leral.net | S'informer en temps réel

"Exfiltré" à Dakar: Adama Barrow s’est-il senti en danger à Banjul ?


Rédigé par leral.net le Lundi 16 Janvier 2017 à 08:48 | | 0 commentaire(s)|

Si Adama Barrow a voyagé dans l’avion présidentiel – à la demande de la Cédéao selon un proche du président Macky Sall - l’embarquement à Bamako comme le débarquement dans la nuit à Dakar, se sont déroulés dans le plus grand secret et à l’abri des regards, même de ceux de l’équipe du chef de l’Etat sénégalais.
Si Adama Barrow a voyagé dans l’avion présidentiel – à la demande de la Cédéao selon un proche du président Macky Sall - l’embarquement à Bamako comme le débarquement dans la nuit à Dakar, se sont déroulés dans le plus grand secret et à l’abri des regards, même de ceux de l’équipe du chef de l’Etat sénégalais.
 
Adama Barrow est à Dakar. Une situation particulière puisqu’il est censé prendre ses fonctions dans 4 jours, le jeudi 19. Une cérémonie qui aura lieu, affirment ses proches.
 
 Le séjour du futur président de la Gambie serait justifié par des raisons de sécurité. Le choix de la capitale serait lui géographique, mais cette présence est au final très complexe à gérer pour l’Etat du Sénégal. Reste que ce départ de Gambie, cette escale à Bamako lors du sommet Afrique-France et maintenant ce séjour, posent question quant à la stratégie d’Adama Barrow mais aussi de la Cedeao.
 
Si Adama Barrow a voyagé dans l’avion présidentiel – à la demande de la Cedeao selon un proche du président Macky Sall - l’embarquement à Bamako comme le débarquement dans la nuit à Dakar, se sont déroulés dans le plus grand secret et à l’abri des regards, même de ceux de l’équipe du chef de l’Etat sénégalais. Invisible à l’arrivée, invisible depuis. Difficile de savoir où est logé Adama Barrow, il serait dans un grand hôtel de la place.
 
Adama Barrow s’est-il senti en danger à Banjul ? C’est aujourd’hui le seul argument qui justifie son départ pour Bamako. Car dans la capitale malienne, la Cedeao, si elle a cherché, une fois de plus, à faire pression sur Yahya Jammeh, a échoué. Le futur président gambien a certes eu le droit à une photo avec François Hollande mais c’est à peu près tout, il était hors de question pour l’Elysée d’aller plus loin, car Adama Barrow n’a pour le moment aucune légitimité constitutionnelle.
 
«Demander à Adama Barrow de garder le silence jusqu’à l’investiture»
 
« L’idée, la stratégie, c’est de demander à Adama Barrow de garder le silence jusqu’à l’investiture », indique une source à la présidence sénégalaise. « Il faut éviter de mettre de l’huile sur le feu », complète un cadre du ministère des Affaires Etrangères. Pourquoi ce silence, cette discrétion ? Car ce séjour d’Adama Barrow va compliquer un peu plus des relations déjà extrêmement tendues entre Macky Sall et Yahya Jammeh.
 
Et l’homme fort de Banjul a dû voir rouge lorsqu’il a appris l’arrivée à Dakar de celui qui est censé lui succéder dans 4 jours. D’autant plus qu’Adama Barrow n’a aucun statut officiel avant l’investiture du 19 janvier. Et Macky Sall sait que Yahya Jammeh est prêt à sauter sur toute faute politique pour justifier son choix de refuser la victoire d’Adama Barrow.
 
Difficile désormais d’imaginer la suite. La Cedeao souhaite à nouveau tenter la négociation, pousser Jammeh à quitter le pouvoir en douceur. « Depuis sa victoire, le Sénégal a tout fait pour qu’Adama Barrow reste en Gambie », explique un diplomate occidental qui poursuit : « car quitter son pays, ça peut être vu comme un début de défaite et désormais la Cedeao a un timing très court pour sortir de l’impasse ».
 
L'entremise d'un chef traditionnel d'ethnie Diola
 
La diplomatie régionale va s’efforcer, d’ici à l’échéance du 19 janvier, de convaincre le chef de l’Etat gambien sortant d’obtempérer, en utilisant les canaux habituels, mais aussi en faisant appel à un chef traditionnel d’ethnie Diola (l’ethnie de Yahya Jammeh) qui a été sollicité par la présidence bissau-guinéenne.
 
La prestation de serment d’Adama Barrow aura lieu « quoi qu’il arrive » le jeudi 19, indique une source diplomatique ouest-africaine. Mais pas forcément au grand stade de Banjul. Les textes gambiens, selon cette source, prévoient en effet la présence d’un seul juge au minimum de la Cour suprême. Et ils disent que cette investiture doit avoir lieu sur le territoire gambien, mais sans établir de restriction, ce qui ouvre la porte à une multitude de possibilités.
 
Selon le scénario prévu par les pays ouest-africains, Adama Barrow devrait être très vite reconnu par la Cedeao, l’Union africaine et l’ONU après sa prestation de serment.
 
Faudra-t-il en venir à l'usage de la force, si Jammeh n’obtempère pas ? C’est possible, dit notre source. Les états-majors de tous les pays de la Cedeao,  à l'exception de la Gambie, sont en concertation depuis plusieurs semaines à Abuja et ont mis au point un plan d’intervention militaire dans lequel le Sénégal jouerait un rôle de primordial.
 
Source rfi.fr