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Euro 2012 : pourquoi l’Italie peut battre l’Espagne

En phase de poules, les deux équipes s'étaient neutralisées (1-1). En finale ce dimanche soir à Kiev, la Squadra Azzurra peut croire en ses chances de priver la Roja d'un triplé historique.


Rédigé par leral.net le Dimanche 1 Juillet 2012 à 11:22 | | 0 commentaire(s)|

Euro 2012 : pourquoi l’Italie peut battre l’Espagne
Avant l’Euro, personne ou presque n’aurait misé un centime sur la présence de l’Italie en finale, dimanche 1er juillet à Kiev. Mais parce que la Squadra Azzurra a dans ses rangs deux des meilleurs joueurs du tournoi avec Gianluigi Buffon et Andrea Pirlo. Parce que son sélectionneur Cesare Prandelli a opéré une révolution du jeu et des mentalités. Et parce ce que le football italien revient de loin après une nouvelle affaire de paris truqués (le Calcioscommesse), les Azzurri peuvent croire en leurs chances de priver l’Espagne d’un triplé historique Euro-Coupe du monde-Euro.

Buffon et Pirlo font de la résistance

"Pour aller au bout d’une grande compétition, vous avez besoin d’un joueur a part", expliquait il y a peu le mythique attaquant batave Marco Van Basten. Avec Gianluigi Buffon et Andrea Pirlo, l’Italie en compte deux. Chacun à leur poste, ils sont sans doute ce qui se fait de mieux sur la planète foot.

Le premier est un rempart presque infranchissable. Gianluigi Buffon aimante les ballons. Tous les amateurs de foot se souviennent de son arrêt décisif sur une tête rageuse de Zinedine Zidane en finale de la Coupe du monde 2006. Gianluigi Buffon, 34 ans, est comme le bon vin : il se bonifie avec l’âge. Cette saison, la douzième de sa carrière au plus haut niveau, est l’une des plus abouties. Champion d’Italie avec la Juventus, le capitaine italien a aussi et surtout mené la Squadra Azzurra vers les sommets.

De son but, Gianluigi Buffon est le mieux placé pour admirer Andrea Pirlo, son partenaire à la Vieille Dame. D’une année son cadet, lui non plus ne semble pas touché par le poids des ans. Faux lent, il éclaire le jeu italien de ses passes millimétrées. Placé devant la défense, la tête toujours haute, Andrea Pirlo allie élégance et efficacité. En cinq matchs disputés, il a délivré deux passes décisives et inscrit un but. Mais c’est sa panenka toute en douceur dans la séance de tirs au but face à l’Angleterre qui restera longtemps dans les mémoires.

La révolution Prandelli

Sans Gianluigi Buffon et Andrea Pirlo, l’Italie ne se serait sûrement pas hissée jusqu'en finale. Mais sans les fantasques attaquants Antonio Cassano et Mario Balotelli non plus. Leur présence dans le groupe italien est le symbole de la révolution opérée par Cesare Prandelli. Son prédécesseur, Marcello Lippi, champion du monde en 2006, les trouvait ingérables. Cesare Prandelli en a fait des pièces essentielles de son équipe. Un pari osé mais largement gagné par l'ancien joueur de la Juventus.

Antonio Cassano, opéré du cœur il y a moins d’un an, est dans cet Euro le prolongement d’Andrea Pirlo en attaque. Dynamiteur de défense, passeur, butteur, le Milanais a enfin acquis, à 29 ans, la maturité qui lui faisait défaut. "Super Mario", le surnom donné à Balotelli, est, lui, encore un enfant terrible, célèbre pour ses frasques.

Mais avec trois buts dont un doublé en demi-finales, le premier noir à porter les couleurs de l’Italie en compétition officielle, est devenu, à 21 ans, le canonnier en chef de la Squadra Azzurra. Grâce à Cesare Prandelli à qui il a dit vouer une reconnaissance éternelle. "Un entraîneur devient un grand entraîneur s’il a de grands joueurs", a modestement répondu l’intéressé. Certes. Mais le technicien italien est pour beaucoup dans l'éclosion de "Super Mario".

"Rapprocher l'équipe des gens"

Arrivé à la tête de la sélection après le fiasco de la Coupe du monde 2010, le Lombard a non seulement rajeuni la Squadra Azzura, mais aussi fait évolué les mentalités. Le jour de sa prise de fonction, il choque les Italiens en affirmant que "les résultats ne sont pas une priorité." Pour lui, qui a perdu son père à 17 ans et sa femme en 2007, emportée par un cancer, "la priorité, c’est de rapprocher l’équipe des gens." Comment ? En pensant d'abord à jouer plutôt qu'à défendre. Un bouleversement au pays du Catenaccio.

A quelques jours de l'Euro, rattrapé par le calcioscommesse, Cesare Prandelli prend une nouvelle fois l’Italie à contre-pied. "Si besoin, nous n'irons pas à l'Euro, promet-t-il. Si on nous dit que pour le bien du football, nous ne devons pas participer à ce tournoi, pas de problème !" Aujourd'hui, la Squadra Azzurra est en finale. Et peut perpétuer la tradition qui veut qu'elle remporte un titre majeur les années de scandales, comme en 1982 (Totonero) et en 2006 (Calciopoli). Une raison de plus de croire en elle.