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Francophonie: à Dakar, le casse-tête de la succession d’Abdou Diouf

Dernière ligne droite à Dakar où se déroule ce dimanche la deuxième et dernière journée du sommet de la Francophonie en présence d’une trentaine de chefs d’Etat et de gouvernement. Un objectif majeur ce dimanche : trouver un remplaçant à Abdou Diouf, le secrétaire général de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Jusqu'à présent, les dirigeants ne sont pas parvenus à un consensus sur le choix du successeur.


Rédigé par leral.net le Dimanche 30 Novembre 2014 à 10:58 | | 0 commentaire(s)|

Francophonie: à Dakar, le casse-tête de la succession d’Abdou Diouf
Parmi les cinq candidats en lice à la succession d'Abdou Diouf comme secrétaire général de l'OIF, on compte quatre Africains : l’ex-président burundais Pierre Buyoya, l’écrivain diplomate congolais Henri Lopes, l’ex-ministre mauricien Jean-Claude de l'Estrac, et l’Equato-Guinéen Agustin Nze Nfumu. Le cinquième candidat est une candidate : Michaëlle Jean, l’ex-gouverneure générale du Canada. Mais un candidat de « dernière minute » pourrait aussi émerger, et cette idée fait son chemin dans les coulisses du sommet.

Ce dimanche matin, une grande réunion à huis clos est prévue. Pour le moment le suspens reste total. Les chefs d’Etat et de gouvernement seront seuls autour d’une grande table installée spécialement pour l’occasion. Ils doivent normalement désigner le secrétaire général par consensus. Mais à défaut de consensus, ils devront passer au vote, ce qu’ils veulent éviter à tout prix, mais pourraient tout aussi bien décider d’un intérim de deux ans, soit jusqu’au prochain sommet, afin de se laisser le temps de trouver un candidat sur lequel tout le monde s’accorde.

Samedi soir, on expliquait que le président congolais Denis Sassou-Nguesso tenait absolument à ce que son candidat Henri Lopes l’emporte, mais les Canadiens ne lâchent pas leur candidate. Lors de la cérémonie d’ouverture, aucun des chefs d’Etat n’a dit un mot sur cette question.

La France en faveur d'une « candidature venant d'Afrique »

De son côté, la France reste fidèle à ses convictions comme le rappelle Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et du développement international, au micro de RFI : « Les Français, depuis le début, ont une position consistant à dire [que] nous souhaitons que la candidature vienne de l’Afrique. Donc les Africains s’unissent parce que c’est la tradition. Vous avez eu le premier secrétaire général qui était Monsieur Boutros Boutros-Ghali, [il] était égyptien. C’est une certaine partie de l’Afrique. »

Le ministre français a aussi admis que le consensus semblait difficile à obtenir : « Pour nous, la Francophonie, c’est d’abord l’Afrique. Nous avons souhaité et nous souhaitons toujours que les Africains s’entendent. Maintenant on ne peut pas faire le choix à leur place. Beaucoup nous ont dit : "mais s'il faut faire le choix !" Mais ce n’est pas notre conception des choses. Il faut encore travailler. »

Mahamadou Issoufou, président du Niger, est aussi revenu sur ces difficultés : « Je ne désespère pas qu’on trouve un consensus et j’espère qu’on ne passera pas au vote, que les chefs d’Etat seront suffisamment sages pour pouvoir trouver un consensus sans déchirements. » Que le candidat soit africain ou non, le président nigérien affirme qu'il « s'en satisfera ».

Par ailleurs, Mahamadou Issoufou assure qu'il ne fait pas un blocage sur la candidature de Madame Michaëlle Jean : « Le plus important, c’est qu’ensemble on puisse trouver celui qui portera le drapeau de la Francophonie. [...] Celui ou celle. »

Hier, l’hommage a été unanime au secrétaire général sortant Abdou Diouf. Le président sénégalais Macky Sall s’est exclamé sous les applaudissements : « Dieuredieuf Abdou Diouf » (« Merci Abou Diou » en wolof). Ensuite, le président congolais Joseph Kabila a eu ces mots : « Le défi est de lui trouver, non pas un remplaçant car on ne remplace pas Abdou Diouf, mais un successeur. »

Par RFI