Le virus détecté est génétiquement lié à une souche  de PVDV2 confirmée dans le district de Siguiri, dans la région de Kankan  en Guinée en août 2014 et qui depuis plus de 2 ans circule à travers les frontières internationales sans détection.

Le risque de propagation de ce virus est jugé élevé. Aussi, il a une capacité de provoquer des cas de paralysie chez l’homme et même de tuer. L’émergence et la diffusion de PVDV2 révèlent le faible niveau d’immunité de la population contre ce virus. La cause principale  réside dans les faibles taux de couverture vaccinale en Guinée. Par conséquent, le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO) doit être administré à plusieurs reprises afin de stopper l’épidémie et de protéger les enfants.

Les ministères de la santé des deux pays concernés (le Mali et la Guinée), l’OMS et les autres partenaires mènent actuellement des investigations pour déterminer les circonstances dans lesquelles ce virus est apparu et a circulé. En même temps, les opérations d’urgence pour une réponse forte et appropriée sont en train d’être organisées dans les deux pays pour arrêter la circulation du virus et mettre  rapidement fin à l’épidémie.

« Dès que les résultats de laboratoire ont confirmé l’apparition de ce nouveau virus, des actions immédiates ont été entreprises pour organiser le plus rapidement possible les activités de vaccination appropriées et ciblées, conformément aux récentes directives de l’Initiative Mondiale pour l’Eradication de la Poliomyélite (IMEP), » explique le Dr Lucien Manga, Représentant par intérim de l’OMS au Mali.

 

«Le gouvernement de la Guinée et ses partenaires sont informés et nous avons commencé à évaluer toutes les ressources disponibles afin de préparer la campagne, » explique le Dr Mamoudou Harouna Djingarey, Représentant adjoint de l’OMS en Guinée.

L’opération d’urgence doit comprendre au moins trois campagnes de vaccination de haute qualité pour arrêter toute propagation possible à d’autres communautés.

Il est très important que les populations veillent à ce que tous les enfants de moins de cinq ans soient vaccinés au cours des trois passages de campagne contre la polio. Au Mali, la première campagne commencera dès cette semaine et dans les 14 jours en Guinée suivant les directives en vigueur.

L’expérience acquise dans d’autres pays nous apprend que les campagnes de vaccination de masse doivent être minutieusement planifiées, préparées et conduites avec une bonne supervision afin qu’elles soient les plus efficaces possible. Par ailleurs, les activités de surveillance, de mobilisation sociale sont des facteurs clés de réussite.

En outre, les systèmes de vaccination de routine devraient être rapidement renforcés dans ces deux pays afin de maintenir le niveau d’immunité des populations et d’éviter ainsi la survenue d’épidémies de poliomyélite dues à des virus de types sauvage ou dérivé.

La poliomyélite est une maladie dévastatrice hautement contagieuse qui touche principalement les jeunes enfants dans les zones où l’hygiène et l’assainissement ne sont pas adéquats.

Le virus de la poliomyélite pénètre dans l’organisme par la bouche et se propage facilement par l’intermédiaire des matières fécales contaminées à travers la nourriture et l’eau. Il envahit le système nerveux et peut provoquer une paralysie permanente ou la mort. Les premiers symptômes de la maladie sont la fièvre, la fatigue, les céphalées, les vomissements, la raideur de la nuque et des douleurs dans les membres.

L’OMS continuera à soutenir les ministères de la Santé du Mali et de la Guinée pour renforcer la surveillance épidémiologique de ce virus afin de détecter en temps opportun toute épidémie ; en particulier, elle conduira toute action nécessaire y compris des activités de vaccination dites de ratissage de très haute qualité  en vue d’interrompre toute transmission du poliovirus.

Source : OMS