et chargé de communication de Serigne Saliou Mbacké défunt khalif général des mourides ?
Souhaibou Cissé : Je m’appelle Serigne Souhaibou Cissé je suis né à Diourbel il y a moins de quarante ans, mon père s’appelait Serigne Mor Mbaye Cissé un grand maître coranique connu à travers le monde entier, il a reçu la visite de plusieurs chefs d’état africains et presque tous les fils de Serigne Touba de sa génération lui rendaient visite, il lui confiait même leurs fils qu’il enseignait le coran. Moi-même je suis un maître coranique j’ai appris par cœur les écrits divins, j’ai écris deux exemplaires du coran sans les regarder, ce qui signifie que si l’humanité perdait le coran, je peux en compagnie d’un ami comme moi réécrire le saint coran par la grâce de Dieu. Je suis un enseignant et je dispose de plusieurs Daraas à Touba et ailleurs. Je suis un fervent talibé de Serigne Saliou Mbacké. C’est dans la maison de mon père que j’ai pu voir de près en tant que jeunes talibé les présidents Senghor, Diouf, Wade opposant et plusieurs personnalités étatiques qui venaient recueillir les prières de mon père
Il y a un an et demi disparaissait feu Serigne Saliou Mbacké que peut-on retenir de ce grand érudit de l’islam ?
C’est extrêmement difficile de cerner la dimension de cet homme, je vous accorde à titre exceptionnel cet interview que j’ai refusé à beaucoup de journaliste depuis la disparition du saint homme, mais je vais tenter de vous dresser un peu le portrait de ce fils de Serigne Touba ; Serigne Saliou est la copie conforme de son père. Toute sa vie durant il avait comme objectif de s’investir pour l’islam et de travailler pour Serigne Touba son père. Pour illustration dans les premières années de son khalifat les gens qui n’avaient pas encore compris sa mission disaient qu’il aimait rassembler des terres, et quelques années après, tout le monde s’est rendu compte de sa capacité de valoriser ces terres, aujourd’hui Khelcom est un exemple patent. On n’a jamais vue dans l’histoire du monde un homme crée en un temps court un village de 15000 âmes avec toutes les infrastructures de devellopement jusqu’à ce qu’il soit érigé en chef lieu de communauté rural. Mieux la nourriture et l’entretien des personnes qui y vivent sont à sa charge. Et je vais vous dire aujourd’hui comment Serigne Saliou gérer le patrimoine de la communauté mouride. Depuis que je suis avec lui j’ai toujours constaté de visu la manière dont il séparait les adiyaas (cadeaux des talibés mourides). A chaque fois qu’il recevait un cadeaux en provenance d’une personnalité gouvernementale et d’un haut fonctionnaire il ne le mettait pas dans le compte du mouridisme, il le gardait dans un endroit sure,

et à chaque fois qu’une calamité naturelle nécessitant l’intervention de l’état était porté à sa connaissance il prenait cette argent pour venir en aide aux sinistrés, il l’a fait pour la Sonacos et pour des centaines villages dont les habitants frappés par une catastrophe naturelle venaient solliciter son aide. Par contre l’argent qui provenait des talibés regroupés en Dahiraas ou du fruit de son labeur à tr avers les champs qu’il exploitait et d’autres dons différents de ceux de l’état il les virait directement dans le compte de la communauté. C’est ce qui a permis quelques années avant sa disparition qu’il rassembla toute la communauté pour l’informer à travers les médias du montant de 10 milliards qu’il a pu gardé et qu’il compte réinvestir dans la ville de Touba si chère à Khadimou Rassoul son père. C’était le lancement officiel des chantiers de Touba qu’il a aujourd’hui légué à Serigne Bara Fallilou. Il arrivait même qu’un village entier vienne le solliciter des vivres de soudures, un forage, où une case de santé, jamais il n’a demandé l’intervention de l’état il débloquait toujours des dizaines de millions dans la discrétion ou la somme équivalente à la demande formulée qu’il remettait pour résoudre les problèmes des Sénégalais qui venaient vers lui. La nuit il distribuait des vivres dans les quartiers pauvres de Touba. On peut passer toute une journée à parler de ses bienfaits.

