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Faux et usage de faux, la bande de faussaires de la mairie de Grand-Yoff tombe pour 5000 francs Cfa

S’ils s’étaient doutés une seule fois qu’en prenant les 5000 francs Cfa de la dame Mariama Diallo, ils allaient se retrouver en prison, certainement Abdoul Aziz Kane et son co-prévenu n’auraient pas fourni un faux extrait de naissance à cette dernière. Poursuivi pour association de malfaiteurs et faux en écriture publique authentique, l’officier d’Etat-civil et son complice ont été condamnés deux ans de prison assortis de sursis.


Rédigé par leral.net le Mercredi 26 Avril 2017 à 11:02 | | 0 commentaire(s)|

Les faits remontent en 2014. La dame M. Diallo, mère de trois enfants, s’était rendue en 2014 à la mairie de Grand-Yoff pour l’obtention d’un extrait de naissance pour sa fille âgée aujourd’hui de 10 ans. Sur place, elle a trouvé l’officier d’Etat-civil qui s’est engagé à faire le papier en échange de 5000 francs Cfa. Elle a, par ailleur ; souligné que ce dernier lui a demandé de revenir la semaine d'après, pour la récupération de ce fameux extrait.

Le faux extrait sera découvert plus tard lorsque la dame s’est présentée au tribunal d’instance (ex-tribunal départemental) pour l’établissement d’un certificat de nationalité pour sa fille. Le juge a alors constaté que le numéro de l’extrait n’était pas authentique. Tout de suite, il a transmis le dossier au procureur qui, à son tour, a saisi d’un soit-transmis la Brigade des affaires générales (BAG), une entité de la Division des investigations criminelles (Dic).

Interrogé sur le faux, la dame a expliqué qu’ elle ignorait que le papier était un faux et c’est quand elle a déposé un certificat de nationalité au niveau du tribunal qu’elle a été mise au parfum. « J’ai trois enfant et ils n’ont pas de papiers car ils n’ont pas été déclarés vu que leur père est toujours en Guinée », dit-elle.

Devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, Abdoul Aziz Kane, officier d’Etat-civil à la retraite, a soutenu qu’après lui avoir fait part de son désir, il l’a mise en rapport avec Assane Diop pour qu’il lui fasse une déclaration. C’est ainsi, dit-il, que la dame lui a donné 5000 francs Cfa. « Je ne suis pour rien dans cette affaire », se défend-il.

Par ailleurs, Assane Diop, agent municipal à Grand-Yoff, a réitéré les mêmes déclarations d’Aziz Kane en disant qu’ il a déclaré la fille de la dame, dans le registre 99 qui était déjà clôturé. Il a également indiqué au tribunal qu’il n’a pas donné de volet à la dame, mais un extrait. Ce, alors qu’il devait lui donner le volet un et deux. Il a néanmoins reconnu avoir encaissé de l’argent.

Le procureur a demandé, dans son réquisitoire, la requalification des faits de faux en écriture publique authentique, en faux dans un document administratif. Il a ainsi requis la même peine pour Mariama Diallo et Souleye Sall, poursuivis respectivement pour complicité de faux et usage de faux.

Mais l’avocat de la famille Diallo a estimé qu’elle n’avait pas l’intention de frauder. « C’est une victime dans cette affaire », a dit l’avocat qui a plaidé la relaxe de ses clients à titre principal. A titre subsidiaire, il a sollicité une application bienveillante de la loi pénale.

De même que l’avocat de l’officier d’Etat-civil en retraite, Abdoul Aziz Kane, qui a demandé une application humaine de la loi pénale. Au terme du procès, le tribunal a condamné Abdoul Aziz Kane et son copain Assane Diop à 2 ans assortis de sursis avant de relaxer Mariama Diallo et Souleye Sall.

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