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France : Fabienne Kabou, la Sénégalaise qui avait offert sa fille en offrande à Mami Watta, veut rester en prison

Un an après avoir déposé sa fille de quinze mois sur une plage de Berck, en France, Fabienne Kabou, jeune mère sénégalaise de 37 ans, a demandé au juge de renouveler le mandat de dépôt délivré contre elle. Celle qui se voit comme une "possédée" affirme avoir offert son enfant à Mami Watta, suite à l'appel de la déesse des eaux !


Rédigé par leral.net le Lundi 8 Décembre 2014 à 09:39 | | 2 commentaire(s)|

France : Fabienne Kabou, la Sénégalaise qui avait offert sa fille en offrande à Mami Watta, veut rester en prison
Dans la soirée du 19 au 20 novembre 2013, Fabienne Kabou, une mère sénégalaise de 37 ans, déposait sa fille de 15 mois Adelaïde dite Ada sur la plage de Berk. Elle a attendu que la mer "prenne" sa fille avant de retourner tranquillement chez elle. Un an après les faits, les juges et les experts, désignés pour comprendre l'acte posé par cette thésarde en philosophie, issue d'une famille catholique sénégalaise haut placée et dont le quotient intellectuel dépasse la normale, indiquent que Fabienne Kabou n'était pas elle-même au moment de son acte tragique puisqu'elle a soutenu que, face à l'avenir sombre qui se dessinait pour sa fille, elle a préféré l'offrir à Mami Watta, celle que la légende sénégalaise présente comme la déesse des eaux.

"Je lui donne le sein. Je reste debout, je la serre contre moi et puis, là..."

Lors des premières heures de sa garde à vue, cette fille d'un fonctionnaire sénégalais, travaillant pour les Nations Unies, avait déjà commencé à servir une explication irrationnelle : "A un moment, je m'arrête. Elle a un petit sursaut comme si elle venait de se réveiller. Elle devait chercher mon sein. Je lui donne le sein. Je reste debout, je la serre contre moi et puis là, je ne sais pas, je dis non, non, non, j'arrête pas de dire non, je ne sais pas pourquoi. Je pleure, c'est comme si je disais à quelqu'un, je ne peux pas faire une chose comme ça, mais je le fais. C'est comme s'il y avait un projecteur braqué sur moi qui me guidait parce qu'il y avait de l'obscurité. Après, je vois l'écume et j'ai dû poser Ada à 5 m, à 2 m, en tout cas, elle a dû être noyée tout de suite. Je ne sais pas à quelle vitesse est montée la mer, mais c'était tout près. Je l'ai posée, je lui ai parlé, je lui ai demandé pardon. Elle était bien, je pense. Elle ne s'est pas sentie en danger, j'étais contre elle. J'étais à genou. Je lui ai fait un câlin longtemps et puis elle n'était pas vraiment endormie mais apaisée. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à lui demander pardon, à lui parler et puis j'ai tourné les talons et j'ai couru".

Elle saisit le juge pour rester en... prison

Détenue à la Maison d'arrêt de Séguédine après avoir été arrêtée dix jours après la découverte du corps par des pêcheurs de crevettes, Fabienne Kabou vient d'ailleurs de poser un acte qui renseigne sur les troubles de sa personnalité. Après un an de détention, elle pouvait introduire une demande de mise en liberté provisoire, le temps d'être jugée en fin 2015. Au lieu de cela, Fabienne Kabou a demandé au juge de renouveler le mandat de dépôt décerné contre elle. Une manière "de protéger l'extérieur contre elle", d'après l'argumentaire de son avocat cité par la presse française.

Sur Europe1, Michel, son compagnon, de plus d'une trentaine d'années son aîné, à qui Fabienne Kabou avait fait croire que leur fille avait été envoyée en vacances au Sénégal a affirmé : "Un an après les faits, je ne peux pas lui pardonner. Mais, je pense, dans un sens, qu'elle n'était plus elle-même". A noter qu'en cas de condamnation, Fabienne Kabou, inculpée pour meurtre sur une mineure de moins de quinze ans, risque la perpétuité.

Libération