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[Feuilles d’hivernage] Bari Diam : la science contre les dermatoses

Rédigé par leral.net le Lundi 20 Septembre 2021 à 20:00 | | 0 commentaire(s)|

La première information qu’on donne aux visiteurs de Bari Diam, c’est la possibilité de soigner certaines affections dermatologiques avec des plantes dans ce village de la commune de Diama. Il s’agit notamment des dermatoses les plus connues, notamment le « kourabeut » et le « ndoxoum Siti ». Les patients atteints de ces pathologies peuvent y trouver le salut. […]

La première information qu’on donne aux visiteurs de Bari Diam, c’est la possibilité de soigner certaines affections dermatologiques avec des plantes dans ce village de la commune de Diama. Il s’agit notamment des dermatoses les plus connues, notamment le « kourabeut » et le « ndoxoum Siti ». Les patients atteints de ces pathologies peuvent y trouver le salut.

 

Reportage de Mbagnick Kharachi DIAGNE

Le village de Bari Diam se situe dans l’arrondissement de Ndiayes, à une quinzaine de kms de la commune de Ross-Béthio. Ce matin du vendredi 6 août 2021, nous sommes émerveillés par cette beauté à la fois citadine et paysanne, qui nous crucifie. Des maisons en banco, de vieilles baraques, des cases de fortune faites de paille, de branches d’arbre, de typha australis, font face au ciment jeté, aux maisons à étages séduisantes et autres constructions qui n’ont rien à envier à l’architecture de certaines grandes villes. Cette localité de la commune de Diama qui existe depuis plus de trois siècles et qui abrite plus de 3000 habitants, est très fière de sa belle carte qu’elle déroule sur une vaste étendue de plaines, de prairies, de forêts denses. Ce terroir est d’une beauté rare, d’une splendeur exceptionnelle. Tout est harmonie et synthétique dans cette partie du département de Dagana, où certaines ethnies sénégalaises ont appris à cohabiter dans la coexistence et non dans la confrontation.

 

Un cosmos singulier et particulier

Le groupement social qu’on retrouve dans ce village est un hybride de première génération, qui est en avance de plusieurs longueurs sur d’autres groupements sociaux de notre pays et de la sous-région. Ce qui est remarquable à Bari Diam, c’est que les braves Walo-Walo qui habitent dans ce village, depuis la nuit des temps, sont intercalés entre plusieurs civilisations. Le brassage culturel entre les communautés peulh, wolof, maure, sérére, entre autres, facilite toutes sortes de communication, d’échanges, de communions, de partenariat. C’est un cosmos singulier et particulier où l’on comprend l’autre, où l’on s’identifie spontanément à son prochain, où les variances dialectales ne font que rassembler résidents et étrangers autour de l’essentiel. Une situation sociale favorable, un cadre de vie propice, un espace vital agréable, où l’on offre spontanément des pastèques volumineuses, du thé à la menthe, des plats somptueux de thiébou-dieune (riz au poisson) bien assaisonnés et ornés de boulettes de sardinelle (appelées diaga), de gros morceaux de cymbium (yéét en wolof) et autres victuailles. Sans compter ce sourire radieux qu’on nous distribue à tout bout de champ. C’est cette atmosphère conviviale qui rend très ouvert, cultivé et tolérant l’habitant de Bari Diam.

Loin des vices de toute nature

Ici, non seulement on s’éloigne des vices de toute nature mais, il y a vraiment de quoi nous en mettre plein les oreilles et la vue, des raisons valables de hausser nos frêles épaules décharnées et appesanties de fatigue, torturées par le dur labeur des reporters amortis et rompus à la tâche. Il est 12heures 30. Il faudra encore nous tanner le cuir pour avoir la force de progresser vers le domicile de la dame Awa Yombé Fall dite Awa Gaye, chargée de traiter les dermatoses. De temps à autres, des lobes verdâtres de cactus, dressées comme des oreilles de lapin sur notre chemin, nous incitent à rebrousser chemin. Quelques instants plus tard, notre entretien avec un boutiquier du village est perturbé par l’irruption d’une cliente majestueuse et élancée, qui se laisse choir bruyamment sur une chaise en plastique, et nous tient en respect à travers une conversation teintée de raillerie.

