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Faute d’espace vital : Des lions vagabonds en pleine capitale kenyane

Avec l’expansion des villes, les lions et autre animaux sauvages perdent de plus en plus de territoire, au point que certains félins se retrouvent parfois en pleine ville. C’est notamment le cas à Ngong Hills, près de Nairobi, la capitale kenyane.


Rédigé par leral.net le Mardi 19 Juin 2012 à 21:19 | | 0 commentaire(s)|

Faute d’espace vital : Des lions vagabonds en pleine capitale kenyane
Aujourd’hui Nairobi, la capitale kenyane, abrite quelque trois millions d’habitants. Or, à sept kilomètres des tours de bureaux du centre-ville, le Parc national de Nairobi n’est délimitée que par une simple clôture. Cette zone de 117 kilomètres carrés (un peu plus grande que Paris intra-muros) est le territoire des félins sauvages, buffles ou rhinocéros qui y vagabondent librement. Il est ainsi parfois surprenant d’observer des girafes arpentant une vaste savane avec des gratte-ciel en arrière-plan. Le problème, c’est que les animaux ignorent cette limite.

Excepté côté ville, le Parc est totalement ouvert ce qui permet la migration annuelle des zèbres et des gnous, notamment. Ceux-ci se déplacent alors hors du Parc suivis par les félins carnivores en quête de proies. Mais avec l’urbanisation galopante la ville et les hommes se retrouvent tout proches de ces animaux. "Si l’on ne met pas en place des couloirs formels pour les animaux sauvages, le Parc national de Nairobi va devenir une île, un énorme zoo fermé", prévient Nicholas Oguge, président de la Société d’Ecologie pour l’Afrique de l’Est et professeur à l’Université de Nairobi cité par l’AFP.

"Les incursions de plus en plus fréquentes [de lions dans la ville] font augmenter le risque" d’attaques contre des humains, même si elles n’ont visé jusqu’ici que des chiens, explique Francis Gakuya, vétérinaire en chef du Service kényan de la Faune (KWS). Et les félins ne se laissent pas encore prendre au piège des cages à appâts. Ainsi, une lionne a dû être abattue par les garde-forestiers du KWS parce que n’ayant pas eu le temps de l’anesthésier avant qu’elle ne les attaque. En mai, une autre lionne avait été capturée dans Karen, le quartier chic de la ville. Depuis, elle a réussi à s’échapper et a sans doute rejoint le Parc.

80% des territoires historiques aujourd’hui perdus par les lions Le KWS a récemment appelé les habitants des quartiers qui le jouxtent à la vigilance "car il est possible que plus d’un lion soit sorti du Parc". "Les lions peuvent se cacher au point d’être invisibles dans les herbes hautes. C’est effrayant de penser qu’ils peuvent être tapis à proximité, prêts à bondir", s’inquiète une résidente qui vit non loin de l’endroit où des lions ont récemment été capturés. "Les lions respectent et craignent les hommes et cherchent à s’en écarter", rappelle Luke Hunter, président du groupe Panthera de protection des félins sauvages. Mais "avec l’urbanisation de zones importantes pour les lions, les humains et les lions vont se mélanger de plus en plus [ ... ] et de ce mélange, le lion sort inévitablement perdant".

Selon les défenseurs de la nature, la protection de la faune sauvage ne fait pas partie des priorités de la municipalité. Ainsi, à travers l’Afrique, les lions ont perdu plus de 80% de leurs territoires historiques et "le Parc national de Nairobi est une image en réduction de ce qui ce passe ailleurs", regrette M. Hunter. Les responsables de KWS et d’autres organisations de protection de l’environnement ont pris le problème à bras le corps et travaillent à l’établissement de couloirs protégés pour la faune sauvage, notamment en référençant les principaux itinéraires suivis. "La difficulté est que toute la terre au sud de Nairobi appartient à des gens", explique Paul Mbugua, le vice-directeur de KWS et créer des couloirs protégés est plus compliqué que de simplement tracer une ligne sur une carte.




SOURCE:Maxisciences.com
Ferloo.com