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Fatoumata Niang Bâ, présidente Uds/R : "Nous n'avons pas créé ce parti pour être phagocytés"

Fatoumata Niang Bâ, présidente de l’Union pour le développement du Sénégal/Renouveau ambitionne d’être «la première présidente de la République» du Sénégal. Chef de parti à l’âge de 30 ans déjà, elle et ses camarades ont pourtant choisi d’émarger sur la liste de la majorité présidentielle, pour «rendre visibles les actions» de Macky Sall. Mme Bâ, par ailleurs chef des Ressources humaines du Conseil économique, social et environnemental (Cese), n’envisage pas tout de même la dissolution de son parti dans l’Apr


Rédigé par leral.net le Mercredi 18 Février 2015 à 16:16 | | 26 commentaire(s)|

Fatoumata Niang Bâ, présidente Uds/R : "Nous n'avons pas créé ce parti pour être phagocytés"
Pourquoi avoir choisi de faire la politique ?

Je l’ai choisi par conviction et par amour pour le Sénégal, mais également pour être la première femme présidente de la République du Sénégal. J’étais dans le Mouvement des élèves et étudiants libéraux (Meel) en France et j’y suis restée 6 ou 7 ans, mais quand je suis revenue au pays, j’ai pensé davantage m’impliquer dans le développement de ma localité, Grand-Yoff.

J’avais le choix entre une association, un mouvement ou un parti, mais comme je veux accéder à certaines instances de décision et travailler à être présidente de la République, j’ai donc opté pour le parti.

Une femme, chef de parti politique au Sénégal, ça ne court pas les rues...

J’avais 30 ans quand j’ai créé ce parti. Certainement, je suis la seule femme, au Sénégal, à avoir créé un parti politique à cet âge. Les femmes que j’ai vues dans les partis, en 2000, ne faisaient que du suivisme, alors que mes camarades et moi avons plus d’ambitions que cela. Nous voulons nous donner les moyens d’arriver au pouvoir dans le long terme.

Mais pour le moment, nous travaillons avec Aminata Tall (présidente du Cese), qui est une femme de valeur, une femme modèle. A travers sa personne, nous nous engageons à réélire le président de la République, en étant dans la majorité présidentielle.

Majorité présidentielle parce que sans doute c’est plus facile d’avoir des faveurs ?

Non, nous avons choisi la majorité tout simplement parce que nous nous retrouvons dans ce que le chef de l’Etat est en train de faire pour le développement du Sénégal. Nous avons l’exemple du Plan Sénégal émergent qui commence à porter ses fruits. Certains affichaient leur scepticisme par rapport à ce Plan, mais Macky Sall est en train de le concrétiser, de le valoriser et, très bientôt, les Sénégalais vont se rendre compte que le Sénégal change de visage et prend la direction de l’émergence économique.

Sur le plan social aussi, tout le monde voit les progrès dans l’habitat social. Il y a la baisse de la fiscalité sur les salaires, synonyme d’une augmentation de salaires, la baisse du loyer, des denrées de première nécessité, etc. Le Président Macky Sall a décrypté le message des Sénégalais en s’engageant à régler définitivement la demande sociale.

Vous travaillez pour la réélection de Macky Sall, mais pas pour fondre votre parti dans l’Apr, comme le font certains ?

Nous soutenons entièrement la politique du chef de l’Etat, mais nous ne sommes pas encore prêts à fondre notre parti dans l’Apr. L’Uds/R est certes dans la mouvance présidentielle, mais elle refuse de faire du suivisme. Nous avons l’ambition de gérer ce pays un jour pour poursuivre les chantiers de Macky Sall et certainement d’autres, qui viendront avant nous au pouvoir.

Nous avons créé ce parti pour défendre des idéaux, des principes et convictions, mais pas pour être phagocytés, quelle que soit la pertinence des programmes de notre allié l’Apr. Nous sommes en parfaite collaboration avec la majorité présidentielle, nous sommes en train de travailler pour montrer les réalisations du Président Sall, mais pour le moment, on s’en tient à cela.

L’idéal pour nous, c’est de rester dans cette alliance et de travailler avec sincérité.

Votre formation a-t-elle participé à des compétitions électorales ?

Aux dernières élections locales, nous étions en alliance dans beaucoup de communes et départements du pays. A Toubatoul par exemple et dans d’autres localités comme Samba Kane, nous avons réussi à avoir des conseillers et ce sont des jeunes qui se sont mobilisés pour obtenir ces scores honorables.

C’est déjà encourgeant pour nous parce que nous sommes toujours en phase d’apprentissage. Pour les prochaines compétitions électorales, nous espérons nous investir à fond pour engranger davantage de suffrages.

Vous êtes de Grand-Yoff, mais quel est le poids de l’Uds/R dans ce fief ?

Le parti est très bien implanté à Grand-Yoff. Nous sommes présents dans les 64 quartiers de la commune. C’est notre façon d’être aux côtés des populations et à leur service. Nous sommes en plein préparatif de la 31ème édition de la Kermesse de l’école Saint-Paul où j’ai fait mes études primaires, je fais partie des marraines.

C’est important pour les populations et nous donnons de l’importance à ce genre d’activités. L’idée, c’est de changer le visage de notre commune et de la rendre plus attractive en s’impliquant dans tout ce qu’entreprennent les populations.

Abdoulaye Wade multiplie les manifestations et les attaques contre Macky Sall et son régime. Cela ne vous fait-il pas peur ?

Non ! Pourquoi devrions-nous avoir peur ?

Il est dans son rôle et cela ne nous gêne outre mesure. En revanche, ce qui est gênant, c’est sa posture d’ancien chef de l’Etat qui revient dans la rue pour essayer de rendre ingouvernable ce pays.

Mais qu’à cela ne tienne, nous allons faire face à lui, avec intelligence, tout en continuant à travailler, pour le développement de ce pays. De toute façon, la position de notre parti est très claire : Nous sommes contre cette agitation de Wade, mais nous nous concentrons sur la promotion du Pse. C’est ça qui doit être notre rôle en tant qu’alliés. Nous sommes dans une démocratie apaisée où le pouvoir gouverne sans problème et où l’opposition joue son rôle de contre pouvoir.

Mais pour autant, nous n’accepterons pas que ce pays soit installé dans une instabilité chronique et chaotique par des politiciens en perte de vitesse et aigris. Ceux qui s’agitent n’ont qu’à laisser la justice faire son travail comme elle l’a toujours fait avec les fils des autres, sans tambour ni trompette.

Par respect d’ailleurs aux citoyens, il devrait nous épargner ce tintamarre puéril qui n’a pour objet que de ternir l’image du pays.

En tant qu’alliés, si vous aviez un conseil à donner à Macky Sall, ce serait quoi ?

Le principal conseil que notre parti donnerait au Président Sall, c’est de rester concentré sur ce qu’il est en train de faire. Il est sur la bonne voie et on ne le dit pas par démagogie, mais c’est la réalité. Nous l’encourageons à poursuivre sa politique, dans le calme, la sérénité et en évitant de répondre à la provocation de l’opposition.

Nous sommes dans un pays stable où il faut favoriser les investissements étrangers, pour le développement du Sénégal.

Le Quotidien

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