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[Feuilles d’hivernage] Le Sénégalais et le fatalisme: L’éternelle excuse du « Ndogalu Yalla »

Rédigé par leral.net le Mardi 17 Août 2021 à 19:10 | | 0 commentaire(s)|

Si la fatalité est définie comme tout ce qui est inéluctable, le Sénégalais en est prisonnier. Il en abuse. Exagérément parfois. Même à l’ère de la modernité, cette soumission totale au fatum n’a pas disparu. Aujourd’hui et depuis toujours, les croyances fatalistes se sont bien ancrées dans l’inconscient collectif et semblent avoir de beaux jours devant elles.    Par Samba […]

Si la fatalité est définie comme tout ce qui est inéluctable, le Sénégalais en est prisonnier. Il en abuse. Exagérément parfois. Même à l’ère de la modernité, cette soumission totale au fatum n’a pas disparu. Aujourd’hui et depuis toujours, les croyances fatalistes se sont bien ancrées dans l’inconscient collectif et semblent avoir de beaux jours devant elles. 

 

Par Samba Oumar FALL

«Ndogalou Yalla laa !» (C’est la volonté de Dieu). Combien de fois n’a-t-on pas entendu cette rengaine ? Chaque fois qu’arrive un malheur, une catastrophe, c’est la même chanson. Depuis la survenue de la Covid-19, avec l’explosion des cas positifs, la multiplication des morts, avec le rythme soutenu des enterrements, le fatalisme a fini par supplanter le déni. On prend, de plus en plus, conscience de l’existence de la pandémie. Pour ce qui est des malades qui succombent comme des mouches, il y a toujours la main de Dieu. «C’est la vie, la volonté divine. C’est quelque chose qui devait arriver. Dieu a éprouvé toutes les générations pour leur montrer Sa Toute-Puissance», crie-t-on sur tous les toits. Irrationnel ? Assurément. À force d’écouter le commun des Sénégalais, hommes, femmes, jeunes et vieux, l’on se rend compte que les croyances fatalistes sont ancrées de façon chronique dans l’inconscient collectif.

Pauvreté, chômage, handicap, accident, stérilité, divorce, échec, mort …, tout est aujourd’hui fatalité au Sénégal. Même quand une mouche se noie dans un verre d’eau. Quand le bateau le «Joola» a sombré, faisant près de 2.000 victimes, c’était la volonté divine. Idem en 2017, quand est survenu le drame du stade Demba Diop, avec son lot de morts, lors de la finale de la Coupe de la Ligue opposant le Stade Mbour à l’Uso. Ce qui doit arriver, ne peut être évité ; si quelque chose se produit, il doit en être ainsi, pensent beaucoup de Sénégalais.

C’est un secret de polichinelle, le fatalisme est une spécificité bien sénégalaise et il a de beaux jours devant lui. Cette soumission presque totale du Sénégalais au destin est bien coriace. À l’ère moderne, le fatum continue de prendre la figure du catastrophisme. Il s’est enraciné dans le subconscient de nombreuses personnes. Et à ce rythme, difficile de se départir de ce costume de fataliste.

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Mbaye Diouf, chauffeur de taxi, estime que le Sénégalais aime trop la facilité. Inconsciemment, il blâme les forces extérieures pour tous ses échecs. «Chez nous, au Sénégal, nous aimons trop la facilité, nous ne prenons jamais nos responsabilités pour assumer nos échecs. Si vraiment tout ce qui arrive était prévu, pourquoi nous tuer à faire des choses nous-mêmes ?», se demande-t-il. Et ils sont nombreux à être du même avis. Pour Ibrahima Samba, professeur de Lettres au prytanée militaire de Saint-Louis, plus fataliste que le Sénégalais, il n’en existe pas. C’est ce qui explique, selon lui, «notre dévolution aux sectes, grands intermédiaires entre nous et Dieu». Il est clair, de l’avis du Pr. Samba, que «nous entretenons avec le fatum un rapport complexe qui, cependant, trahit notre être et renseigne sur nous». C’est pour cette raison, fait-il remarquer, «nous rejetons à la divinité fatum, les conséquences de nos faiblesses et paresses». De ce fait, croit-il savoir, «même par rapport à la pandémie, nous ne faisons rien qui aille dans le sens de la prévention. Idem pour les choix politiques, économiques, l’inondation et autres catastrophes dont le sinistre ne vient que de notre laxisme».

Professeur Agrégé de Droit public à la Faculté des Sciences juridiques et politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Meïssa Diakhaté n’adhère pas au fatalisme. Il estime que «c’est une contrainte dirimante et une simple erreur de bon sens». Sa conviction est que «le travail, la discrétion et la foi sont les affluents de notre destin».