Comment vivait –il sa journée, avait il le temps de reposer vue l’affluence monstre des Talibés dans son domicile ?
Tout le temps que j’ai vécu avec lui, je ne l’ai jamais vue dormir comme nous le faisons pendant plusieurs heures. A chaque fois, en tant qu’être humain, il arrivait qu’il soit pris par le sommeil pour une courte durée de vingt minute, lorsqu’il s’en rend compte il se lève brusquement prononce le nom de Dieu avant de reprendre son exemplaire du coran même la nuit .Le matin après sa prière il rendait grâce à Dieu avec son chapelet, lisait le coran ensuite jusqu’au levé du soleil c’était devenue une habitude son corps s’est mortifié à ça. Après sa prière de l’aurore vers 10 heures il commençait ses audiences en recevant les Dahiraas et hôtes de marques qui venaient du monde entier jusqu’à 17H. Il arrivait parfois que je sente qu’il est trop fatigué, mais un jour ayant pitié de lui j’ai essayé de lui demander d’arrêter les dizaines lettres qu’il recevait chaque jour des talibés, pour se reposer un peu avant de continuer, il m’a dit : « Souhaibou à chaque fois que je lis une lettre je vois à la fin son auteur me dire : « Hormis Dieu vous êtes mon seul recours » et il (Serigne Saliou) disait toujours « je ne peux pas arrêter de lire ses lettres par crainte à Dieu qui m’a envoyé ses gens ». L’après midi après la prière il se repose quelque minutes avant de reprendre la lecture du coran jusqu’après 17 heures. Entre la prière du coucher du soleil et celui du soir il ne parle avec personne si ce n’est son seigneur à travers ses wirds. Les audiences nocturnes sont souvent réservées aux responsables des Daraas qui rendent comptent de la situation des enfants, et de leurs études. Il en profitait également pour partager des repas avec les enfants, discuter avec eux comme si c’était des adultes. Ceux qui l’ont connu avant qu’il ne soit khalif renseigne qu’il a toujours fonctionné ainsi sur le côté spirituel

Son langage était difficile à décrypter, dans votre fonction d’interpréte et de secrétaire général vous arrivez –t-il d’être corrigé par Serigne Saliou ?
Non je n’ai jamais été corrigé par Serigne Saliou de son vivant, car à chaque fois que je devais traduire ses propos dans la presse, on en discutait pendant plusieurs jours de sorte que j’avais pas besoin qu’il me rectifie, en plus le côté métaphysique faisait qu’à chaque fois qu’il me confiait une mission dans la presse mon esprit est tellement limpide et les mots arrivent comme si c’est lui-même qui parlait. Je parle sous votre contrôle, il arrivait qu’il me demande de parler sans même que je m’y prépare.

L’authenticité des propos dont vous disiez qu’ils émanaient de Serigne Saliou étaient souvent contestés par certains qui n’avaient pas confiance en vous cela vous choquez –t-il ?
Au début c’était le cas dans plusieurs sorties qu’on faisait sans la présence du khalif, mais à la fin de son khalifat tous nos propos étaient certifiés authentiques car tous ses sceptiques dont vous faites allusion ont reconnu qu’on avait comme humble et unique mission de servir Serigne Touba qui se trouve être Serigne Saliou. Et je précise que les questions qui concernent directement le mouridisme et les questions d’intérêt national qui engage la communauté nécessitant une communication étaient directement gérées par lui qui appelait la presse par mon biais, pour parler de sa propre bouche. C’est les appels du grand magal par exemple, quand il y avait l’épidémie de choléra etc.

