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[Feuilles d’hivernage] Pollution à cause de l’orpaillage : Les riverains de la Falémé rient jaune

Rédigé par leral.net le Mercredi 15 Septembre 2021 à 21:18 | | 0 commentaire(s)|

À Moussala Mahinamine, à la frontière sénégalo-malienne, sur les berges de la Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal, les orpailleurs ont fini par prendre quartier de part et d’autre de la ligne de démarcation des deux pays. Ils traitent les minerais d’or dans ce cours d’eau, le polluant ainsi avec des produits chimiques, tel que […]

À Moussala Mahinamine, à la frontière sénégalo-malienne, sur les berges de la Falémé, principal affluent du fleuve Sénégal, les orpailleurs ont fini par prendre quartier de part et d’autre de la ligne de démarcation des deux pays. Ils traitent les minerais d’or dans ce cours d’eau, le polluant ainsi avec des produits chimiques, tel que le mercure. Une pratique qui perturbe la paisible existence des populations qui vivaient pleinement des eaux de la Falémé quelques années auparavant. 

 

Amadou DIOP (Correspondant à Kédougou)

 

KEDOUGOU – À Moussala Mahinamine, zone tampon entre le Sénégal et le Mali située à 112 kilomètres de la commune de Kédougou, le vrombissement à feu continu des machines des orpailleurs tout le long de la berge de la Falémé déchire les oreilles. Assis çà et là, des groupes de jeunes et d’hommes s’activant dans la recherche de l’or écrasent des pierres tirées des galeries souterraines. Ils campent en bordure du fleuve de la Falémé pour accéder facilement à l’eau dont ils ont besoin pour mener à bien leur activité. Mais c’est bien au détriment de ce cours d’eau. En effet, sous la pression des déchets déversés dans le fleuve, l’eau a complétement changé de couleur. Et Moussa Coulibaly, orpailleur établi à Moussala depuis cinq ans, en est bien conscient. « L’extraction de l’or contribue à la pollution du fleuve. Depuis trois, voire quatre ans, nous ne buvons plus cette eau. Il n’y a que certaines femmes qui continuent à y faire le linge. Il y a plein de sites d’orpaillage tout le long de cet affluent. Maintenant les populations se rabattent sur l’eau des puits », confie-t-il. C’est pourquoi Moussa estime que si les autorités peuvent empêcher le travail d’orpaillage au bord du fleuve, ce serait une bonne chose. « Le poisson se raréfie du fait de la pollution de la Falémé. Nous utilisons tous cette eau pour traiter l’or, mais le mieux, c’est d’arrêter de travailler aux abords du fleuve, de le polluer », suggère-t-il.

 

En longeant le fleuve pour constater l’occupation des lieux par les orpailleurs, on tombe sur des Maliennes. Elles sont originaires de Mahinamine, premier village malien après la limite frontalière avec le Sénégal. Elles sont venues récupérer les résidus du sable traité par les orpailleurs. Des restes qu’elles traiteront à leur tour dans l’espoir de tomber sur quelques pépites d’or. « Certaines femmes des deux côtés de la Falémé continuent de faire le linge dans ces eaux. Mais, on ne l’utilise plus pour les travaux domestiques ou pour se désaltérer à cause du niveau de pollution », témoigne Maïmouna Traoré, habitante de Mahinamine, qui confirme ainsi Moussa Coulibaly.

 

La Falémé, un réceptacle de déchets polluants

  

