Leral.net | S'informer en temps réel

Expulsée de Touba pour consommation d'alcool, l'ex-épouse du guide des Thiantacounes livre sa part de vérité : "C'est Cheikh Béthio qui m'a initiée à tout ce qu'il me reproche"

Rédigé par leral.net le Lundi 22 Décembre 2014 à 08:48 | | 0 commentaire(s)|

Expulsée de Touba, prétendument pour consommation d'alcool et de cigarette, Maïmouna Sao, l'ex-cinquième épouse de Cheikh Béthio Thioune livre sa part de vérité. Dans un entretien accordé à L'Obs, elle balaie d'un revers de main les faits qui lui sont reprochés, et parle de "supercherie et complot" ourdis contre sa personne.


Expulsée de Touba pour consommation d'alcool, l'ex-épouse du guide des Thiantacounes livre sa part de vérité : "C'est Cheikh Béthio qui m'a initiée à tout ce qu'il me reproche"
"Vous m'avez tuée. Vous êtes tombée dans le piège de Cheikh Béthio Thioune qui ne cherche que ma perte depuis que nous sommes en instance de divorce. Ce qu'il veut, c'est me faire passer pour une irresponsable pour avoir la garde de notre fils et récupérer sa maison de Oumoul Khoura (Touba) que le tribunal m'a attribué provisoirement, en attendant que le procès soit vidé... Je ne vous en veux pas, mais j'espère que vous me donnerez la parole pour que je livre ma version des faits. Pour que je mette à nu toute cette supercherie, ce complot ourdi contre ma personne", tient-elle a préciser. Avant de dérouler le film : "Je peux vous dire d'emblée que tout ce qui a été dit dans cette affaire est faux. J'avoue par contre que les gens de Safinatoul Amane ont débarqué chez moi, sans crier gare. Déjà, avant qu'ils ne viennent, qu'elqu'un a envoyé une personne chez moi pour voir s'il n'y avait pas problème, je lui ai répondu que je n'en ai pas connaissance (...) Ils m'ont trouvé en train de prendre un repas en compagnie de mon fils et d'un invité de la maison. Ils m'ont dit qu'ils avaient besoin de moi et, avant que je me lève, ils sont entrés dans ma chambre. L'homme, qui m'avait devancée dans ma chambre, a commencé à la fouiller de fond en comble. Les autres avaient pris à partie mon invité qui occupait une des autres chambres de la maison. Cet invité est venu chez moi pour le Magal et, quand mes autres invités sont partis, il est resté. Le jour, il occupait une "Hayma (une sorte de tente avec une sorte de couverture)" qu'il avait dressée dans la Cour et le soir, il dormait dans la chambre avec toilette intérieure que j'avais préparée pour lui, parce qu'il disait être le fils d'un très respecté guide religieux. Donc, quand les éléments de "Safinatoul Amane" ont fini de fouiller la chambre qu'il occupait, ils m'ont appelée, en me demandant de venir voir ce qu'ils ont trouvé. Quand je suis arrivée, j'ai failli tomber à la renverse. Ils m'ont montré un paquet de cigarettes et une bouteille d'alcool pour me demander ce que ça faisait là. Je leur ai répondu que je n'en savais rien. Quand ils ont demandé à celui que je considérais comme un fils de l'illustre marabout, il a dit que c'est moi qui avais acheté l'alcool et la cigarette la veille. Je lui ai alors dit qu'il ne racontait pas la vérité, alors je l'avais accueilli tout ce temps chez moi. J'étais hors de moi, je ne savais quoi faire. J'ai longtemps vécu et je connais comment ça fonctionne, il y a des choses que je n'imagine pas faire à Touba, par respect pour moi-même et par respect pour le fondateur du Mouridisme. Depuis des années, j'habite à Touba et on ne me connaît aucune incartade de ce genre...".

Quid alors des aveux qu'elle aurait faits devant les éléments de "Safinatoul Amane ?"
Ces gens-là savaient que j'étais perturbée, ils ont commencé à me faire subir toutes sortes d'humiliation (....) Comme ils ne parvenaient pas à me faire avouer les choses aussi facilement, ils ont commencé à me brutaliser. Là, j'ai eu honnêtement trop peur. Je ne tenais plus. Et, ils m'ont tout fait avouer sous la contrainte. Ils ont commencé à me filmer en me posant toutes sortes de question et comme unique réponse je disais oui (...) J'ai dit oui, je ne pouvais pas dire autre chose. Je ne voulais pas qu'on me passe à tabac devant mon fils qui était tétanisé de peur. En plus, ils menaçaient de me mettre les menottes et de m'amener à la police, A ce moment-là, je me suis dit qu'ils vont kidnapper mon fils", jure-t-elle. Tout de même, elle dément avoir été arrêté la veille par la police pour ivresse publique. C'est archi faux, je n'ai jamais été arrêtée par la police et je n'ai jamais apporté de l'alcool ou de la cigarette chez moi à Oumoul Khoura. C'est une cabale. Un complot. Ma faute dans cette affaire, c'est d'avoir hébergé un homme qui se faisait passer pour le fils d'un illustre guide religieux... Et c'est dans la chambre qu'il occupait qu'on a trouvé l'alcool et la cigarette. Et Maimouna Sao de poursuivre : "Ce qui m'intrigue le plus dans cette affaire, c'est que ces éléments de "Safinatoul Amane" étaient en contact avec Cheikh Béthio : "Oui, Thioune. On va le faire, comme vous voulez. D'ailleurs à la fin de leur opération, Cheikh Béthio a envoyé quelqu'un pour qu'il vienne m'aider à sortir mes bagages. Bien avant cette descente des éléments de "Safinatoul Amane" chez moi, il y a plus de trois mois de cela, Cheikh Bethio avait envoyé des gens chez moi pour récupérer la maison et mon fils. Mais j'avais refusé".

Se disant convaincue que "Cheikh Béthio Thioune est derrière tout cela et personne d'autre", Mamouna Sao déballe : "Il (Cheikh Béthio) devait éviter de parler de ces choses-là ( Ndlr, Alcool et cigarette). Cela participe à ternir davantage son image. C'est lui qui m'a appris tout cela qu'il me reproche. Qui m'a initiée à tout cela, à Touba même. Et je ne suis pas la seule. Si vraiment, c'est pour ces raisons-là qu'il s'est séparé de moi, comme il l'a clairement dit dans votre journal, pourquoi il est toujours en mariage avec deux ex-coépouses dont je ne citerai pas les noms ». Aussi, tient-elle à avertir le guide des "thiantacounes" : "Je veux dire à Cheikh Béthio de me laisser tranquille. Qu'il arrête de me calomnier. Parce que désormais, je répondrai à toutes ses attaques".