Arrivait –il à Serigne Saliou de faire des démentis où de rappeler à l’ordre certains de ses proches ?
Absolument, je me rappel lors du conflit au sein de Matlaboul Fawzaini un communiqué de presse dans le quel il était dit que le khalif ne souhaite plus que les avis et annonces d’une des parties en conflit ne soit plus diffusé dans les radios de la place dont la votre, je vous ai appelé le même jour pour vous dire que le communiqué n’émane pas de Serigne Saliou, vous vous êtes exécuté là où une autre radio proche du mouridisme s’est laissé bernée quelques temps avant de venir vérifier. Ce jour c’est le khalif lui même qui a confirmé que ce communiqué n’était pas le sien et n’engage que son auteur. Lorsque les talibés de Cheikh Bétio Thioune s’étaient également attaqué au cortège d’Idrissa Seck et à des journalistes, par ma voie il avait condamné ses actes à travers vos ondes, et en direct, je me rappelle c’était dans le compartiment Ouest de sa maison.

Vous avez tantôt parler du conflit à Matlaboul Fawzaini comment gérait-il les conflits dans la communauté ?
IL avait une grande capacité d’écoute et abordait les choses avec sérénité, je ne peux pas en dire plus sur ce conflit car à l’époque il avait fait ce qu’il avait à faire en ne tranchant pour aucune des parties en conflits aujourd’hui le dossier est entre les mains de l’actuel khalif qui le gère comme il l’entend j’ai pas grand-chose à dire là-dessus.

Pour le cas spécifique du ranch de Doli par exemple comment l’a-t-il géré jusqu’à renoncer aux terres qu’il avait déjà acquises par le biais de l’état ?
J’ai beaucoup de respect pour la presse, mais ce problème a été trop amplifié au point que les gens lui ont donné une dimension qu’il n’avait pas atteint. Voilà ce qui s’est passé. Une partie du ranch avaient été octroyé à Serigne Saliou par Maître Abdoulaye Wade, les populations de Doli avaient-elles mêmes salué l’initiative. Serigne Saliou n’a cessé également de rappeler au cours d’entretiens privés qu’il avait avec nous dans sa maison, que la plus part de ses terres ont été acquises grâce à l’appui de la communauté peulh qui vivaient sur place. C’est le cas de Khelcom, Ndiapndalle, Ndiouroul, pour ne citer que ces villages là. Personne n’ignore les conflits traditionnels entre éleveurs et agriculteurs, mais le cas de Khelcom qui abrite chaque année des centaines de nomades peulh venus du Djolof à la recherche du pâturage illustre l’entente parfaite qui existait entre cette communauté et l’ex khalif général des mourides, il avait même ordonné qu’ils utilisent l’eau des forages sans contrepartie financière pour vous dire qu’ils avaient toujours intérêt à vivre avec Serigne Saliou.

En un moment donné, la crise avait pris des proportions telles que, Serigne Saliou avait jugé plus sage de renoncer aux terres du ranch de Doli après avoir reçu Maître Madické Niang en audience sur instruction de Wade. Ceci à quelques jours du démarrage des travaux champêtre confiés à feu Serigne Mbacké Sokhna Lô, qui était sur le point de partir. Le jour où il renonçait à Doli c’est moi-même qui devais informer par lettre feu Serigne Mbacké Sokhna Lô qui attendait chaque un autre Ndiguel pour exécuter les instructions de son guide jusqu’à son rappel à Dieu. Il l’a fait pour l’intérêt supérieur du pays et pour garder la cohésion et l’attente entre le pouvoir et les habitants de cette localité. Tous ceux qui pensaient qu’il était en colère se sont trompés, car il me disait un jour, que sa colère envers une personne est lié plutôt à son refus de s’acquitter des recommandations divines que de choses liées à ce monde ci- bas.