 Agressée de tout bord, la Falémé est devenue, aujourd’hui, un réceptacle de déchets polluants. Un peu plus loin, Daouda Diakhité, orpailleur, a installé, il y a cinq ans, une petite industrie sur les berges de la Falémé. « Je pompe l’eau du fleuve pour nos activités d’orpaillage.  Nous ne buvons plus cette eau parce qu’elle est polluée. Nous convoyons les cailloux sorties des galeries des sites d’orpaillages jusqu’ici pour les concasser et extraire l’or.  Nous avons besoin d’eau pour le faire et nous utilisons du mercure dans le lavage pour pouvoir obtenir le métal précieux », explique-t-il. Sur place, un long tuyau dirigé tout droit dans le fleuve aspire l’eau et l’achemine sur la rive grâce à un groupe électrogène. En retour, un liquide brun-empourpré mêlé aux débris de boue de pierres concassées rougeâtres se jette dans le fleuve. C’est le même spectacle désolant tout le long de la Falémé, aussi bien du côté du Sénégal que du côté du Mali. L’ampleur des dégâts est inquiétante et difficile à circonscrire, au grand malheur des populations riveraines du fleuve. Ici, il n’y a plus d’activités de maraichage sur les berges du fleuve et les populations ont cessé de boire son eau. Les habitants continuent à éviter l’eau de la Falémé jadis tant convoitée. Trois ans auparavant, d’après de nombreux témoignages, cette douce eau était buvable et la pêche se pratiquait avec de belles prises. Mais aujourd’hui, le liquide précieux a complétement changé de couleur sous la pression de la pollution avec les activités d’orpaillage à grande échelle. Elle est devenue bronzée sous l’effet de l’action nocive de l’homme en quête de richesse.

 

Un peu plus loin, Seniba Niaré s’est installé tout près du fleuve avec sa famille, il y a six ans.  Il est témoin de la dégradation de la Falémé. Les inconvénients sont considérables, selon lui. « Cette eau du fleuve, si vous la buvez, vous mourrez, c’est certain. Même les enfants ne s’y baignent plus. Quand je suis arrivé ici, il y a six ans, nous buvions cette eau. Je faisais de la pêche aussi, mais le poisson s’est drastiquement raréfié alors que le fleuve était très poissonneux », se désole-t-il. Jadis douce, l’eau de la Falémé est devenue saumâtre au point que certaines femmes hésitent à y faire la vaisselle et le linge. De même, elle n’est plus utilisée pour le jardinage. « On est obligé de débourser de l’argent pour acheter de l’eau à la borne fontaine ou d’utiliser celle des puits », soutient Moriba Traoré, un habitant établi près du pont de la Falémé.

 

Autant de désagréments qui font que Soumai Traoré veut, lui, changer d’activité. Orpailleur établi sur la rive du fleuve depuis six ans, il ne veut plus continuer à polluer le fleuve. « Je suis là depuis quelques années, mais je n’avais jamais vu l’eau du fleuve avec cette couleur et cette qualité aussi mauvaise. Elle est complètement polluée. Je souhaite me diriger vers l’élevage et le maraichage si les moyens me le permettent », dit-il. En attendant, il a créé un petit poulailler au bord du fleuve. Une activité qui commence à porter ses fruits à son grand bonheur.

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Oumou Fadiga, infirmière chef de poste de Moussala

 

« On a quelques cas de diarrhées liés à l’eau, car on n’a pas de source d’eau potable »

 

D’après l’infirmière chef de poste de Moussala Mahinamine, la pathologie dominante présentement (saison des pluies), c’est le paludisme. Mais, les cas de diarrhées sont également fréquents. « On a quelques cas de diarrhées liés à l’eau, car on n’a pas de source d’eau potable. On utilise tous l’eau de puits, même le poste de santé. On rencontre également des cas d’infections respiratoires aigües à cause de l’activité d’orpaillage », indique Oumou Fadiga. Elle a, par ailleurs, informé que le poste de santé polarise 2880 habitants et couvre six villages (Moussala, Sansamba, Kolia, Dialakoto, Madina, Faranding). « J’ai beaucoup de femmes qui viennent aussi du Mali voisin pour effectuer des consultations prénatales. Ainsi, 7 à 10 % des consultations prénatales concernent des femmes venant du Mali. Nous avons, en outre, un problème de personnel parce que je suis seule. Je fais tout à la fois », confie-t-elle. A. DIOP

 