Entre ignorance et méconnaissance de la religion

 

Docteur en Langue et civilisation arabo-islamiques, Djim Ousmane Dramé soutient que l’ignorance de notre histoire, de notre culture et de notre vécu constitue un facteur qui entrave le fatalisme. La méconnaissance de notre religion également. «Quelqu’un qui maîtrise sa religion ne peut être fataliste, parce que c’est un thème qu’elle traite largement». Pour le chercheur au Laboratoire d’Islamologie de l’Ifan, à l’Université Cheikh Anta Diop (Ucad), il ne faut pas verser dans le fatalisme. «Aujourd’hui, nous sommes en train de tout perdre, nos connaissances religieuses, traditionnelles, familiales, sociales parce que l’école que nous avons, n’est pas vraiment une école sénégalaise», déplore-t-il. La fuite de responsabilité vient consolider ce phénomène, estime le docteur Dramé. C’est pourquoi, dit-il, il faut former les gens, les sensibiliser, les conscientiser. «C’est un facteur important. Ça pourrait se faire à travers les prédicateurs, les imams, l’église, les prêtres. C’est un combat à mener».

Aujourd’hui, beaucoup ont tendance à confondre fatalisme et destin. De l’avis du chercheur, «quelqu’un qui comprend très bien le destin, il fait tout ce qu’il doit faire et le résultat, il le laisse entre les mains de son Seigneur». Mais, précise-t-il, «quelqu’un qui ne fait absolument rien, qui croise les bras et veut avoir des résultats, ça ne marchera jamais». Le docteur Dramé est formel, l’Islam ne veut pas quelqu’un d’inactif, de paresseux, mais plutôt «quelqu’un de travailleur, qui se surpasse ; voilà ce qu’encourage l’Islam et les autres religions». Il se désole du fait que les Sénégalais qui connaissent leur religion ne soient pas légion parce que ne faisant pas l’effort nécessaire pour comprendre leur religion. «On prodigue beaucoup d’effort pour comprendre le français, l’anglais, l’italien, un film, une chanson, alors qu’il y a un minimum pour pouvoir lire le Coran, comprendre les traditions. Aujourd’hui, tout est traduit dans les livres. Si on veut comprendre, savoir comment pratiquer, il suffit de faire un effort», estime l’islamologue.

Retour aux valeurs anciennes

 

Moussa Ndiaye, Imam et professeur de philosophie, compare le fatalisme à un démembrement ou une séquelle du fanatisme religieux. «Comte-Sponville n’a pas peut-être tort de considérer le fanatisme comme un ennemi de la philosophie», indique-t-il. «Certains considèrent le fatalisme comme une sagesse qui consiste ici à comprendre pourquoi les choses arrivent ainsi afin de les accepter. Le mal qui m’est arrivé devait arriver, la maladie qui m’a attaqué est inéluctable, Dieu l’avait déjà décidé à l’avance et donc je l’accepte jusqu’à ce je sois anéanti», explique-t-il. Cette forme de fatalisme, dit-il, est purement pessimiste et n’aurait aucun lien avec ce qu’a enseigné l’Islam. «En revanche, si fatalisme il y a, l’effort et l’action humaine ne sont nullement exclus. Il y a donc ce que je pourrais appeler «un fatalisme optimiste», une idée de contingence», soutient-il. «Si nous admettons, en tant que croyants, que la pandémie de Covid-19 est une «épreuve divine», cela signifie-t-il que nous devons baisser les bras ? Le Prophète de l’Islam ne l’a pas enseigné, lui pourtant qui avait recommandé d’interdire les entrées et les sorties si une contrée venait à être frappée par une épidémie. Soyons courageux et retournons aux sources scripturaires, le Coran et la Sunna», laisse entendre le professeur Moussa Ndiaye.

Un tas de facteurs encouragent aujourd’hui le fatalisme. Les films, l’Internet, les nouvelles technologies de l’information, les réseaux sociaux en font partie. «Nos arrières grands-parents ne connaissaient pas cela», note le docteur Djim Ousmane Dramé. Pour le chercheur, le remède se trouve dans le «retour total aux valeurs anciennes, aux pratiques ancestrales». Malheureusement, déplore-t-il, «on est de plus en plus éloignés de ces valeurs». Sa conviction est qu’il faut un véritable changement. «Autrefois, l’enseignement, l’adoration de Dieu et le travail ont toujours été le sacerdoce de nos marabouts… Ces trois facteurs sont essentiels. On a de plus en plus tendance à ne pas apprendre, on ne veut pas travailler et on ne fait pas d’effort pour adorer Dieu. C’est le contraire, l’inverse même de ce que faisaient nos parents en leur temps». Le docteur Dramé est convaincu de «l’impossibilité d’avoir les mêmes résultats des anciens si nous ne sommes pas prêts à suivre leurs pas, leurs pratiques». Il est clair, selon lui, que la solution réside en une bonne éducation, l’adoration de Dieu et le travail. «Il n’y a pas de secrets. Si les Européens sont en avance par rapport à nous, c’est parce qu’ils mettent l’accent sur deux principes : la discipline et le travail, qui sont deux fondamentaux essentiels», fait-il savoir.