Elle ne passe pas par quatre chemins pour nous confirmer les talents de la vieille Awa Yombé. « Elle nous a toujours vendu à 150 FCfa l’unité, des sachets contenant des bâtonnets issus de diverses plantes. Son remède est trempé dans des bouteilles d’eau que le malade range soigneusement dans sa chambre, pour en faire de l’eau de boisson. Cette guérisseuse a soigné, devant moi, des centaines de malades qui font régulièrement le pied de grue chez elle, dans l’espoir d’obtenir leur médicament », explique-t-elle.

Nul n’a le monopole du savoir et de la connaissance

Ahmeth Babou, un maure âgé de 45 ans, originaire de Diadiem, en allant vers le parc national ornithologique des oiseaux du Djoudj, semble confirmer ces propos. « Je me demande souvent pourquoi nous négligeons notre médecine traditionnelle. Je ne sous-estime pas la médecine moderne, mais je rappelle à tous nos concitoyens que nul n’a le monopole de la science, de la connaissance, de la technologie, du savoir, du savoir-faire, du pouvoir mystique. Il n’y a de pouvoir et de puissance qu’en Allah. Un malade peut être soigné aussi bien par un médecin que par un guérisseur. Cette Awa Yombé Fall dont on parle, a traité de nombreux malades qui étaient au bord du désespoir, après avoir essayé toutes les solutions proposées par nos agents de santé », témoigne-t-il.

De plus, renchérit une étudiante en troisième année à l’Unité de formation et de recherches des sciences de l’éducation, de la formation et des sports (Sefs) de l’université Gaston Berger, « il suffit de débourser la modique somme de 5000 FCfa pour avoir de quoi traiter toute une famille torturée par ces dermatoses. Mon père et ma mère nous ont toujours conduits chez la dame Awa Fall pour soigner notre ndoxoum Siti ». Harouna Sow, agro pasteur âgé de 39 ans et professeur de Svt (sciences de la vie et de la terre) dans un Collège d’enseignement moyen (Cem) à Dakar, embouche la même trompette pour nous rappeler que 80 % des sénégalais ont des affections sur la peau. « Les germes de ces dermatoses sont dans le sang, ils peuvent se manifester à tout moment. Si certaines personnes développent ces dermatoses durant leur existence, d’autres peuvent avoir la chance de ne pas être inquiété par ces germes qui, de toute façon, se trouvent dans leur organisme, tout dépend de la constitution physique de l’individu, de la manière dont il a été créé par le Tout Puissant », fait-il savoir.

À en croire M. Sow, au Sénégal, les affections dermatologiques, en général, se résument au « koureubeut » et au « ndoxoum siti », les dermatoses les plus connues, « la plupart des sénégalais soutiennent avec la dernière énergie que ces deux dermatoses renvoient à une même maladie assimilable à la syphilis vénérienne ou la syphilis endémique, qui se transmettent de la mère au fœtus mais qui ne sont pas forcément héréditaires ».

 

Deux guérisseurs célèbres du Walo

Awa Fall et son frère Siny Fall, sont tous deux guérisseurs et habitent à Bari Diam. Ils se relaient constamment sur les malades qui prennent d’assaut ce village, dès les premières heures de la matinée. Cette science, précise Awa Yombé Fall dite Awa Gaye, « nous l’avons héritée de notre père Amadou Fall qui, lui-même, l’a héritée de son grand-frère, Baye Modou Fall Anna ». Selon elle, pour aller chercher les différentes plantes qui soignent le « koureubeut » et le « ndoxoum siti », c’est la croix et la bannière. « Il nous faut ratisser large toute la brousse, entre Mpal, Sakal, Rao et Gandon. Nous sillonnons toute la forêt du Toubé et du Gandiolais pour espérer trouver ces espèces végétales, le médicament se fait de plus en plus rare et cela nous inquiète sérieusement », dit-elle.