PECHE A LA LIGNE A GOKHOU-MBATHIE

Les femmes maîtresses dans l’art de la pêche à la ligne

Il suffit de faire un tour à la Pointe-Nord de Gokhou-Mbathie, un quartier périphérique de la ville tricentenaire situé dans la zone frontalière entre le Sénégal et la Mauritanie, pour constater la bravoure de ces nombreuses femmes transformatrices de produits halieutiques. Elles pratiquent, parallèlement à leurs activités professionnelles, la pêche à la ligne dans le petit bras du Fleuve Sénégal. Les tilapias, les carpes rouges, le « Séés », le « Yés » ou poison chat, le « Thiakhat », le Capitaine ou « Dieune-Wéékh », le « Ndiaguel », le « Guélakh »  et autres espèces de poisson d’eau douce, dominent dans leurs captures……

Mbagnick Kharachi DIAGNE (Correspondant)

 

SAINT-LOUIS – Sur la berge du Fleuve Sénégal de Gokhou-Mbathie, nous sommes impressionnés par les mouvements de ces femmes qui se livrent à d’âpres marchandages avec des clients ghanéens prêts à enlever ces centaines de cageots d’ailerons de requins bien transformés pour les exporter vers certains pays de la sous-région. Dégoulinantes de sueur, ces transformatrices de poissons donnent des injonctions aux charretiers véreux, réprimandent certains employés subalternes qui retardent le travail, harcèlent des ouvriers qui mettent du temps à fumer la sardinelle, espèce pélagique communément appelée « Yaaboy » en wolof.

Ici, aucun être humain n’est assez compact, assez serré, assez rigide, pour résister au charme et à la beauté de ce petit bras du fleuve, séparé de la mer par une zone sablonneuse. Comme tous les fleuves, ce petit bras creuse son empreinte dans la terre. Il ne lui cède pas pour autant une partie de sa vigueur. Au contraire, il la ronge. Il ne fertilise que les glèbes (motte de terre, terre grasse et compacte, etc.) denses, bien assises. Majestueux et indifférent, ce fleuve est calme, amorphe et serein, bien dompté par le génie tutélaire et protecteur Mame Coumba Bang (une légende vivante de Saint-Louis) qui y a élu domicile depuis la nuit des temps.

Des eaux poissonneuses

Ces femmes sont d’une énergie débordante. Elles se lèvent le matin, de très bonne heure, pour transformer, avant 14 heures, cette grande quantité de produits halieutiques en « kéthiakh » (poisson fumé), en salé-séché, tambadiang ou en « Kong fumé ». Elles passeront ensuite le reste de la journée à pêcher et combattre ces poissons très combattifs tels que les « Capitaines ». L’avantage est qu’à Gokhou-Mbathie, les eaux du fleuve sont fort poissonneuses et très calmes comme celles d’un lac.

Selon la dame Maguette Fall, née à Gokhou-Mbathie et âgée de 62 ans, ces femmes pratiquent cette pêche à la palangrotte très simple qui leur permettent d’utiliser de petits hameçons suspendus au bout d’un fil en nylon vert. Cette action de pêche est prépondérante au moment où les bancs de poissons fourrages abordent la zone.

Il s’agira, a-t-elle précisé, de laisser dériver le vif dans le courant, d’être très vigilant, de maintenir le fil bien tendu, en vue de bien ferrer le poisson à la touche. Dès que l’appât entre en contact avec le poisson, il faut agir avec une rapidité déconcertante pour cogner le poisson (sans état d’âme) en enfonçant l’hameçon dans sa chair, avec un geste emphatique. « Le problème est qu’en pêchant à la palangrotte, il nous arrive de prendre de très gros poissons comme les capitaines. Ce qui pourrait provoquer à notre niveau une brusque poussée d’adrénaline car nous serons surpris par la puissance combative de ce grand prédateur exotique », explique-t-elle.

Mère Maguette, la pionnière

Mère Maguette, qui a été la première à pratiquer cette forme de pêche dans ce milieu, nous a fait savoir que cette technique leur permet de se détendre après une journée de dur labeur, d’avoir des ressources additionnelles, une quantité importante de poisson d’eau douce à mettre sous la dent. « Une partie de nos prises est offerte à nos parents, nos voisins, à nos ouvriers et autres manœuvres qui viennent du Mali, de la Guinée, de la Gambie, etc., une autre partie sera transformée et venue à nos clients ».