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IMAM SERIGNE MOUHAMEDOU ABDOULAYE CISSÉ

«Le fatalisme sénégalais est un fatalisme paresseux, laxiste ; un fatalisme de manque de foi»

 

Être fataliste, c’est s’abandonner aux événements en les acceptant avec résignation et passivité. Telle est la conviction de Serigne Mouhamedou Abdoulaye Cissé. Pour l’Imam de la grande mosquée Ihsaane de Saint-Louis, il ne fait pas de doute que «le fatalisme sénégalais est un fatalisme paresseux, laxiste, un fatalisme de manque de foi».

Le Sénégalais est fataliste. Il a tendance à s’abandonner au cours des événements. Pour l’Imam Serigne Mouhamédou Abdoulaye Cissé, cette propension est liée à un certain type d’éducation, mais aussi à un formatage depuis l’enfance, à une croyance traditionnelle. À chaque fois qu’un événement se produit dans le cercle familial ou dans la société, c’est la volonté divine ; on ne cherche pas à commenter ni à aller plus loin, se désole le guide de la dahira «Moutahabiina fi Laahi», (la communauté de ceux qui s’aiment en Dieu). L’Imam Cissé est d’avis que le fatalisme n’est rien d’autre qu’une paresse intellectuelle et physique qui se noie dans l’oisiveté, et entretenue par des partisans du moindre effort. Il reste évident, selon Imam Cissé, que «quand on ne veut fournir aucun effort pour aller travailler et qu’on échoue, on accuse toujours la volonté divine». De la même manière, «quand quelqu’un qui prépare son baccalauréat, ne va pas en cours, ne révise pas, va voir dix marabouts pour solliciter leurs prières, et au sortir du bac, il échoue, il se dit que c’est le destin, sachant qu’il n’a rien fait pour décrocher le bac», souligne l’Imam Cissé. C’est pareil pour quelqu’un qui n’a pas un Cv bien fourni et qui aspire à occuper un poste de responsabilité dans une banque ou une société d’assurances. «Il échouera toujours, même s’il fait le tour des charlatans et féticheurs, paie une fortune et fait beaucoup de sacrifices pour obtenir ce poste, mais la volonté divine sera toujours invoquée», note l’Imam Cissé. Le hic, selon lui, c’est qu’après, tout ce beau monde se retrouve au coin de la rue pour boire du thé, tailler bavette … «Quand on échoue à trouver une bonne activité professionnelle, cela peut déteindre sur la foi pure», déplore l’Imam Cissé. Parce que, soutient-il, la conjoncture peut parfois amener à renier Dieu. «Aujourd’hui, quand quelqu’un qui n’a ni toit ni moyens de survivre, encore moins un certificat d’études, voit à côté un riche avec une belle maison, ses enfants qui voyagent quand ils veulent, qui changent de véhicules à leur guise, la frustration s’installe très vite. Et la suite logique, c’est la jalousie, l’envie, la méchanceté, l’agression et la tuerie», fait savoir l’Imam Cissé. À son avis, «le fatalisme sénégalais est un fatalisme paresseux, laxiste ; un fatalisme de manque de foi». Et pour être contraire au fatalisme, soutient-il, «il faut s’inculquer le déterminisme limité, un déterminisme pas excessif qui, parfois, peut mener au libre arbitre et dérégler la foi». Ainsi, le guide de la dahira «Moutahabiina fi Laahi» préconise «un déterminisme réfléchi et limité, cantonné dans la foi religieuse, musulmane». Et quand on est déterministe, relève-t-il, on doit se référer au prophète Mouhammad. Dans un hadith, rappelle-t-il, il a été dit que «tout individu en venant au monde son destin est tracé, tout ce qui va lui arriver, ses biens, ses maladies et même le jour de sa mort». L’Imam Cissé est d’avis qu’une seule chose peut venir recentrer le décret divin : la prière. «Quand quelqu’un demande à Dieu de lui donner de la longévité, de la richesse, de l’épargner de la maladie…, si cette prière vient d’un cœur pur et d’une âme pure, Dieu peut changer le décret de cette personne», assure-t-il.

