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"Et si la BCEAO se rendait plus utile pour nos économies africaines, avec une baisse progressive de son taux principal directeur ?" (par Babacar Ba)

Rédigé par leral.net le Mercredi 27 Septembre 2017 à 14:15 | | 0 commentaire(s)|

Mon point de vue sur la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest : Et si la BCEAO se rendait plus utile pour nos économies africaines, avec une baisse progressive de son taux principal directeur ?

Le taux d’intérêt du guichet de prêt marginal est à 4,50% selon le dernier communiqué de la BCEAO en septembre 2017. Ce taux principal ou de refinancement minimum est utilisé pour les prêts de la Banque Centrale aux établissements bancaires qui ont besoin de liquidités à court terme. Autrement dit, c'est le taux au jour le jour auquel la Banque centrale prête des liquidités aux banques commerciales.

Un autre communiqué du Directeur national de la BCEAO au Sénégal annonçait qu’au titre des résultats 2016, les bénéfices des banques au Sénégal ont grimpé à 63 milliards mais que celles-ci ont maintenu inchangés leurs taux de base bancaires à l’intérieur d’une fourchette comprise entre 7% et 9%. Ce qui place le taux de base moyen aux alentours de 8%. Le taux de base bancaire (TBB) est le taux d'intérêt annuel fixé par une banque et qui sert de base au calcul du prix des crédits qu'elle consent à certains de ses clients, notamment les TPE et PME.

Les banques commerciales sont donc censées répercuter l’évolution du taux de refinancement minimum sur les taux d’intérêt qu’elles accordent à leurs clients, particuliers ou entreprises.
Cela signifie que si la BCEAO diminue son taux, elle peut favoriser les crédits et donc, relancer les investissements.

Avec un taux à zéro (c'est le cas de la Banque Centrale Européenne), les banques vont pouvoir se financer sans frais auprès de la BCEAO, et devraient ainsi abaisser les taux qu’elles pratiquent auprès de leurs clients qui s’endettent. Les placements des épargnants auprès des banques ne rapporteront plus rien, ce qui doit les inciter à consommer plutôt qu’à thésauriser. 

Ces mesures fortes pourraient aider à réconcilier les deux sœurs ennemies que sont la banque et la PME dans notre pays. Les banques doivent mieux soutenir l’investissement des entreprises, pour plus de productivité et de création de valeurs et de richesses pour nos populations. 

A défaut de se prononcer librement sur le débat crucial du franc CFA, les autorités de la BCEAO peuvent se rendre plus utiles pour nos économies africaines, avec l’abaissement des taux directeurs de la banque centrale.

Babacar BA
Président Alternatives Citoyennes