« Nous avions l’habitude, dès notre tendre enfance, de pratiquer cette technique de pêche à la ligne que nous avons apprise auprès de nos parents. Au moment où les hommes étaient en campagne de pêche en haute mer, il fallait nécessairement obliger les femmes à aller capturer des carpes dans le fleuve pour préparer le fameux plat de « thiébou dieune » (riz au poisson). On se débrouillait aussi pour amener à la maison des crabes », a-t-elle souligné.

Une autre technique de pêche

Mère Maguette Fall et ses amies d’enfance pratiquaient également une autre technique de pêche qui consistait à mettre des arrêtes de poisson dans une grosse marmite qui devait être déposée dans le fleuve. Elles prenaient au préalable la précaution de mettre de gros cailloux dans le récipient en vue de le stabiliser au fond de l’eau. Au bout d’une heure, elles reviennent doucement refermer la marmite avec un couvercle.

Si elles le font durant toute la journée, elles n’auront plus besoin d’attendre l’arrivée des grands pêcheurs, qui, le plus souvent, pouvaient débarquer avec moins d’espèces pélagiques que prévues. Avec cette alternative, les femmes restées au foyer parvenaient à survivre et à subvenir aux besoins de leur progéniture.

Des techniques pour éloigner les chats

Mère Fatou Fall dite Fat Diagne abonde dans le même sens pour dire que cette technique de pêche est actuellement pratiquée dans ce milieu et permet de se retrouver très souvent avec des bassines remplies de carpes à ras-bord, d’avoir des ressources additionnelles, de faire face aux périodes de soudure durant lesquelles les produits marins se font rares. « Nous utilisons également cette grande quantité de poisson d’eau douce pour nourrir ces nombreux chats qui passent la nuit aux abords de nos ateliers, sous les abris de transformation, à la recherche effrénée de quoi mettre sous la dent, si ces chats nous agressent en pleine activité, nous leur jetons quelques pièces de carpes pour les éloigner de nos produits », a-t-elle précisé.

Il n’y a pas de sot métier

Ndèye Mariguy, la plus jeune, âgée de 39 ans, est formelle lorsqu’elle nous fait comprendre que dans ce milieu, les femmes sont devenues de véritables entrepreneuses. « Il n’y a pas de sot métier ; nous devons nous ceindre les reins et nous retrousser les manches au même titre que les hommes pour travailler, gagner notre vie à la sueur de notre front. Cette pêche à la ligne, nous la maîtrisons, elle nous permet de passer du bon temps, de nous épanouir, de décompresser, de rivaliser d’ardeur et de talent en exhibant les plus grosses prises », soutient-elle.

En effet, nous explique l’Imam Ratib de la grande mosquée « Ghoulam » de Gokhou-Mbathie, Beu Diop, les femmes de la Langue de Barbarie, notamment de Guet-Ndar, de Santhiaba, de Gokhou-Mbathie, de l’Hydrobase, sont capables de faire tout ce que les hommes font pour survivre. « Même si elles n’ont pas la possibilité d’aller pêcher en haute mer pendant six mois, elles font des merveilles si elles restent au foyer, elles sont à la fois mareyeuses, vendeuses de poisson, transformatrices…».

Dans le Gandiolais, elles excellent dans l’ostréiculture, la pénéiculture (élevage de crevette ou crevetticulture), la production et la vente du sel iodé, le maraîchage. « Ici à Gokhou-Mbathie, près de 1000 femmes s’activent dans cette zone de transformation de produits halieutiques et nous invitons tout simplement l’État à mieux les encadrer en vue de les aider à accéder aux financements dont elles ont besoin pour poursuivre leurs activités génératrices de revenus ».

PETIT MÉTIER, GROS PROFIT

OUMAR TOURÉ, FLEURISTE

Des retombées financières qui tiennent la promesse des fleurs

Fleuriste ambulant, Oumar Touré sillonne, chaque jour, de nombreux quartiers de Dakar pour écouler ses produits. Une activité certes éreintante, mais qui lui permet de vivre décemment. 