Maître Madické Niang avait –il demandé au khalif de renoncer ou l’a –t-il fait de son propre gré ?
Non il ne l’a pas demandé de renoncer.
Qu’est ce qu’ils se sont dit ?
J’ai vécu beaucoup de choses avec l’ex khalif, j’ai assisté à plusieurs audiences de personnalités étatiques religieuses etc. C’est vous dire que je détiens des secrets d’état, donc je suis astreint à une obligation de réserve. C’est tout ce que je peux vous dire sur ce sujet.

Le président Khadaffi devait également effectuer dans la même période une visite très contre versée, d’aucun dise qu’un fils du khalif s’était opposé à la visite parce que vous aviez empoché une somme de cinquante millions pour qu’il dirige la prière ?
C’est des histoires insensées qu’on raconte sur cette visite du colonel Khadaffi, aucun fils du khalif ne s’est opposé à sa venue à Touba, il ne devait pas également diriger la prière du vendredi. Tout le monde sait qu’il avait même écourté sa visite de Dakar pour des raisons personnelles. Ce qui s’est passé est très simple ; le président Khadaffi avait émis le souhait de rendre visite à Serigne Saliou après plusieurs demandes formulées. Lorsqu’il devait venir à Dakar quelques temps après, il a profité de l’occasion pour reformuler sa demande qui sera accepté par le khalif et informa Maître Wade qui avait même envisagé de l’accompagner. J’étais chargé avec Atou Diagne, Ch. Bétio Thioune, Moussa Niang et beaucoup d’autres proches collaborateurs du Khalif, à préparer l’accueil et l’hébergement des hôtes. Aussitôt des faucons tapis dans l’ombre ont commencé à véhiculer des informations comme celles dont vous faîtes allusion pour torpiller la visite et ternir notre image. Mais je vous jure sur le saint coran que je n’ai reçu aucun sou pour faire quoi que ce soit. Pour des raisons qui lui sont propres il est retourné d’urgence en Libye et la visite a été annulée .Beaucoup de gens qui revendiquait à l’époque leur proximité avec le khalif profiter de ce genre d’événement pour véhiculer de fausses informations ce qui est regrettable. Dés rumeurs disaient même que le Khalif m’a expulsé de la maison, à cause d’une longue absence et le jour de mon retour, il m’a fait travailler toute une journée devant des hôtes de marque dont une délégation gouvernementale dirigée par Habib Sy.

Parlant de Ch. Bétio Thioune que représentait cet homme dans la cours du khalif ?
Le khalif avait beaucoup d’estime et de considération pour Ch. Bétio Thioune qui est son talibé et ami. Je me rappelle un jour, Serigne Saliou informé d’une maladie grave de Ch. Bétio, s’est retiré spirituellement dans sa chambre personnelle pour prier pendant des heures pour lui, cela m’avait même étonné ce jour là, puis il m’a remis du sable dans laquelle il avait prié pour que j’aille remettre ça à Ch. Bétio Thioune. C’est en cours de route qu’on m’a appris qu’il était guéri et se rendait à Touba. C’est à Diourbel que je lui ai remis la commission après avoir effectué le déplacement sur Dakar. Ceci illustre l’affection de Serigne Saliou envers Bétio. Je voudrais d’ailleurs profiter de l’occasion pour appeler maître Madické Niang à faire de sorte qu’il se réconcilie avec Maître Wade. Tous deux sont des talibés de feu Serigne Saliou. Je crois que beaucoup de Sénégalais des hommes politiques en particulier revendiquent la réélection de Wade, si c’est réellement ça qui est l’objet de leurs dissensions, c’est un différent mineure qui ne doit pas separer ses deux hommes. Par respect à la mémoire de Serigne Saliou et quoi qu’on dise il a prêté main forte à Wade lors des élections présidentielles. Cette affection il l’avait pour tous ses proches collaborateurs, Makhtar Diakhaté, Moussa Niang, Saliou Diakhaté, Taib Diakhaté etc. C’est valable pour maître Wade, je ne lui ai jamais vu faire des remontrances au chef de l’état.

