Ce lundi matin, dans la capitale Addis-Abeba, on parlait essentiellement du terrible bilan du festival Irreecha, la fête la plus importante de la nation oromo, et qui rassemble chaque année une foule impressionnante autour de chansons et de prières. Comment une telle tragédie a-t-elle pu se produire ? C'est la question, en tout cas, qui occupe les éditorialistes des quelques journaux de la capitale, selon l'un d'eux contacté par RFI ce lundi matin.
Même parmi les partisans du gouvernement, on ne cache pas sa tristesse, bien sûr, mais surtout son incompréhension devant ce qui semble être un manquement cruel des forces de sécurité. De son côté, le gouvernement fédéral se veut à la hauteur du choc : il a décrété trois jours de deuil national. Les radios FM diffusent surtout de la musique. Et le Premier ministre, dans une déclaration télévisée, a fait part de sa peine pour les victimes, tout en dénonçant les « forces du désordre » qui ont, selon lui, causé le mouvement de panique.
Sa cible ce sont bien sûr les nationalistes oromos, et notamment le Front de libération oromo, basé en Erythrée, qu'il accuse de manipuler les manifestants, et ce depuis près d'un an : la région a été régulièrement le théâtre de manifestations contre la marginalisation de cette nation, des manifestations réprimées dans le sang par le gouvernement qu'il dirige.
rfi