Le visage franc et ouvert d’Oumar Touré est familier aux habitants des quartiers de Colobane,

Hlm, Dieuppeul, Patte d’oie… L’homme sillonne, tous les jours, de 8 h à 15 h, les rues de ces quartiers. Fleuriste de son état, il quitte Liberté 6, chaque matin, dès les premières heures de la journée, pour parcourir ces différentes artères de Dakar. Il lui arrive d’élargir son périmètre quand la moisson n’est pas fructueuse dans ces lieux habituels qui font fructifier depuis des années son chiffre d’affaires.

Vendre des fleurs est une passion pour Oumar Touré qui exerce ce métier depuis plus d’une dizaine d’années. Si ses fleurs dégagent pour certains une fraîcheur d’oasis, lui est habitué à passer des journées éprouvantes et brûlantes surtout en cette période de grandes vacances.

Habitué à supporter les rayons d’un soleil radieux et ardent, Oumar Touré, originaire de Pékesse (département de Tivaouane), dit préférer subir les averses de la pluie. Elles font pousser ses plantes cultivées et entretenues à Dakar.

Les prix de ses gerbes de fleur varient entre 600 FCfa et 2500 FCfa l’unité

Un sourire illumine son visage quand il lève le rideau sur ses gains sans pour autant entrer dans les détails. Il dit rendre grâce à Allah dans la mesure où il s’en sort bien financièrement. Très sympathique, il est aussi parvenu à cultiver des relations solides avec sa clientèle qui le lui rend bien. Réputé courtois et correct, il arrive, pendant les périodes de vaches maigres, que des clients fassent preuve de générosité à son égard. « Il peut arriver que je n’écoule pas tous mes produits. C’est la loi du marché avec ses hauts et ses bas », ajoute-t-il.

Pour avoir réussi à gagner la sympathie et la confiance de certains clients, il arrive que ces derniers lui offrent d’importantes sommes d’argent. Si bien qu’au fil des ans, il est parvenu à fidéliser sa clientèle.

« J’ai pu tisser de bons rapports avec la plupart d’entre eux. Ils m’offrent souvent des cadeaux. À la rentrée des classes ou lors de fêtes religieuses, ils me soutiennent financièrement sans que j’en exprime le besoin », fait-il savoir. Mais, il tire bien son épingle du jeu avec sa méthode de travail. « Nous avons un grand jardin à Soumbédioune. La plupart des fleuristes s’y sont installés depuis des mois », confie-t-il.

Oumar Touré ne se contente pas seulement de vendre des fleurs, il prodigue aussi des conseils à ses clients sur le choix à faire en vue d’apporter harmonie et vie dans leur univers.

Matel BOCOUM

AU CŒUR DES ARCHIVES DU SOLEIL

RIXE MORTELLE

Le « beuthieuk fouk » condamné à 7 ans de travaux forcés

Pour avoir mortellement poignardé Alioune Thiam, le commerçant ambulant Abdoulaye Wade, qui faisait du « beuthieuk fouk » (journée 50 francs), s’est retrouvé en prison. Il a écopé de 7 ans de travaux forcés. 

Abdoulaye Wade, commerçant ambulant de son état, n’oubliera pas de sitôt cet après-midi du 26 mai 1991. Alors qu’il était parti à Kasnack, dans la commune de Kaolack, réclamer son argent à Ndèye Fatou Thiam à qui il avait vendu un tissu à crédit, sa course s’est terminée en prison. Il avait, auparavant, passé un sale quart d’heure, lynché par une foule en délire qui lui en voulait d’avoir mortellement poignardé Alioune Thiam. Après cinq années de détention préventive, Abdoulaye Wade était à la barre des Assises de Kaolack. Il était accusé d’avoir tué, le 26 mai 1991, Alioune Thiam en lui enfonçant un couteau au niveau du thorax et porté des coups sur Maty Thiam, lui occasionnant une incapacité de travail de 25 jours. Ce même jour, le Commissariat de Ndorong avait été informé de la présence d’un homme inerte à côté du quartier Passoir Ndorong. Une fois sur les lieux, les policiers enquêteurs ont trouvé Abdoulaye Wade, couché à même le sol, victime d’un lynchage.