Des reproches vous ont été faîtes d’avoir interprété à votre manière un discours du khalif, insunuant la réélection de Wade en 2007 à quelques jours des élections moyennant une forte somme d’argent, vous confirmez ?
Encore une fois je vous renvoie à la cassette de l’annonce du grand magal faite par Serigne Saliou en 2007. Vous l’avez peut –être dans vos archives. C’est lui-même qui a clairement dit parlant des chantiers de Touba qu’il avait demandé à Maître Wade de suspendre le démarrage des chantiers de jusqu’après le magal pour éviter des embouteillages avec l’arrivée des engins. Comme les élections devaient se tenir avant le magal 2007, les talibés qui ont l’esprit averti ont fait des déductions métaphysiques pour conclure que Wade sera réélu quoi qu’il advienne. D’ailleurs j’ai craché sur un pactole de cent millions, la cassette a été bloquée pendant 24 par une grande personnalité qui m’avait dit à l’époque qu’on peut empocher ensemble une somme de 200 Millions et deux véhicules 4X4 grand confort en faisant chanter le pouvoir qui n’était pas sure de sa réélection. Par respect à Serigne Saliou j’ai décliné l’offre et ordonner qu’on mette la cassette sans contre partie financière. C’est dire qu’on a vu et entendu du tout durant notre séjour dans le domicile du khalif. Sur les questions politiques ses propos s étaient constants il traitait les hommes politiques au même pieds et ne s’intéressait à la chose politique

Quels étaient ses rapports avec les leaders de l’opposition ?
Ils les écoutaient tous avec une très grande attention et formulait des prières pour eux. Je vais vous faire une confidence, lorsque Idrissa est sorti de prison, il m’avait appelé pour me dire son souhait de réserver sa première visite à Serigne Saliou, mais des faucons tapis dans les ténèbres ont remis au khalif une papier dont il disait avoir tiré sur Internet rempli d’insultes et de propos désobligeant envers la communauté mouride. Un réunion pour se prononcer sur l’opportunité de sa venue avait failli torpiller la visite et n’eût été la capacité de discernement du khalif Idrissa Seck serait à jamais persona non gratta à Touba. Ce jour quand j’ai au khalif : « je ne crois pas qu’une personne qui sort fraîchement et décide de réserver sa première sortie à Touba puisse tenir de tels propos, a beaucoup influé sur la décision du khalif car je lui avais même dit que si la visite est annulée les repas ne le seront point ceci par l’entremise de Moustapha Diaw un de ses proches collaborateurs, avant minuit ce dernier m’a rappelé pour me dire que le khalif a donné son accord il faut dire à Idrissa de venir demain. Pour le front siggil Sénégal c’était la même chose je me rappelle un jour les leaders sont venus en campagne de dénonciation et d’explication des raisons du boycott des élections et la rupture du dialogue, pendant près d’une heure il les a religieusement écouté déverser leur bile sur Wade avant qu’il ne prie pour la réussite de leur mission. Un homme comme Moustapha Niasse était son ami de longue date avant même qu’il ne soit khalif. Macky Sall est la dernière personnalité politique à rencontrer Serigne Saliou à cinq jours de son rappel à Dieu, c’était en présence de S Moustapha Saliou venu au chevet de son père malade, et qui a tenu à recevoir le président de l’assemblée de l’époque. Je me rappelle il lui avait dit « Pour rien au monde, ne sort jamais de propos déplacés envers Abdoulaye Wade quelque soit le degré de vos hostilités »

