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Fatou Diome: "On ne combat pas l'extrême droite en s'appropriant ses idées nauséabondes"

Rédigé par leral.net le Vendredi 14 Juillet 2017 à 19:32 | | 0 commentaire(s)|

À la veille de la fête nationale française, l'auteur Fatou Diome invite à réfléchir sur le concept d'identité nationale : "Marianne porte plainte pour diffamation car certains veulent rétrécir son identité, la rabougrir, la rendre mesquine. Marianne n'a jamais dit ça car sa devise c'est liberté, égalité, fraternité".

Interviewée dans Au bout du Jour, la Franco-sénégalaise revient sur son livre "Marianne porte plainte !" et fustige la classe politique française actuelle : "Des femmes et hommes d'honneur de ce pays ne peuvent se contenter de voir de petits Français (des candidats à la présidentielle française, ndlr) parler au nom de la République. Ils définissent l'identité de la France par la négation". 

Pourquoi comparer les mémoires ? 

L'écrivaine épingle Manuel Valls, François Fillon, Marine Le Pen, Nadine Morano,... Est-elle rassurée d'avoir assisté à l'élection d'Emmanuel Macron? "Non, ce n'est même pas la question d'être rassurée. Ce qui m'a choquée, c'est que ça puisse étonner les gens.

"Sous prétexte de combattre le Front national, il y a des gens qui se permettent de faire pire!", souligne Fatou Diome. "Ce que j'appelle pire, c'est quand un parti dit respectable se met à prôner les mêmes idées que le Front national, je me dis que le FN n'a plus qu'à féliciter ses adversaires. On ne peut pas combattre l'extrême droite en s'appropriant ses idées nauséabondes".  

À plusieurs reprises ces dernières années, "les ancêtres gaulois" de la France ont été brandis en étendard par plusieurs responsables politiques.

L'Histoire et la mémoire collective

Pour Fatou Diome, "il faudrait pouvoir étudier notre histoire collective, ces tragédies passées et ne pas être crispé tout le temps ! Quand un crime est commis contre un humain, c'est un crime fait à notre humanité. Le dire, c'est être sain d'esprit et lucide. Il ne faut pas comparer les mémoires, il n'y a pas de crimes, moins crimes que d'autres".