Revenant sur les faits, Abdoulaye Wade a déclaré avoir vendu un tissu à crédit à Ndèye Fatou Thiam, sœur d’Alioune Thiam. Cette dernière, après avoir payé jusqu’à 1600 FCfa, avait refusé d’honorer le restant de la dette. Après plusieurs tentatives infructueuses, le commerçant a alors exigé la restitution du tissu ; ce que sa cliente a refusé. Il s’en est suivi, la veille du drame, une altercation entre le marchand et la famille Thiam. Abdoulaye Wade promit alors de revenir le lendemain. Selon ses explications, Ndèye Fatou Thiam et sa belle-sœur l’avaient acculé et appelé leur grand frère en renfort. À trois, ils l’avaient attaqué et poussé hors de la maison où il a reçu des jets de pierre de la part de la foule déchaînée. Se sentant menacé, il a, pour se défendre, sorti le couteau avec lequel il coupe le tissu et a porté un coup à Alioune et un autre à sa sœur. Pour justifier son acte, Abdoulaye Wade a précisé que l’accrochage avait eu lieu dans la rue et non dans la maison des Thiam. Il a soutenu avoir agi en situation de légitime défense. La constance, selon l’avocat général, c’est que l’accusé a reconnu les faits, donc n’a pas nié avoir porté un coup de couteau et d’être à l’origine de la mort d’Alioune Thiam. Et pour le représentant du ministère public, Abdoulaye Wade avait bien l’intention de tuer Alioune Thiam en ce sens que l’intention de donner la mort ne résulte pas d’un aveu, mais se déduit aussi des circonstances de la mort. Il a demandé à la Cour de le condamner à 10 ans de travaux forcés. L’avocat de la défense a demandé la disqualification des faits en coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ou de retenir la légitime défense ou l’excuse de provocation. La Cour a rejeté la requête de la défense. Elle a retenu la culpabilité et l’intention. Cependant, elle lui a accordé des circonstances atténuantes avant de le condamner à 7 ans de travaux forcés.

 

Samba Oumar FALL (Source, Mamadou Cissé, « Le Soleil » du 28 février 1996)

DRÔLE D’HISTOIRE

La ruse d’un Suédois qui ne voulait pas travailler

En Suède, un conseiller du Fisc a trouvé une astuce pour éviter de travailler… Il a appelé son numéro personnel pour ne pas être joignable.

Selon un rapport disciplinaire de l’autorité fiscale suédoise, traduit par les médias français comme Bien Public : « au lieu de prendre des appels de clients, Andreas a appelé son propre portable ». Ainsi, la ligne est occupée en permanence et  » les appels entrants sont pris par quelqu’un d’autre ». Le rapport indique que cette supercherie a duré « 55 heures », soit 7 jours de travail effectif, jusqu’à ce que ses supérieurs ne le démasquent.

Âgé de 28 ans, ce conseiller du Fisc a, entre le 10 mars et le 5 mai, appelé 32 fois sa ligne directe. Certains appels duraient plusieurs heures.

Aucune motivation

Alors qu’il est employé depuis mai 2020, Andreas télétravaillait depuis janvier 2021. C’est au mois d’avril que l’une de ses supérieures a remarqué qu’il passait des coups de fil inhabituels très longs par rapport à la moyenne lors des discussions fiscales. Interrogé, il a fini par reconnaître que ces appels n’entraient pas dans le cadre de son travail. Une enquête interne a ensuite révélé qu’il a continué à le faire après cet échange.

Le jeune conseiller du Fisc a été convoqué en mai dernier et a confié n’avoir aucune motivation à travailler. Bien évidemment, il risque d’être licencié.

www.linfo.re

CITATION DU JOUR

« Le changement, même si c’est de mal en pis, apporte un certain soulagement ; en voyageant en diligence, je me suis aperçu qu’il valait mieux changer de position pour avoir des bleus en un autre endroit ».

Washington Irving

 



Source : http://lesoleil.sn/feuilles-dhivernage-pollution-a...