La dame est triste lorsqu’elle nous fait comprendre que toutes ces espèces végétales ont presque disparu à cause de la coupe abusive des arbres, de l’exploitation anarchique du bois de chauffe. « Au rythme où vont les choses, non seulement nous sommes de plus en plus menacés par la désertification, mais surtout par le risque d’être incapable, un jour, de traiter ces dermatoses, on finira par revoir à la hausse le prix du médicament car le stock que nous détenons est épuisé et je suis sûre et certaine qu’il ne sera pas facile de le renouveler dans quinze jours. Il nous arrive fréquemment de renvoyer les malades, parce que tout simplement le médicament n’est pas disponible », explique-t-elle.

S’il s’agissait, a-t-elle poursuivi, « d’aller cueillir une seule espèce végétale, cela ne poserait aucun problème, mais il nous faut nécessairement rassembler sept végétaux différents, qu’il faut découper ensuite en plusieurs bâtonnets, avant de les rattacher et de les proposer aux clients ».

Une manière très délicate de déterrer les racines

Selon Awa Fall, la tâche est très délicate au moment de déterrer ces racines. « Il ne s’agit pas de n’importe quelles racines et il faut effectuer des prières mystiques à certaines heures de la journée, avant de les couper. C’est là où réside le secret de la guérison. On nous interdit de dévoiler le nom de ces plantes et le secret de ces incantations mystiques. En le faisant, nous sommes exposés à toutes sortes de dangers. Il n’est pas donné à n’importe qui de devenir un guérisseur », fait-elle savoir. D’après Awa Fall, le malade peut consommer la potion magique durant toute la semaine, excepté la journée du vendredi. « Un homme et une femme peuvent se partager une bouteille qu’ils consomment en même temps, mais deux hommes ou deux femmes ne peuvent pas prendre le même médicament ensemble ». Selon la guérisseuse, le patient doit se faire traiter au moins pendant dix jours. La recommandation, fait-elle savoir, c’est de poursuivre le traitement aussi longtemps que possible pour éviter les rechutes.

Á Bari Diam, les patients atteins de « koureubeut », « ndoxoum « siti », « diangoro-Cajor », « sédd » ou de « tangatt » peuvent y trouver le salut. « Notre médicament donne de l’appétit au patient et l’aide à évacuer sa maladie par les urines, en général. Tous ceux qui nous sollicitent parviennent à se tirer d’affaire s’ils respectent scrupuleusement nos conseils », assure Awa Fall.

Un village tricentenaire

Le chef de village, Ibrahima Guèye, âgé de 60 ans, administre cette localité depuis quatre ans. Il nous fait savoir que Bari Diam existe depuis trois cents ans. Il a été créé par un haalpulaar du nom d’Amadou Bouya, originaire du département de Podor. Son fils s’appelait Oumar Weddick. « Nous descendons tous de ce dernier. Mon grand-père Youssou Guèye a passé le flambeau à mon père Aladji Guèye, qui m’a ensuite passé le témoin. Le village était aménagé, dans un premier temps, vers Ndellé, avant d’être transféré là où nous vivons actuellement », renseigne-t-il.

Selon Ibrahima Guèye, Bari Diam signifie tout simplement « l’endroit où on retrouve la paix, la liberté, le calme, la sérénité, la sécurité, la quiétude et la tranquillité ». « C’est pourquoi il est facile de trouver beaucoup d’ethnies sénégalaises dans notre terroir. Grâce aux prières intenses que nos aïeuls avaient formulées dans ce village, la paix est garantie dans ce terroir, le vieux Amadou Bouya disait souvent que le village était prompt à accueillir toute autorité qui avait de bonnes intentions pour les habitants de cette localité, dans le cas contraire, les étrangers mal intentionnés pouvaient bien avoir de très mauvaises surprises dans cette localité », explique-t-il.

Autant de raisons pour lesquelles, a-t-il souligné, « il fait bon vivre dans ce village où l’on pratique, chaque année, la double culture du riz, où l’on cultive de grandes quantités d’oignon et de tomate et il nous arrive de pratiquer une forme de pêche qui consiste à étaler au fond du fleuve les filets pour ensuite revenir à l’aube récupérer une grande quantité de carpes, de tilapia et autres espèces de poisson d’eau douce ».