Pour certains, fait savoir l’Imam Cissé, le fatalisme total n’existe pas, parce que croyant que le cours des destins peut être changé par des prières pures et exaucées. «C’est pour cela que des gens comme nous n’acceptons pas le fatalisme pur». La raison est simple, estime Imam Cissé : «On est venu au monde avec un destin bien signé, bien tracé, mais en croyant en Dieu, en nous acquittant des pratiques qui nous sont demandées, en vivant sur terre comme étant un missionnaire de Dieu et en demandant à Allah de nous laisser profiter et continuer cette belle mission, Il pourra changer le cours des choses». Et pour cela, l’Imam Serigne Mouhamedou Abdoulaye Cissé est convaincu que «le fatalisme total n’existe pas».

S.O.FALL

 

PETIT MÉTIER, GROS PROFIT

AMY SYLLA ALIAS « DEUGUEUR MOUSSOR », VENDEUSE DE LÉGUMES

La battante de Lansar

 

Amy Sylla alias « Deugueur Moussor » (battante) s’est réalisée grâce à la vente de légumes entamée depuis 1999. Elle est passée d’un investissement quotidien de 7000 à 30 000 FCfa. Activité grâce à laquelle elle a acquis un toit.  

 Carottes, maniocs, choux, aubergines sont exposés sur une table, à côté d’une dizaine de morceaux de poissons séchés. Une jeune fille entame le dialogue avec deux dames munies de paniers. C’est sous cette baraque que ces femmes au foyer achètent tous les jours légumes et condiments pour le repas de midi auprès d’Amy Sylla. « Je suis dans le Djolof pour des funérailles, je reviens dans quelques heures », donne-t-elle rendez-vous au bout du fil, éloignée pour quelques instants de l’activité qui la mobilise depuis plusieurs années. Ses débuts dans cette activité datent de 1999. Toute jeune, elle se cherchait une voie. Après mûre réflexion, elle décide d’aller s’approvisionner tôt le matin au marché de Thiaroye pour revendre les produits dans son quartier à Lansar. L’activité marche. Elle décide d’installer une tente devant la maison familiale. « C’est ma mère qui m’a réveillée un matin en me donnant 7000 FCfa pour que j’achète des légumes et les revendre aux voisins », se rappelle-t-elle.

Un parcours jalonné d’embûches. « Quand il pleut, tu es obligée de partir sous la pluie, craignant les méventes. Ce n’est pas un long fleuve tranquille », fait-elle remarquer, au repos, après un long voyage. Croyant coûte que coûte que le salut pourrait provenir de cette activité, la dame de teint noir âgée d’une quarantaine d’années n’a jamais déchanté. « Je fonce quelles que soient les difficultés, armée de foi et de courage », déclame-t-elle. À force d’y croire, son choix et sa détermination ont payé. Aujourd’hui, elle investit tous les jours 30 000 FCfa et se retrouve avec un bénéfice de 10 000 FCfa. « C’est grâce à cette activité que j’ai acheté un terrain et construit une maison. Avec les gains quotidiens, j’assiste mon mari dans la prise en charge des enfants », dit-elle, fière.

Amy Sylla a d’autres casquettes. Elle dirige plusieurs mouvements de femmes. Ce qui lui vaut le surnom « Deugueur Moussor » (femme battante). Nuit et toujours, elle est mobilisée par la recherche de financement pour les différents membres. « En 2015, nous avons reçu des prêts de trois et de six millions de FCfa que nous avons remboursés en 10 mois. Actuellement, Coris Bank nous a octroyé un prêt de 22 millions payables en 10 mois. Nous en sommes à 18 millions de FCfa de remboursement. Notre objectif est de promouvoir l’entrepreneuriat féminin afin que les dames puissent mieux accompagner leurs maris et disposer même de leurs propres maisons », lâche Amy Sylla, toujours sur le chemin du succès et de l’épanouissement des femmes.

Demba DIENG

DRÔLE D’HISTOIRE

Atteint de la maladie d’Alzheimer, il oublie qu’il est marié et retombe amoureux de sa femme

Aux États-Unis, un couple du Connecticut s’est à nouveau marié alors qu’il l’était déjà depuis 12 ans… Retour sur un conte de fées poignant.