Quelques mois après sa disparition des dissensions sont apparus entre les talibés de Serigne Saliou et le nouveau khalif Serigne Bara Fallilou sur un litige foncier est ce à dire que les relations entre l’ex et le nouveau patron du mouridisme n’étaient pas au beau fixe ?
Je n’étais pas sur place à l’époque, mais je n’ai jamais eu échos de dissensions entre les deux hommes. Serigne Bara Fallilou est un fils de Serigne Saliou Mbacké parce tout le monde connaît l’affection de son père envers Serigne Saliou. Pendant plusieurs années, Serigne Fallilou avait détaché Serigne Bara qui conduisait une 404 bâche appartenant à Serigne Saliou. Il avait beaucoup de respect pour lui et venait souvent lui rendre visite. Je me rappelle un jour, je partais à Dakar pour une commission urgente de Serigne Saliou, en même temps Serigne Bara avait profité de l’occasion pour me donner une commission. Arrivée dans la capitale en compagnie de son fils Serigne Saliou Bara, j’ai accompli tardivement la mission que le khalif m’avait confié, et si je ne passe pas la nuit celle de Serigne Bara ne sera pas accomplie, lorsque je l’ai appelé pour demander son autorisation de passer la nuit, il(Serigne Saliou) m’a dit « Même si tu devais rester un mois à Dakar, ne rentre jamais tant que la mission que t’a confié Serigne Bara Fallilou n’est pas terminée ». Donc si j’entends après sa disparition qu’ils ne s’entendaient pas ça me surprend. Et puis tout le monde sait comment fonctionne la hiérarchie mouride.

Depuis la disparition de Serigne Saliou Mbacké on ne voit plus Souhaibou Cissé très craint par les autorités dans la ville de Touba qu’êtes vous devenus aujourd’hui ?
J’avais une mission à mener auprès du khalif, elle est terminée maintenant je suis un homme d’affaire je m’occupe désormais avec des amis partenaires de mon entreprise. En plus je n’habite pas Touba, je suis de Diourbel et le jour où je quitterai ce monde j’aimerais être enterré au côté de mon père Serigne Mor Mbaye Cissé qui repose à Diourbel

La presse faisait état de votre séjour en prison pour escroquerie et abus de confiance sur un étranger, depuis quand êtes vous sorti de prison ?
(Il change de mine) Encore une fois j’ai beaucoup de respect pour la presse mais celle qui avait parlé de mon arrestation a menti sur toute la ligne. Elle n’a même pas pris la peine de recouper cette fausse information. Je n’ai pas encore fait la prison de ma vie, vous voulez connaître la vérité je vais vous le dire aujourd’hui. J’ai beaucoup de partenaires étrangers que j’ai connu à travers mes nombreux voyages dans le monde, et les relations que j’avais avec beaucoup de président Africains et des hommes d’affaires qui venaient au Sénégal rendre visite à mon père Serigne Mor Mbaye Cissé de Diourbel que tout le monde connaît. J’avais monté une entreprise d’importation de farine avec un ami étranger que j’ai moi-même amené au Sénégal, lorsque nous avons acheminé vers le Sénégal des centaines de tonnes de farine on s’est finalement rendu compte que les transactions et les taxes douanières ont été plus élevées que nos estimations à cause du protectionniste sur le farine local, nous avons subit une grosse perte. Mon associé a estimé que je lui ai fait subir des pertes de 400 millions de francs CFA et il porté plainte au tribunal régional de Diourbel. La police chargée de l’enquête m’a interpellé et gardé à vue, le surlendemain j’ai été présenté au procureur qui a confisqué mon passeport avant d’ouvrir une information judiciaire et de me donner une liberté provisoire.