UNE VIE DE…

CODOU DIOP, PRODUCTRICE DE RIZ

Cœur vaillant

De plus en plus, des femmes mènent la danse dans le Walo, localité dont l’histoire se confond avec la production du riz. Entre ses exploitations et sa mini rizerie, Codou Diop, comme la plupart de ses sœurs, participent pleinement à la quête de l’autosuffisance. Brique après brique, elle construit son destin avec détermination.

C’est un matin calme à Fanaye, dans le département de Podor. Une localité rendue tristement célèbre par les querelles liées au foncier il y a des années. Mais ça, c’était dans une autre vie. Aujourd’hui, des hommes et des femmes tirent leur subsistance de la terre avec dextérité. Et Codou Diop en fait partie. Dans sa mini rizerie, elle a un regard décidé, de celle qui veut faire bouger les choses. Le propos est clair, l’engagement inoxydable, avec un seul objectif : « percer et être championne dans la production et la transformation du paddy », souligne-t-elle.

Frêle, à la limite timide, mais déterminée, Codou Diop, la cinquantaine sonnée, explique pouvoir transformer 80, voire 100 sacs de paddy par jour, sous le label de son Gie Lamtoro Fanaye. Ici, les machines tournent sans arrêt. « Baye Diallo Sall, mon fils, est aux manettes, mais je fais travailler 15 personnes », nous glisse la maitresse des lieux avec un brin de satisfaction. Ici, sous la houlette de Baye Diallo, la machine produit quatre types de riz blanc : le brisé, l’intermédiaire, la brisure et la fine brisure. Et cela est rendu possible grâce à l’appui de la Coopération japonaise, à travers la Jica, qui a fourni six mini rizeries à des femmes, dont deux à Podor et quatre à Dagana. Mais, elle veut franchir un autre palier.

Aujourd’hui, Codou Diop pense à augmenter sa capacité avec « des machines dotées de laser, plus performantes dans le cadre des tris, et [elle espère] l’appui des structures de financement comme la Der ». En attendant, elle salue l’appui des autorités, par le biais de la Saed, qui ont rendu des rêves possibles.

10 ha de riz en maturation

Cap sur le champ. Le pas est alerte. Avec aisance, notre hôte se faufile entre les hautes herbes, enjambe les diguettes, nous aiguille pour plus de commodités. Après 12 ans dans les champs, on acquiert nécessairement de l’expérience. Ici, le riz est à maturation. Les épis ploient sous le poids des graines. Le champ se dresse tel un sublime tapis de couleur or. Une quiétude perturbée par les oiseaux. Mais là également, Mamadou Sall, un autre fils de la propriétaire et préposé à la protection des récoltes, émet des cris et lance des pierres pour protéger les brindilles. Dans les champs, des ouvriers agricoles fauchent les épis, les mettent en botte, pour après les ranger dans une belle symétrie. Cette réussite a été rendue possible grâce à la volonté des autorités d’aider les femmes avec une discrimination tant dans l’accès au matériel agricole que pour les autres intrants.

La production est destinée à « notre usine, mais souvent, on achète du paddy quand la demande est forte ». Au-delà, des commerçants font parfois des commandes importantes et « nous utilisons cette ressource pour s’approvisionner et transformer le paddy en riz blanc », fait savoir Codou Diop. Avec les variétés Isriz, le 210 et le Sahel 177 aromatisé, la qualité y est. En plus, la patronne n’a pas de problèmes pour écouler son riz avec une boutique à Dakar et des commandes qui viennent de Thiès, Ziguinchor, entre autres. Par ailleurs, lance Codou, « la Saed nous a aidé avec des bâches pour conserver 2000, voire 3000 sacs ».  Quant aux autres institutions de crédit, elles « nous ont beaucoup soutenu, mais on veut vraiment un appui surtout consistant avec la Der pour des rizeries beaucoup plus performantes », souligne la productrice.

Amadou Maguette NDAW et Abdoul Khadir SECK

AU CŒUR DES ARCHIVES DU SOLEIL

ASSASSINAT

Kawry prend la perpette pour avoir supprimé son ami

Alors qu’il n’avait pas encore bouclé ses 24 années d’existence, Abdoulaye Ndiaye dit Kawry a été condamné aux travaux forcés à perpétuité. Il avait, dans la nuit du 22 au 23 décembre 1987, tué Ibrahima Kébé et volé sa marchandise.