Comme le rapporte le site Actuf.fr, c’est le média américain Nbc qui a révélé cette belle histoire. Peter et Lisa Marshall étaient deux divorcés. Ils se sont rencontrés en 2001 et se sont mariés huit ans plus tard. En 2018, les médecins diagnostiquent que l’homme est atteint d’Alzheimer, maladie neurodégénérative caractérisée notamment par des troubles de la mémoire. Peter a alors oublié qu’il était marié à Lisa pour laquelle ses sentiments étaient toujours aussi forts.

À la fin de l’année 2020, alors que tous les deux sont en train de regarder une scène de mariage à la télévision, Peter dit à son épouse : « faisons-le ! ». Etonnée, Lisa lui rétorque : « faire quoi ? Tu veux te marier ? ». « Oui ! » réplique l’homme.

Très touchée, et au lieu de lui rappeler qu’ils étaient déjà mariés, Lisa a accepté cette deuxième demande. Leur second mariage s’est déroulé le 26 avril 2021 dans le Massachusetts. « C’était tout simplement magique, tout droit sorti d’un conte de fées. Tout le monde avait les larmes aux yeux, j’étais aux anges », explique Lisa à Nbcet « cela faisait longtemps que je n’avais pas vu Peter aussi heureux ».

www.linfo.re

ESCROQUERIE …

Le « faux militaire français » en prison pour six mois…

Plus escroc que Boubacar Kanouté, tu meurs. Se faisant passer pour un militaire français, il a grugé une bonne partie des populations de Joal en leur proposant un visa pour le pays de Marianne.

Six mois de prison ferme. C’est la peine infligée au « faux militaire » français qui a fait vivre une bonne partie des populations de Joal de grandes désillusions. C’était en 1995. En effet, Boubacar Kanouté qui avait plus d’un tour dans son sac a profité de leur naïveté pour les déplumer. Comme par miracle, la belle Coly Sène tombe sous son charme. Il l’épouse trois jours seulement après l’avoir rencontrée à la plage. L’occasion faisant le larron, il gruge sa belle-mère en lui empruntant 50 000 FCfa pour organiser le « Mbakhal » de leur mariage, lui faisant croire qu’il n’avait en poche que du franc français (ancienne monnaie française remplacée par l’euro), qu’il devait changer à Dakar. Il lui avait, en sus, promis d’amener sa fille en France et d’en faire une princesse.

Moussa Mbaye sera la deuxième victime de l’escroc. Il rêvait de France et il lui avait promis de le faire engager dans la Légion étrangère. L’ancien militaire sénégalais est vite tombé dans le panneau. Pour davantage l’appâter, Boubacar Kanouté lui demanda son livret militaire. Il lui fit ensuite croire qu’il venait d’acquérir un campement à Djifer pour neuf millions de FCfa. Mais, il lui fallait le retaper moyennant 125 000 FCfa. Fauché comme un rat d’église, Moussa Mbaye s’en remit à sa mère Mintou Fall…

Ce sera ensuite au tour d’Aïssatou Mbaye d’être grugée de 8000 FCfa. Son époux également fera les frais de sa confiance aveugle en Boubacar Kanouté. Il y laissera ses 200 000 FCfa contre la promesse d’un visa pour la France. Loin d’être rassasié, le faux militaire français revient à la charge pour demander à Aïssatou la somme de 100 000 FCfa pour un passeport et un visa. Cette dernière dût vendre ses bijoux en or : une chainette, une montre et une bague. Il utilisa cet argent à festoyer dans les bistrots. À Joal, la brusque absence du faux militaire suscita moult inquiétudes. Moussa Mbaye fut alors envoyé à la base militaire française pour le chercher. Personne ne l’y connaissait. L’escroc sera localisé aux Parcelles assainies où il sera appréhendé par les éléments de la Gendarmerie.

À la barre du Tribunal correctionnel, Boubacar Kanouté a botté en touche toutes les accusations contre lui. Il est suivi par son avocat, Me Souleymane Ndéné Ndiaye. Son conseil a laissé entendre qu’il n’a pas fait de faux et d’usage de faux. Selon lui, il venait de France et pouvait aider les plaignants qui l’avaient sollicité pour y aller. Il a demandé sa relaxe pure et simple ou, à défaut, de le faire bénéficier du sursis. La Cour ne l’a pas suivi et déclaré son client coupable d’escroquerie et l’a condamné à six mois d’emprisonnement ferme.

 

Samba Oumar FALL (sources : Mass DIACK, Le Soleil du 8 juillet 1995)

 

CITATION DU JOUR

« L’arène politique est le seul terrain qu’on peut continuer à occuper après avoir été disqualifié ».

Philippe Bouvard

 



Source : http://lesoleil.sn/feuilles-dhivernage-le-senegala...