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Et, pourtant Aminata Touré avait sifflé la fin de la justice partisane...

L'époux de l'ex-ministre de la Justice du Sénégal, qui a commis une incartade aussi grave (outrage à agent dans l'exercice de ces fonctions, voies de faits et trafic d'influence) a été purement et simplement relaxé. Or, pour moins que ça, des gens ont été inculpés.


Rédigé par leral.net le Mercredi 16 Décembre 2015 à 10:46 | | 0 commentaire(s)|

Et, pourtant Aminata Touré avait sifflé la fin de la justice partisane...
Les Sénégalais qui désiraient tant la rupture avec une justice partisane avaient nourri l’espoir avec la nomination d’Aminata Touré au département de la Justice. L'on se rappelle qu'au sortir de la cérémonie de passation de service avec Cheikh Tidiane Sy en avril 2013, celle qu'on surnomme Mimi avait carillonné la fin du règne de la justice politicienne. Malheureusement, elle a déçu avec ce qu'il est convenu d'appeler le "cas de son mari". Monsieur Coulibaly, pourtant mis aux arrêts par le pandore en faction devant le parking du salon d’Honneur de l'aéroport de Dakar, a été extirpé des mains de la maréchaussée.

Pour la gouverne de ceux qui n'ont pas suivi cette affaire, Monsieur l'époux de l'ancienne "Toute Puissante" ministre de la Justice puis Premier Ministre Aminata Touré a frôlé de peu la garde à vue samedi 12 décembre 2015 dernier. Et pour cause, Monsieur Coulibaly s'en est pris à un gendarme venu juste lui signifier que son véhicule ne pouvait pas être stationné dans le parking du Salon d'Honneur de l'aéroport L.S.S. Il s'en est suivi un échange de propos indignes de l'époux d'un ancien PM puisque le nom d'Aminata Touré a été invité dans ce débat de bas étage par un mari qui pensait qu’être l’époux d'un tel était toujours une clé qui ouvrait toutes les portes. Fort heureusement pour lui, la hiérarchie de la Gendarmerie a plié devant les pressions et interventions tout azimuts.

"Vous ne savez pas qui je suis ? Je suis l'époux d'Aminata Touré dite Mimi" a laissé entendre, selon Libération, Monsieur Coulibaly au gendarme en faction qui lui a juste dit qu'il était interdit de stationner devant le parking. Et, Monsieur de pèter un cable en traitant le pandore d'"ignorant" lorsque celui-ci lui répond qu'il ne connait pas Mimi Touré. La suite est connue. Monsieur Coulibaly sera alpagué, mis au "frais". Mais puisque Monsieur n'est pas "n'importe qui", comme il s'est identifié, il sera sauvé d'une inculpation. Or, pour moins que cela, des citoyens ont été écroué, jetés dans les lugubres dédales de la prison.

De nombreux Sénégalais, particulièrement des citoyens lambda, se sont alors rué vers les fameuses émissions "wakh sa khalaat" (sur la bande Fm) entre autres forums des réseaux sociaux pour s'accorder à fustiger la libération de Monsieur le "Tout Puissant" mari de Mimi. "Cela donne le sentiment, conforte ceux qui croient encore que rien n'a changé au Sénégal, bref il y a encore cette impunité tant décriée des puissants", fulmine cette dame, sous le sceau de l'anonymat, l'injure à la bouche.

En somme, le "cas du mari de Mimi" a provoqué l'indignation de franges de la société sénégalaise, d'organismes de la société civile, entre autres acteurs politiques particulièrement les opposants au régime marron. Beaucoup y voient le symbole d'une justice à deux vitesses dans laquelle les puissants à l'image de M. Coulibaly sont épargnés.

D'aucuns se sont offusqués que le Sénégal en soit encore à ce stade où l'on note une justice impitoyable pour les citoyens ordinaires dans la vie quotidienne et une justice clémente pour les citoyens exceptionnels à l'image du mari de Mimi. Alors que la bonne dame avait juré la main sur le coeur que : "rétablir l’Etat de droit et mettre fin à l’impunité constituent la première priorité de l'Etat". Elle venait de prendre les manettes de la Justice des mains de Cheikh Tidiane Sy (au fait, que devient ce jadis "Tout Puissant" Monsieur?).

D'aucuns, au niveau de l'aéroport, se posent encore la question de savoir quelle mouche a vraiment pu piquer Monsieur Coulibaly pour s'emporter de la sorte. D'autant plus qu'il n'avait pas de voyage prévu ce jour pour ce dernier.

Et pourtant la mesure interdisant le stationnement des véhicules non dépourvus de macarons officiels de la Présidence et du ministère des Affaires étrangères était de mise depuis le jour où un conseiller de la Présidence accompagnant le Chef de l'Etat avait "oublié" sa voiture sur le parking du salon d'Honneur pendant plusieurs jours sans que l'on sache qui était le propriétaire du dit véhicule. Une panique monstre avait secoué les services de sécurité de l'aéroport et c'est finalement par remorque que ce véhicule a été mis à l'abri en attendant son propriétaire. Qui plus est, en ces temps d'incertitude sécuritaire, Monsieur le "Tout Puissant" époux de Mimi Touré devait être la dernière personne à s'offusquer devant une telle mesure.

Après cette douloureuse aventure, certaines langues ont commencé à se délier sur le secret Monsieur Coulibaly quasi inconnu du commun des Sénégalais. Un proche de l'ancienne PM nous confie que Monsieur "est un habitué des faits et s'emportait pour un oui ou pour un non surtout quand Mimi était aux affaires". Pour preuve, ce proche nous édifie sur l'enfer qu'auraient vécu certains gendarmes en service pour l'ancienne Pm du fait de son époux.

Invité à être plus explicite, notre source nous confirme que Mimi était obligée de lui coller son garde du corps favori un certain "Sniper" qui le surveillait comme du lait sur le feu. L'on se demande où devait être "Sniper" ce jour pour que Monsieur aille créer cet esclandre dont se serait passée bien volontiers l'ancienne PM qui est dans une position inconfortable.

Malheureusement la sortie de Mimi Touré tentant de défendre son époux était des plus maladroites car exaspérant plus les citoyens lambda à qui on n'aurait jamais pardonné cette incartade. Mimi offre ainsi à ces pourfendeurs matière à débattre !

dakarposte.com