S’il avait un seul instant imaginé que son crime allait le priver de liberté le restant de ses jours, Abdoulaye Ndiaye dit Kawry ne se serait jamais lancé dans cette entreprise machiavélique. Alors que l’avocat général, Chimère Diouf, avait requis 15 à 20 ans de travaux forcés, la Cour a eu la main plus lourde. Kawry avait été condamné aux travaux forcés à perpétuité et n’avait pas bénéficié de circonstances atténuantes. Le jury s’était fondé sur le fait qu’il avait, dans la nuit du 22 au 23 décembre 1987, tué volontairement Ibrahima Kébé, après en avoir formé le dessein, et avait délesté la victime des objets et des effets dans lesquels il avait investi des ouguiyas. Après son forfait, il a continué sur Saint-Louis où il a passé les fêtes de fin d’année avec ses parents, sa copine et ses amis de Gokhou-Mbathie. De son côté, la famille d’Ibrahima Kébé, qui attendait leur fils, avait préparé sa chambre. Mais, il n’arrivera jamais. Alors que l’on fêtait Noël, son corps se décomposait à 20 km de là, sur une plage.

À la barre, trois ans après les faits, Abdoulaye Ndiaye a expliqué qu’au cours de leur trajet, Ibrahima s’était énervé parce qu’il lui avait dit que la fille avec qui il sortait le trompait avec un autre homme. Ibou, selon l’accusé, avait sorti un couteau et engagé une bagarre avec lui. Pour étayer sa thèse, Kawry a exhibé la paume de sa main où il aurait été blessé par la lame. Il dit avoir réussi à récupérer l’arme de son adversaire. Comme Ibou l’étranglait, il lui a donné plusieurs coups à la poitrine et à la face. Tout en sang, Kébé serait tombé sans l’avoir lâché au niveau de l’épaule. Durant une demi-heure, Kawry, hébété, aurait essayé de le soutenir, mais il était déjà mort. C’est alors qu’il s’en alla, l’abandonnant sur la plage. Et c’est à cet endroit que le cadavre d’Ibrahima Kébé a été retrouvé quelques jours plus tard.

Le 4 janvier 1988, le Commissariat central de Saint-Louis est saisi par le chef d’arrondissement de Ndiago, en Mauritanie, qui l’informe de la macabre découverte. Vu l’état du corps, il a été inhumé sur place. Un couteau tâché de sang a été trouvé sur les lieux et un papier dans le portefeuille du défunt sur lequel il est mentionné :  » Ibrahima Kébé, tailleur demeurant à Gokhou-Mbathie… ». Ces détails vont lancer l’enquête à Saint-Louis. Des rumeurs ont ainsi fait état de la découverte d’une photo de la victime chez Kawry. Une perquisition chez lui a permis la découverte de la veste tachée de sang, d’un poste radio, de cinq pantalons, d’un boubou « khartoum », de la pâte dentifrice, des brosses à dent, du savon, du shampoing… Sous le feu roulant des questions, Abdoulaye Ndiaye Kawry reconnut avoir tué Ibrahima Kébé.

Il a expliqué avoir bien muri l’idée de tuer son compagnon depuis Nouakchott pour voler sa marchandise. Il réitéra ces mêmes déclarations au juge d’instruction. Pour l’avocat général, il y a bien assassinat et vol. Selon le ministère public, Kawry a tué Kébé pour le voler ; d’où la circonstance aggravante de la préméditation qui alourdit l’acte de donner volontairement la mort. L’un des avocats de la défense, Me Papa Babacar Mbodji, a estimé que les aveux de son client sont le résultat de tortures infligées sept jours durant au Commissariat. Selon le défenseur, aucun témoin n’ayant assisté au meurtre, « Dieu seul sait ». La mort, a-t-il laissé entendre, est survenue dans des conditions de bagarre et nul ne sait à qui appartenait le couteau. Me Babacar Sèye a, de son côté, regretté que le Parquet, qui peut requérir à charge et à décharge, ait cru devoir enfoncer son client. Il a traité le discours de l’avocat général de simpliste et plaidé la survie pour expliquer l’acte de son client et les coups mortels. Ils n’ont pas été suivis par la Cour qui a sévèrement réprimé Abdoulaye Ndiaye dit Kawry.