Après quelques mois d’information le tribunal statuant en premier ressort m’a finalement condamné à payer 50 millions au lieu de 400 millions. Mon avocat voulait interjeter appel mais j’ai refusé estimant que la somme n’en valait pas la peine, car l’écart entre les deux sommes signifie que je suis victime d’une cabale. C’était en 2001 le khalif était encore vivant. Entre temps nous nous sommes retrouvé mon associé et moi pour arrondir les angles, j’avais des terrains estimés à plus de cent millions que je lui ai cédé. Tout été rentré dans l’ordre jusqu’en 2008.Mais quelques mois après le décès de Serigne Saliou des gens mal intentionnés croyant que je me réfugier derrière le khalif l’influencèrent. Il déposa une nouvelle plainte et le tribunal de Diourbel me condamna à trois mois ferme et des dommages de soixante millions à lui payer, immédiatement j’ai fait un appel qui suspend la peine. Nous nous sommes une nouvelle fois retrouvés pour régler le différent à l’amiable. J’ai fait appel simplement pour nettoyer mon casier judiciaire en tant qu’homme d’affaire car j’ai beaucoup de Daraas à Touba, après Serigne Saliou je suis la personne qui dispose le plus de Daraas à Touba, et je veux toujours nourrir les talibés qui les fréquentent du fruit de mon labeur. L’argent que je gagne est à 90% issus de mes contacts à l’étranger et des retombées financières de l’entreprise que je gère. J’ai construit ici (Touba) un Daras d’une valeur de 100 millions, j’a aussi signé des conventions avec des universités dans le monde, et j’ai pu décroché un projet de construction d’une bibliothèque islamique nationale, tout sur font propre à Diourbel donc si la presse parle d’escroc en faisant allusion à moi c’est des propos regrettables et mal fondés.
Pour me résumer que c’est des cabales de gens mal intentionnés qui tentent de me détruire mais Dieu merci j’ai un casier judiciaire vierge.

Mais où est ce que vous avez pris tout cette argent ?
Je vous ai dis que j’ai partenaires à l’étranger avec qui je travaille dans mon entreprise qui génère des bénéfices. Plus mes relations personnelles.
Qu’est qui vous a le plus marqué après plusieurs années de travail auprès de Serigne Saliou et dans votre vie quotidienne?
C’est son affection pour les enfants. Un jour lorsqu’une maladie avait fait plusieurs décès dans le Daraas de Ndiapndalle, Serigne Saliou informé m’a demandé ce qu’il y avait lieu de faire pour sauver les jeunes talibés. Séance tenante j’ai pensé à une ancienne connaissance Italienne que j’ai perdu de vue pendant des années, ce j’ai dit au marabout : « Prie ton seigneur pour que je puisse l’avoir au téléphone je sais qu’il a une solution» C’est à peine que j’eus appeler qu’il décrocha son téléphone. Informé de la gravité de la maladie il a fait prélever le sang des malades que le khalif a transporté par avion jusque dans un laboratoire au USA. De labàs il a été décelé du poison issu de pesticide qu’on avait utilisé dans les champs de légumes. Immédiatement des médicaments ont été acheminés et la maladie a disparue. Un jour aussi la femme de Ch. Diop de la CNTS /FC est venu remettre une lettre au khalif pour qu’il prie pour son mari emprisonné, ce jour j’ai vu le khalif très triste formuler des prières, mais chaque jour il me demandait des nouvelles de cette dame désoeuvrée jusqu’à ce qu’un jour il apprend sa sortie de prison. C’est dire qu’il ne solliciter pas d’intervention auprès de la justice mais prier toujours pour les personnes en difficulté. Dans ma vie personnelle je rappelle que ma rencontre avec le président sur sa demande quelques années avant sa mort cela m'a beaucoup marqué
C'était un ami de mon père il a dit beaucoup de choses sur la nation Sénégalaises et son évolution parce que j'avais sollicité qu'il me permette de lui poser des questions.

Votre dernier mot ?
Rendre grâce à Dieu, qui m’a permis de travailler pour un fils de Serigne Touba jusqu’ à ce qu’il soit rappelé à Dieu, remercier le groupe Walfadjiri qui n’a jamais failli à sa mission d’éthique et de déontologie surtout dans une ville difficile comme Touba, et même partout dans le pays, je demande pour finir au Sénégalais d’être plus unis et attentifs sur ce que nous avons de commun. Que Dieu nous préserve de la médisance et de la calomnie.
Propos recueilli par
EL MODOU GUEYE

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