Samba Oumar FALL (Source Jacques Moundor Diouf,  » Le Soleil » du mardi 10 juillet 1990)

LAISSEZ-PASSER

Courtisanerie 2.0

 

Par Elhadji Ibrahima THIAM

Au Sénégal, les mendiants ne sont pas forcément ceux-là qu’on croit. Certains, pour vous soutirer un sou, usent de stratagèmes les plus sophistiqués, quitte à mettre à rude épreuve leur amour-propre. Ils pullulent, par exemple, sur les réseaux sociaux. Ces « mendiants 2.0 », à peine acceptez-vous leur demande d’ami, les salamalecs vite évacués, qu’ils vous demandent un petit service…en espèces. « Doma orange money fofou dara ». Sans scrupule.

A côté de ceux-là, il y a cette autre catégorie de « mendiants » plus racés. Ils ne sont pas en haillons, n’écument pas les rues et n’élisent pas domicile en bordure des feux tricolores. D’habitude, ils sont très bien sapés et passent pour des gens importants aux yeux des crédules. Il peut arriver qu’ils roulent carrosse, même s’il faut l’emprunter. Ils sont habitués des places mondaines, fréquentent les hautes sphères du show-biz et du monde politique. Ce sont des courtisans. Quand, chaque matin, d’honnête gens vont dignement gagner leur vie en trimant, ces bohèmes sans aucune qualification professionnelle squattent les coins huppés et les bureaux à la recherche d’une pitance. Des adeptes du gain facile qui ne comptent que sur leur capacité à jouer les intermédiaires de tout genre pour se faire du fric. Ces trafiquants de personnalité vous donneront le bon Dieu sur un plateau d’argent.

Aujourd’hui, combien de gens mènent une vie de nabab alors qu’on ne leur connaît aucune activité rémunératrice ? Ceux qui veulent se donner bonne conscience décline, en guise de profession, businessman. Au point que ce vocable a fini de signifier magouilles. Ou « apporteur d’affaires », la nouvelle trouvaille. Ces « mendiants » d’un nouveau genre, par la méthode, n’ont rien à envier aux démunis en errance dans les rues de Dakar, à la recherche d’une subsistance. Auparavant, les courtisans étaient en « sabador » et se limitaient à chanter les louanges d’untel pour espérer gagner quelques billets de banque. Aujourd’hui, ce « métier » s’est modernisé. Ces adeptes ne se livrent plus à crier sur tous les toits les mérites des puissants. Autre temps, autre mœurs, ils se sont adaptés aux réalités du moment. Nicolas de Chamfort ne disait-il pas que « Les courtisans sont des pauvres enrichis par la mendicité » ?

DRÔLE D’HISTOIRE

Défi TikTok : un enfant amputé de son appendice après avoir avalé des aimants

 

Alors qu’il réalisait un défi sur le réseau social TikTok, un enfant de 9 ans a avalé des aimants. Il a dû être opéré en urgence.

Les faits se sont déroulés à Glasgow, au Royaume-Uni, le mardi 14 septembre. Jack Mason, âgé de 9 ans, a avalé des aimants lors d’un défi relevé sur le réseau social TikTok, relate le site faitsdivers.org. Le jeune garçon a ressenti d’énormes douleurs à l’estomac, mais n’a pas osé raconter à ses parents ce qu’il venait de faire.

Mais, son état s’est aggravé, obligeant ses parents à le transporter à l’hôpital. Jack a été opéré en urgence. Résultat : l’enfant a ainsi perdu son appendice, son intestin grêle et 30 cm de son gros intestin. Après sa radiographie, le petit garçon a finalement confessé avoir ingéré les minuscules boules d’argent.

D’après le même site, les jours de Jack Mason ne sont plus en danger. Toutefois, il va garder des séquelles jusqu’à la fin de sa vie.

linfo.re

CITATION DU JOUR

« Quand on ne peut pas apprécier ce qu’on a, il vaut mieux avoir ce qu’on peut apprécier ».

Georges Bernard Shaw



Source : http://lesoleil.sn/feuilles-dhivernage-bari-diam-l...